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Histoire de la bonne zique !

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pilou
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76Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 13:36

pilou

pilou
jamais content

Mouais, quand on voit que Hackett ne figure même pas au top 100 des guitaristes selon Rolling Stone, alors qu'on a Joan Jett, j'hallucine quelque peu...
Bon cela dit, on n'y trouve pas non plus Gary Moore, Joe Satriani, Rory Gallagher (qui fut l'égal des plus grands avant de sombrer et de mourir - rien à voir avec les frères d'Oasis, hein?), et j'en oublie un bonne poignée...

Tiens, le Rory, en voila un gratteux mésestimé aujourd'hui...
Dans les 70's, on accolait son nom à ceux de Clapton, Alvin Lee, Johnny Winter...
cet Irlandais est un héros dans son pays (ce fut l'Irlandais le plus célèbre de son temps), et un sacré picoleur... il en est mort, malgré une greffe de foie, en 1995, à 47 ans.
Beaucoup de grands guitaristes sont élogieux à propos de Rory:
The Edge, de U2: « Un bel homme et un incroyable guitariste. Il était un homme très sensible et un grand musicien.»
Eric Clapton: « L'homme qui m'a ramené au blues.»
Slash, des Guns N' Roses: « Jouer sur scène à Los Angeles avec lui me fit l'un des plus grands frissons de ma vie.»
Jimmy Page, de Led Zeppelin: « La mort de Rory m'a vraiment touché. Je l'ai apprise juste avant de monter sur scène, et elle a miné la soirée. Je ne peux pas dire que je l'ai bien connu, mais je me rappelle l'avoir rencontré une fois dans nos bureaux, et nous avons parlé une bonne heure. C'était un si gentil type et un grand guitariste. »

RIP RORY !
Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Gallag10



Dernière édition par pilou le Sam 24 Jan - 15:25, édité 2 fois

77Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 13:52

pilou

pilou
jamais content

berny a écrit:C'est ça qu'il y a de bien dans la zique progressive (admettons que Genesis en fait partie) : les morceaux sont construit, à tiroirs, plein de rupture rythmique. S'il est bien structuré, le morceaux peut durer 10 minutes sans être lassant.

A cette époque (jusqu'en 1975 environ), oui Genesis est un groupe de rock progressif, y'a pas photo.
Ensuite moins ;-)
Cela dit, la période commerciale aura permis à des tas de kids de connaitre du coup les bons disques du début. Pour moi le virage de Genesis est exactement du même type que celui opéré, au même moment d'ailleurs, par David Bowie (et d'autres ensuite: Queen, Pink Floyd...)

78Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 14:02

pilou

pilou
jamais content

Je crois bien que ce post va fêter notre 20° incontournable ;-)
Alors on va choisir, en ce jour du Seigneur, un Dieu du rock US, j'ai nommé le "Boss" !

BRUCE SPRINGSTEEN - Born to run - 1975

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Bruce_11

From WIKI:
Born to Run est le troisième album de Bruce Springsteen, sorti en 1975 et produit par Bruce Springsteen, Jon Landau et Mike Appel. Il fut classé troisième aux Charts américains. En 2002, le magazine Rolling Stone a classé cet album au dix-huitième rang d'un Top 500 des meilleurs albums de tous les temps, tandis que la station musicale VH1 a classé cet album au vingt-septième rang d'un classement similaire en 2003.

Beaucoup de fans du Boss considèrent cet album comme son meilleur. Cette œuvre symbolise un coté de l'Amérique parfois méconnu, plein d'espérance et tumultueux. Les laissés pour compte (Jungleland), sans que le droit au rêve ne leur soit pas permis (Born To Run). Sa jeunesse sur la cote-est se fait clairement sentir, ainsi que des références à son enfance et à des personnes qui l'ont marqué et qu'il aime et qui l'ont soutenu (Backstreets, Thunder Road, Meeting Across The River) dans un monde où il faut s'accrocher, où il y a beaucoup de perdants, et où l'effort est souvent la seule solution et l'unique récompense.

Musicalement, Springsteen adopte un style plus dur que précédemment en forçant sa voix. Beaucoup de cuivres accompagnent la trame, on assiste à une sorte d'opéra pop du nouveau-monde, avec des éléments indissociables de l'Amérique. L'album préfigure le suivant ("Darkness On The Edge On Town") bien que beaucoup plus gai et donc plus accessible mais aussi du coup moins touchant et moins percutant.

A partir de 1980, Springsteen ne changera pas reellement de style mais les thèmes ne seront pas forcément récurrents. Nebraska en 1982 temoigne d'une profonde période d'introversion mais aussi d'inspiration qui l'amenera au celebrissime Born In The USA, évoquant une Amerique déçue par le Reaganisme, Reagan qui pourtant va se servir du morceau titre comme d'un hymne, d'où une profonde incompréhension du theme du morceau qui va beaucoup ennuyer le Boss.

Par la suite, apres s'être marié une première fois, il sort Tunnel of Love qui évoque plutôt l'amour et tout l'aspect resplendissant qu'il peut prendre parfois et le coté décevant qu'il peut aussi engendrer.
Apres le 11 septembre, Springsteen va plutot appeler les Americains à reprendre leur vie car l'existence est ainsi, il faut se reprendre, se consoler et recommencer.
Les singles extraits de l'album furent :
Born to Run, N°23 aux États-Unis.
Tenth Avenue Freeze-Out, N°83 aux États-Unis.

La pochette complète:
Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Musiqu11

Liste des pistes Tous les titres sont écrits et composés par Bruce Springsteen.
Thunder Road
Tenth Avenue Freeze-Out
Night
Backstreets
Born to Run
She's the One
Meeting Across the River
Jungleland

Bruce en 1975
Histoire de la bonne zique ! - Page 4 245-br10

From Destination rock
BORN TO RUN, OU LA FUITE EN AVANT

Quelques critiques prenaient Bruce Springsteen pour le Messie en personne, clamant qu’il allait sauver le rock de la routine dans laquelle ce dernier était tombé. Malgré cela, Greetings From Asbury Park et E Street Shuffle, ses deux premiers albums, n’avaient connu qu’un succès public limité. Malgré tout, Springsteen ne perdait pas espoir, se doutant que la gloire était sans doute très proche, mais qu’il fallait la conquérir. C’est avec une vision grandiose, avec pour objectif d’user de tous les artifices de studio pour enrichir une musique qui s’annonçait ouvertement rock’n’roll, que le Boss poussa les portes du célèbre Record Plant de New York. Peaufinant ses chansons jour après jour, épaulé par le manager Mike Appel, qui tombait cependant en disgrâce auprès de lui et par le critique John Landau, hagiographe enthousiaste, Springsteen enregistra une œuvre qui allait faire date. L’album parut en août 1975, dissimulé sous une pochette classieuse tout en restant très rock’n’roll, faite par le photographe Eric Meola, sous le titre de Born To Run.

Les chansons sont d’excellente facture, nimbées d’une aura rock particulièrement réjouissante. Mais le talent de Springsteen est tel qu’il arrive à faire poindre des émotions poignantes au détour des refrains survoltés ou des couplets effrénés. La réputation de Born To Run, et sans doute son succès, provient sûrement de sa production. En effet, le Boss et ses acolytes ont eu pour but de retrouver un tant soit peu le célébrissime Wall Of Sound. Ceci constitue l’un des mythes récurrents du rock’n’roll : à chaque décennie, on essaie de retrouver le secret de l’alchimie que seul Phil Spector a su réussir au début des années 1960, avec plus ou moins de succès. Il faut avouer que c’est plutôt réussi dans le cas présent : même si le son manque d’espace, il est remarquablement profond. L’auditeur arrive à découvrir de nouveaux instruments habilement cachés dans les profondeurs du mixage, même après plusieurs dizaines d’écoutes.

Il n’est point de virtuosité ici ; l’album est axé sur l’émotion dégagée par les chansons. La production ne fait que donner plus d’ampleur à ces dernières. Springsteen est évidemment partout, en auteur, en compositeur, en producteur, en arrangeur, en guitariste et bien évidemment en chanteur. Ses textes sont assez fins, même si parfois marqués par une légère naïveté. Néanmoins, si le Boss est l’élément central de cet album, il faut rappeler qu’il n’est pas seul ici. C’est pour cela qu’il faut citer ses principaux collaborateurs : le backing band de Springsteen, le E-Street Band. Cette association de brillants musiciens, au premier rang desquels le talentueux saxophoniste Clarence Clemons et le guitariste Steve Van Zandt, donne une cohérence certaine à cet album, ce qui en augmente la force. Malgré cette agréable revue, l’album n’est malheureusement pas exempt de défauts. En effet, certaines mélodies manquent singulièrement de personnalité, quelques breaks sont malvenus, et parfois laids, ce qui nuit au plaisir de l’écoute. Parfois, ce sont les chansons en elles-mêmes qui ne sont pas assez accrocheuses, ce qui est dommage. Par contre, certains titres constituent tout simplement des chefs-d’œuvre du rock en général. C’est ce qui sauve l’album d’une neutralité somme toute assez ennuyeuse.

Les critiques ont sans doute beaucoup surestimé Born To Run : il faut le remettre à sa juste place. Il s’agit d’un bon album des seventies, traversé de moments rock appréciables, voire incontournables. L’écouter aujourd’hui est un réel plaisir, même si l’auditeur contemporain sera peut-être légèrement déçu par rapport à la réputation légendaire de l’album. On pourra lui préférer les oeuvres suivantes du Boss: Darkness On The Edge Of Town ou Nebraska. Par contre, le disque révéla Springsteen sur la scène américaine, connaissant un succès phénoménal.

The BOSS
Histoire de la bonne zique ! - Page 4 15155910

Autre très bon papier sur Inside Rock: http://www.inside-rock.fr/Born-To-Run.html



Dernière édition par pilou le Dim 18 Jan - 22:19, édité 1 fois

79Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 15:01

berny

berny
Taulier de la Taulière, admin
Taulier de la Taulière, admin

Je partage la même admiration que Pilou pour Rory Gallagher, oublié de tous les classements style "meilleur guitariste" et "meilleur live". J'ai eu le chance de trouver dans une solderie le double best of "Big Guns" ... on se demande pourquoi les gens se séparent de tels pépites. Plus jamais -hélas- je n'ai trouvé d'autres CD de lui en solde sauf le Live in Europe (excellent mais un cran en dessous du grandiose Irish Tour '74) trouvé à la FNAC en remasterisé avec bonus à 6€ ... sans doute une erreur d'étiquetage. Arf.

Allez, oooops direction OZ Music pour ce "lrish Tour"du feu de Dieu ! Ecoutez, vous verrez.

80Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 15:55

pilou

pilou
jamais content

t'as essayé Ebay ?
regarde: http://musique-cd.shop.ebay.fr/items/Musique-CD-Vinyles__W0QQ_nkwZroryQ20gallagherQQ_armrsZ1QQ_fromZR40QQ_mdoZMusiqueQ2dCDQ2dVinylesQQ_sacatZ11233

Tu as par exemple l'Irish tour en double LP à moinsde 10 euros, frais d'envoi compris, sur une enchère qui se termine demain soir

81Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 23:01

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 51j5TLbNa5L._SS400_


THE DOORS - "THE DOORS"


Premier album mythique d'un groupe mythique ( sans doute le plus mythique des groupes rock , en grande partie mais pas seulement à cause de la personnalité charismatique et provocante de Jim Morrison , de son aura de poète maudit et de sa mort jamais vraiment élucidée-sans doute une overdose- à Paris ).
Qui n'a pas fait le pélérinage obligatoire sur sa tombe au Père-Lachaise ?
On qualifie la musique des Doors de rock psychédélique mais c’est fort réducteur. Sur ce disque, il y a aussi du blues et des influences jazz et même flamenco !
Deux particularités tranchent sur le rock de l’époque ( on est en 1967 ) :
1) les textes bourrés de références littéraires ( Lou Reed prendra plus tard le relais ) , Morrison étant hyperintelligent (QI 149 ! ) et hypercultivé ( c’était un rat de bibliothèque ), ce qui contribuera à faire du groupe l’emblème de la contre-culture américaine…
2) l’absence de bassiste ( encore qu’il y en ait un, non crédité, sur ce disque ), Manzarek jouant les basses de la main gauche sur un deuxième clavier Fender…
On peut discuter le choix du meilleur album, L.A Woman ou Morrison Hotel pouvant y prétendre, mais je préfère définitivement celui-ci, notamment pour « Break On Through » et surtout pour l’extraordinaire poème oedipien « The End » qui traversera encore longtemps les années…


From Wiki

Au cours de l'automne 1966, The Doors enregistrent leur premier album, sobrement intitulé The Doors, caractérisé par un son unique résultant de la combinaison du style virevoltant de Manzarek à l’orgue Hammond, des tonalités jazz de Densmore et des réminiscences de flamenco et de musique indienne apportées par Krieger. Il s'ouvre sur un morceau bref et très rythmé, Break on Through (To The Other Side), à valeur de manifeste puisqu'il invite à dépasser les apparences banales et à passer « de l'autre côté » par l'usage de la drogue. Quelques paroles de la chansons vont être censurées : ainsi, She gets high (elle plane) sera amputée en She gets. Break On Through (To the Other Side) sera le premier single du groupe. Il sera l'objet d'un clip vidéo réalisée par Manzarek et Morrison. L'album comprend également des titres où la musique met en valeur la qualité poétique des paroles de Morrison (Soul Kitchen ; The Crystal Ship), des chansons plus légères correspondant mieux à l'esprit « rock 'n roll » inspiré par l'insouciance (Twentieth Century Fox ; I Looked at You), et des reprises Alabama Song (tirée de Grandeur et décadence de la ville de Mahagony de Kurt Weill, sur des paroles de Bertolt Brecht) et Back Door Man, un blues de Willie Dixon. Le disque s'achève dans la longue composition The End, dont l'atmosphère troublante s'intensifie grâce aux paroles tour à tour mystérieuses (Weird scenes inside the gold mine, Scènes étranges dans la mine d'or), évocatrices (Ride the snake/To the lake/The ancient lake, « Chevauche le serpent/Jusqu'au lac/Le lac primordial ») et scandaleuses (la fameuse « section œdipienne », maintenue textuellement sur l'album).

Achevé en une semaine grâce au professionnalisme acquis par le groupe, l'album paraît en janvier 1967. Les critiques sont d'abord peu enthousiastes mais, au cours du printemps, Richard Goldstein rédige un article élogieux où il écrit, à propos de The End : « quiconque conteste la notion de littérature rock devrait méditer sur cette chanson ». Pendant ce temps, The Doors ré-enregistrent l'un des titres de l'album, Light My Fire (dont les paroles sont de Robbie Krieger, et non de Jim Morrison) pour la réduire de six à trois minutes afin de la sortir en single le 3 juin. Le succès est immédiat : dès le 25 juillet, Light My Fire, véritable hymne à l'amour fou, atteint le n°1 du billboard et y reste pendant six semaines, devenant le titre culte des Doors. Le groupe est alors acclamé à la fois par la presse adolescente (notamment 16) mais aussi par la presse intellectuelle « sérieuse » (Newsweek, Time, Vogue, etc.), séduite par la qualité lyrique des paroles de Morrison. Il n'était guère fréquent de trouver un groupe de rock qui citât Blake, Brecht ou Freud. Le 17 septembre 1967, les Doors se rendent à New York pour passer dans la très populaire émission télévisée Ed Sullivan Show où ils interprètent notamment Light My Fire. La direction d'antenne exige cependant qu'ils modifient le vers « we couldn't get much higher » (« on ne pourrait pas planer plus haut ») susceptible de choquer l'Amérique bien-pensante. Morrison ne respectera pas les souhaits de la chaîne et accentuera volontairement ce vers dans son interprétation. Le groupe ne sera plus jamais invité à l'émission par la suite. C'est pendant ce séjour à New York, que Joel Brodsky réalise les célèbres photos de Jim Morrison torse nu. Ces photos vont énormément contribuer à façonner l'image d'éphèbe de Morrison et à populariser les Doors aux États-Unis.

Contenu

1. Break On Through (To the Other Side) (2:25)
2. Soul Kitchen (3:30)
3. The Crystal Ship (2:30)
4. Twentieth Century Fox (2:30)
5. Alabama Song (Whiskey Bar) (3:15)
6. Light My Fire (6:50)
7. Back Door Man (3:30)
8. I Looked At You (2:18)
9. End Of The Night (2:49)
10. Take It as It Comes (2:13)
11. The End (11:35)

Composition

* Jim Morrison : chant
* Ray Manzarek : orgue électrique et piano basse
* Robbie Krieger : guitare
* John Densmore : batterie

FROM DESTINATION ROCK

THE DOORS, OU LA TRANSCENDANCE MUSICALE

Créer, c'est la grande délivrance de la douleur, et l'allègement de la vie. Cette profession de foi, déclamée par l’incomparable visionnaire nietzschéen, irrigue toutes les disciplines de l’art contemporain, plaçant l’artiste à son véritable rang : celui du démiurge au génie impétueux. Le rock’n’roll, grand catalyseur des passions modernes, est peu avare en figures légendaires, voire mythiques. Mais rares sont celles qui possèdent l’aura sensuelle, la beauté angélique, et le talent impérieux de James Douglas Morrison. 1965, Los Angeles. Passé de la chrysalide d’une adolescence maladroite à un épanouissement physique et culturel rayonnant, le jeune homme rencontre l’un de ses anciens camarades de la faculté de cinéma de l’UCLA, Ray Manzarek, sur la plage de Venice. A l’acmé d’une discussion franche, Morrison déclame l’un de ses poèmes, de sa voix rauque, puissante, charnelle. Ces quelques mots, jetés à la face du soleil couchant, impressionnent tellement Manzarek qu’il exhorte le poète à former un groupe avec lui. Morrison répond que cette formation prendra alors pour nom The Doors. Référence poétique d’abord, hommage à l’illustre William Blake, référence contre-culturelle également, renvoyant aux travaux d’Aldous Huxley sur les effets de la mescaline sur l’esprit humain. Un an plus tard, les Doors dominent la scène musicale de la cité des Anges, avec le Buffalo Springfield et Love.

Soutenu par l’audacieuse maison de disques Elektra et son patron Jac Holzman, le groupe enregistre son premier album malgré le comportement erratique du chanteur, en proie à d’innombrables crises de colère ou à d’incontrôlables délires hallucinatoires dus à un excès de LSD. Lorsque l’album paraît au début de l’année 1967, le succès n’est pas au rendez-vous. Mais, petit à petit, la rumeur se fait. La renommée gronde, souterraine, avant d’exploser durant l’inoubliable été de l’Amour, où les Doors, groupe intellectuel et avant-gardiste, devient une sensation populaire, tutoyant les sommets. C’est là le grand paradoxe des Portes. Comment une formation pareille a-t-elle pu connaître un succès pareil ? La réponse, pourtant, est simple : le quatuor avait tout pour créer la légende. Un style unique, singulier, inimitable. Un talent instrumental surprenant. Une puissance créatrice hors du commun. Et, enfin, un charisme d’une puissance jamais vue auparavant, un magnétisme captivant, pouvant subjuguer jusqu’au mélomane le plus blasé. Le groupe a de plus eu assez d’intelligence pour retranscrire ses qualités sur disque, et c’est bien là ce qui fonde la richesse de son premier album éponyme. Il faut toutefois avouer que certaines mélodies sont mal dégrossies ou trop primesautières pour paraître véritablement convaincantes, mais la force de l’ensemble est telle que ces rares égarements semblent accueillants au lieu d’être ennuyeux.

Aujourd’hui, The Doors demeure aussi prenant et attirant qu’à sa sortie. La maîtrise du quatuor sur son œuvre est véritablement époustouflante. En un seul album, le groupe a touché à l’universel, un universel que même les plus grands, les Quatre Fabuleux de Liverpool, n’ont découvert qu’après plusieurs années de tâtonnements. Fusionnant les influences les plus diverses au sein d’un seul creuset, les musiciens prouvent à chaque instant leur génie instrumental, entraînant l’auditeur dans une transe ininterrompue, inoubliable. Mais les Doors sont plus qu’un excellent groupe de rock. Les Doors ont une vision, celle, à la fois équivoque et ambitieuse, de leur vocaliste. Quel combo, en 1967, pouvait se vanter de citer Berthold Brecht, Louis-Ferdinand Céline ou les tragédies antiques ? C’est là la véritable importance des Doors dans la musique populaire : la revendication de la légitimité du rock comme art adulte, ouvrant la voie à la musique progressive puis aux expérimentateurs futurs. Avec un canevas musical extrêmement bien composé d’une part, et de surprenantes références littéraires d’autre part, The Doors est un chef-d’œuvre total qui ne peut laisser personne de marbre. Il dépasse les limites de la pop de l’époque pour atteindre des contrées jamais explorées auparavant.

Grâce à cet unique disque, les Doors sont devenus le plus grand groupe d’amérique, place qui leur est difficilement contestable, même de nos jours. Bien plus intelligents que leurs rivaux de San Francisco, perdus dans les marécages brumeux de l’acide, plus consensuels que les formations souterraines de New York, ils incarnent l’essence d’une époque, dans son côté lumineux mais aussi dans sa sombreur, cette sombreur incarnée par l’un des plus grands finals jamais enregistrés sur disque. Cette création à l’ampleur terrifiante, à la structure mouvante, à l’ambiance subjuguante, dominée par une série de visions à couper le souffle, reste l’un des chefs-d’œuvre absolus de la musique rock. C’est ici que l’excellence rejoint la légende, une légende qui défiera les siècles.



Histoire de la bonne zique ! - Page 4 1966%20-%20Venice%20(19)%20Bobby%20Klein

Très bon article aussi sur Inside Rock : http://www.inside-rock.fr/The-Doors.html



Dernière édition par alphie712 le Dim 18 Jan - 23:33, édité 1 fois

82Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 23:02

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

FROM ART-ROCK ( sur Jim Morrison )

Personne n'a jamais incarné le rock aussi bien que Jim Morrison. Car, au fond, c'est quoi le rock... un truc sauvage, sexy, arrogant, rageur, jubilatoire, urgent, romantique, cool, provocateur, ironique, rebelle, charismatique, foutraque et insoumis (oui oui, c'est tout ça). La plupart des stars du rock ont su incarner quelques-unes de ces caractéristiques... mais Morrison, lui, les a toutes portées au plus haut.

Il a ringardisé ceux qui le précédaient ; à côté de lui, Elvis a l'air d'un boy-scout, Dylan d'un intello timide, Jagger d'un bouffon, Lennon d'un compositeur de bluettes devenu gentil baba-cool... ce qu'ils étaient déjà en partie, mais c'est encore plus criant quand on les compare à Morrison...

Il est toujours drôle de constater que bon nombre de hippies ont pris Morrison comme référence ultime, modèle absolu... certes, il était cool, débraillé, défoncé, libertaire, contestait toute forme d'autorité... mais, quand on y regarde de plus près, il était le contraire d'un hippie. Le Flower Power, très peu pour lui. La vie en communauté dans une douce béatitude ou tout le monde s'aime, se respecte, vit en harmonie (enfin, essaye...) il n'aurait pas tenu une seconde. Comme il le disait : " Rien ne m'intéresse en dehors de la révolte, du désordre, du chaos... "
Morrison était un individualiste, un provocateur, un manipulateur... Un érudit, qui dévorait livres sur livres, qui accordait la plus haute importance à la culture, qui ne croyait absolument pas en l'égalitarisme... un élitiste, dont la plus grande influence est... Nietzsche.

Morrison était plus un punk avant l'heure qu'un hippie. Ce n'était pas de construire un monde nouveau qui l'intéressait, c'était juste détruire l'ancien.
Kim Fowley disait des Doors : "C'était le premier groupe diabolique, tout comme les Beatles étaient le premier groupe aux cheveux longs".
Il raconte ainsi la première fois où il a entendu les Doors, alors que ceux-ci n'avaient pas encore sorti le moindre album :
"La première fois que je les ai vus, c'était chez Ciro en 1966. [...] Je suis arrivé chez Ciro avant le début du concert et les musiciens étaient sur scène, en train de se préparer. Un chahuteur a commencé à hurler au groupe "Vous êtes horribles. Vous ne savez pas jouer. Vous êtes de la merde. Vous ne savez pas boire, vous ne savez pas penser, vous ne savez pas vous battre, vous ne savez pas baiser." Il était sale et il avait l'air dangereux. Les musiciens avaient l'air nerveux et ont commencé à jouer... et ce type sauta sur scène et commença à chanter. C'était Morrison, qui venait d'insulter ses propres musiciens. C'est un des meilleurs trucs que j'ai vu dans un club. Pas d'introduction, juste le chanteur qui interpellait les musiciens et puis la musique. Je me suis dit "Bon sang, ces types-là vout être intéressants"...



Morrison en fin de compte était... un intellectuel. Un Q.I. assez exceptionnel (149), un élève brillant (mais très indiscipliné) et, surtout (on peut avoir un gros Q.I. et ne pas s'en servir), un type extrêmement cultivé, passionné par la philosophie, l'art, la littérature, la psychanalyse, l'histoire, l'ésotérisme... Les cours de philosophie, comme l'ont raconté les étudiants de sa promotion, se limitaient à des discussions érudites entre le prof et Morrison, que personne d'autre n'arrivait à suivre. Ce qu'a fait Morrison sur scène, provoquant la foule, l'amenant où il le voulait, ce n'est en fait... qu'une application de son mémoire universitaire, sur les "névroses sociales" et la psychologie des masses. Déjà, à l'université, il aimait faire ce type d'expériences. A ses camarades, il prétendait avec arrogance être capable de manipuler les foules, de les conduire à tel type d'émotion collective... Le rock et la scène lui ont permis d'aller plus loin dans ce qui était un de ses jeux favoris, personne ne savait comme lui, par sa gestuelle, son chant incantatoire, ses mots, mener une foule à l'hystérie, ou l'apaiser subitement s'il trouvait que ça dégénérait trop...


Ceux qui s'intéressent à la poésie de Morrison sans bien connaître le personnage ont de quoi être dérouté. On imagine, en se fiant à son image de rockeur sauvage, habité, cool et sexy, que sa poésie relève de celle de la beat generation, de l'écriture automatique, de textes fumeux avec quelques fulgurances balancées sur le papier sous l'effet de champignons hallucinogènes... mais elle en est le plus souvent très loin. Morrison a avoué lui-même n'avoir jamais su se lancer dans l'écriture automatique. Il aimait le travail sur la langue, les mots, les sonorités (Joyce était un de ses écrivains favoris). Ses poèmes sont ultra-référencés, avec des allusions constantes à des textes et poèmes qui lui plaisaient... rien d'étonnant, en fait, de la part d'un type qui choisit le nom de son groupe en référence à Huxley faisant lui-même référence à William Blake (une autre des grandes influences de Morrison) et dont on peut trouver, sur le premier album, la reprise d'un titre de Brecht et Kurt Weill (tout de même pas commun pour un groupe de rock américain des 60's), la référence au Voyage au Bout de la Nuit de Céline sur End of the Night... celle à Nietzsche sur The End (on pense souvent que cette allusion au mythe d'Oedipe lui a été inspiré par Freud, qu'il avait beaucoup lu, mais c'est la Naissance de la Tragédie de Nietzsche - où celui-ci expose sa théorie de l'art apollinien et dyonisiaque - qui l'a ici inspiré)...

Un intello érudit fana de Nietzsche et calculateur... ça n'a rien de très rock'n'roll...Mais c'est aussi cela qui, paradoxalement, fait de Morrison la "figure emblématique du rock". C'est parce qu'il ne prenait pas le rock au sérieux qu'il pouvait tout s'y permettre. Il n'était pas là pour "faire carrière", mais surtout pour s'amuser, provoquer et foutre le bordel. Qu'y a-t-il de moins rock'n'roll que ces groupes qui vous expliquent que l'important, c'est de durer ? Car le rock, c'est un truc de sale gosse. Et s'il y a bien eu un "sale gosse" dans l'histoire du rock, c'est Morrison (ce n'est pas le rabaisser que de le dire, à leur manière, Nietzsche et Baudelaire sont aussi de parfaits "sales gosses") Morrison est un sale gosse qui a toujours tenu à faire le contraire de ce qu'on lui imposait. Et pas qu'un peu. Le rock lui a permis de faire ce pour quoi il étail le plus doué : emmerder le monde. C'est ce qui lui donne une véritable authenticité, il n'a pas, comme tant d'autres, attendu de monter sur scène pour jouer les rebelles, rentrant le soir chez lui vivre une petite vie tranquille. Le public le sentait bien : il était aussi barré à la ville qu'à la scène. ...

Enfin, s'il y a une chose essentielle qu'on oublie souvent lorsqu'on parle de Morrison, c'est sa voix. Sa personnalité est telle qu'elle a tendance à éclipser le reste. Pourtant, c'est une des grandes voix du rock, un timbre et une manière de chanter en accords avec ses multiples facettes. Une voix fascinante, qui peut-être tour à tour virile et enveloppante avec de beaux graves, nonchalante ou criarde comme celle d'un sale gosse agaçant, éraillée et enragée, éthérée ou bluesy... et, surtout, ce qui lui est le plus personnel, une façon très incantatoire de chanter, unique en son temps, et rarement égalée, si ce n'est plus tard par Nick Cave.

Pour lire tout ce remarquable article sur Jim ( le plus complet en français sur le net ) :
http://art-rock.over-blog.com/article-19828345.html

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 1967%20-%20Joel%20Brodsky%20(09)%20Young%20Lion

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Dernière édition par alphie712 le Dim 18 Jan - 23:44, édité 1 fois

83Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 23:11

alphie712

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Black Sabbath Talent Aiguille

Une petite vidéo qui illustre à merveille le "sale gosse nietzschéen" qu'était Morrison... il s'amuse et improvise, au piano, en racontant des conneries sur un épisode de la vie de Nietzsche (c'est le "Frederic" dont il est question) :

84Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 18 Jan - 23:21

alphie712

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Black Sabbath Talent Aiguille

The End






This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end

Of our elaborate plans, the end
Of everything that stands, the end
No safety or surprise, the end
I'll never look into your eyes...again

Can you picture what will be
So limitless and free
Desperately in need...of some...stranger's hand
In a...desperate land

Lost in a Roman...wilderness of pain
And all the children are insane
All the children are insane
Waiting for the summer rain, yeah

There's danger on the edge of town
Ride the King's highway, baby
Weird scenes inside the gold mine
Ride the highway west, baby

Ride the snake, ride the snake
To the lake, the ancient lake, baby
The snake is long, seven miles
Ride the snake...he's old, and his skin is cold

The west is the best
The west is the best
Get here, and we'll do the rest

The blue bus is callin' us
The blue bus is callin' us
Driver, where you taken' us

The killer awoke before dawn, he put his boots on
He took a face from the ancient gallery
And he walked on down the hall

He went into the room where his sister lived, and...then he
Paid a visit to his brother, and then he
He walked on down the hall, and
And he came to a door...and he looked inside
Father, yes son, I want to kill you
Mother...I want to...fuck you


C'mon baby, take a chance with us
C'mon baby, take a chance with us
C'mon baby, take a chance with us
And meet me at the back of the blue bus
Doin' a blue rock
On a blue bus
Doin' a blue rock
C'mon, yeah

Kill, kill, kill, kill, kill, kill

This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend, the end

It hurts to set you free
But you'll never follow me
The end of laughter and soft lies
The end of nights we tried to die

This is the end

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Prochaines livraisons : "Histoire de Melody Nelson" du grand Serge, "Closer" de Joy Division, "Pornography" The Cure...

On avance... Wink

86Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 10:08

pilou

pilou
jamais content

Arf Doc, voila un incontournable parmi les incontournables.
Que je t'ai soigneusement laissé, car d'une part j'hésitais beaucoup sur l'album à choisir (au moins en premier), et surtout parce que j'étais certain que tu "traiterais" les Doors et Morrison bien mieux que moi ;-)

C'est drôle, dans ma petite liste mentale de prochains disques à évoquer, il y avait comme par hasard Cure et Gainsbourg...



Dernière édition par pilou le Lun 19 Jan - 21:25, édité 1 fois

87Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 19:06

kermit__

kermit__
King of the Nenuphar

Jim Morrison "Not to Touch the Earth"


Quoi ! comment... On parle de mon Dieu vivant, sachez Messieurs-Dames que j'ai fais Jim Morrison en deuxième langue à l'école buissonnière et qu'il est hors de question que je n'y ajoute pas cette vidéo-résumé ...

DSDS Videos: alle Castings, Recalls und Mottoshows bei Clipfish.de

Ci-dessus avec quasiment les mêmes images, un autre titre des Doors...

Ci-dessous trois titres archis connus...

DSDS Videos: alle Castings, Recalls und Mottoshows bei Clipfish.de
Ici, c'est "The End" le titre fait 12 minutes... Du grand Jim !

DSDS Videos: alle Castings, Recalls und Mottoshows bei Clipfish.de

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Dernière édition par kermit__ le Dim 25 Jan - 2:15, édité 5 fois

88Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 20:42

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Jolies images , Kermit... qui pourraient s'appeler Jim et les flics...
(il est vrai qu'ils ont eu du boulot avec lui... Mr Green )

89Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 20:56

pilou

pilou
jamais content

U2 - The Joshua Tree - 1987

Note perso: Bien que n'étant pas spécialement fan de la bande à Bono (ouep elle est trop facile), il me semble difficile de ne pas citer U2 parmi les incontournables du rock, même si certains dénient à ce groupe de faire partie de la famille rock pure et dure.
D'une part parce qu'il serait injuste de se borner aux années 60 et 70, même si pour les papys du forum, ce sont bien évidemment les décennies les plus prolifiques (arf).
Suffit de voir qui fréquente ce topic pour se rendre compte qu'on ne prêche que des convaincus (ce qui fait déjà un bien fou !)
D'autre part et surtout parce que U2 a une place bien à lui dans le paysage rockenrollien, que Bono est un leader charismatique, que The Edge a la parfaite dégaine du guitar hero, et que bon an mal an, chaque disque (ou presque) renferme au moins une ou deux pépites universellement connues.
J'ai choisi "The Joshua Tree" parce que cet album marque l'apogée du groupe à des tas d'égards. Pourtant à titre perso, je préfère le son brut et plus rock des premiers albums ("I will follow" ou "Sunday bloody sunday" plutôt que "Desire", si vous préférez)
Toutefois, pour ceux qui penseraient qu'il est en effet nécessaire d'ajouter au moins une galette de U2 à sa discothèque, je conseillerais le best of "18 singles", qui est un assez bel assemblage de tous les titres essentiels du groupe. Perso, je préfère ce best of là aux deux compils de singles, rassemblés par décennie.

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 U2-the10

From Wiki
The Joshua Tree est le 5e album studio de U2 sorti le 9 mars 1987 sur Island Records. Il a été produit par Brian Eno et Daniel Lanois.

Contexte
Dix mois de tournée ont épuisé un groupe qui a été de tous les festivals et a volé la vedette à toutes les autres stars présentes au fameux Live Aid organisé par Bob Geldof et n'a pas eu le temps de penser à son avenir.
De 1986, on retient surtout sa participation à la tournée Amnesty International : Conspiracy Of Hope. Pourtant, le quatuor a tout de même trouvé le temps de créer son propre label, Mother Records, pour aider les jeunes talents irlandais. Bono, pour sa part, a collaboré avec le groupe Clannad et est parti en Éthiopie, une expérience dont il revient fortement marqué.
Ce n'est qu'à la fin de 1986 que U2 se rassemble pour travailler à la suite du The Unforgettable Fire. U2 conserve l'équipe gagnante : l'Anglais Brian Eno et le Canadien Daniel Lanois sont donc rappelés pour cet album.

Critique
Pour la décennie passée, U2 est le groupe par qui le rock continue d'exister.
The Joshua Tree est sans doute le disque le plus organique, le plus chaleureux enregistré par le quatuor, un résultat dû au fait que, cette fois-ci, Eno s'est quelque peu effacé au profit de Lanois.
L'album s'ouvre sur ce que l'on peut appeler la Sainte-Trinité des Irlandais, trois morceaux au romantisme imparable pour autant de tubes : Where The Streets Have no Name, I Still Haven't Found What I'm Looking For, With or Without You… Puis l'ambiance s'assombrit avec l'inquiétant Bullet the Blue Sky où la guitare de The Edge se répand en larsens menaçants. Bono, lui, s'affirme définitivement comme un « vrai » chanteur, sa voix se fait plus soul et, accompagnée d'un seul piano sur le début de Running To Stand Still, séduit définitivement. Seul In God's Country peut rappeler un peu les envolées lyriques des débuts, alors que Exit est un morceau à part, à la structure anarchique, et annonce, sans le savoir, les expérimentations des années 1990.
Mais U2 n'en est pas encore là. Il est au sommet de sa gloire.
The Joshua Tree a été N°1 dans 23 pays dont 7 semaines d'affilée aux Etats-Unis.
15 millions d'albums se sont vendus dans le monde au cours de l'année et le groupe obtient ses premiers grammys.
Le très sérieux magazine américain Time Magazine lui offre sa une en avril 1987, un honneur que seuls The Beatles et The Who ont connu avant.
Enfin en 2003, la revue américaine Rolling Stone, dans ses 500 plus grands disques de tous les temps, a classé The Joshua Tree à la 26e place.

Pochettes des 45 Tours de l'album
Chaque 45 tours présente en photo un membre du groupe. Pour Where The Streets Have No Name c'est Adam Clayton, I Still Haven't Found What I'm Looking For c'est Larry Mullen, With Or Without You c'est The Edge, enfin In God's Country et One Tree Hill c'est Bono. Toutes les pochettes des 45 tours sont de la même couleur que l'album, c'est à dire en noir et blanc.

Liste des titres
1. Where the Streets Have No Name
2. I Still Haven't Found What I'm Looking For
3. With or Without You
4. Bullet The Blue Sky
5. Running To Stand Still
6. Red Hill Mining Town
7. In God's Country
8. Trip Through Your Wires
9. One Tree Hill
10. Exit
11. Mothers of the Disappeared

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 The_ed10

From DESTINATION ROCK
1987 THE JOSHUA TREE …TEMOIN DU MONDE…

De temps à autres, il arrive parfois que certains arbres ne poussent pas à même le sol, mais plutôt dans les esprits.

Si pour certains férus de botanique, le Joshua Tree sera toujours évocateur de ce type de yucca que l’on trouve, entre autres, à l’ouest des Etats-Unis, dans le désert de Mojave. Pour d’autres, celui affiché en arrière plan sur le verso de la pochette du disque de U2 aura toujours pour symbolique de représenter la terre promise. Qu’elle soit biblique ou plus prosaïquement commerciale, si l’allusion n’a en fait qu’une importance toute relative, il n’empêche que l’arbre de Josué s’avère, à l’écoute, d’un impressionnisme saisissant, comme d’une rare sobriété de ton. Laissant de côté la puissance évocatrice des premiers albums pour nous apprivoiser par des chansons beaucoup plus nuancées, les irlandais franchissent un nouveau cap en osant la simplicité, là ou d’autres se seraient aveuglement évertués à perpétuer l’espèce.

Toujours mené par un Bono Vox intrépide lorsqu’il s’agit de distribuer l’émotion, U2 n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit d’apostropher les grands de ce monde. Cependant, cette fois-ci, après avoir utilisé la manière forte, voici que le groupe laisse de côté le porte-voix pour mieux se faire entendre. Canalisé par Brian Eno et Daniel Lanois, tout en sublimant la mélancolie d’une lueur mystique, The Joshua Tree apaise la rage pour mieux en extraire la douleur. Ainsi, à l’ombre cet l’arbre, là où The Edge aurait déchiré l’épaisseur des nuages, c’est avec quelques accords levant simplement les yeux vers le ciel que le message va s’avérer universel.

De nouveau, le germe de la révolte gronde sur cet album. Naturellement enclin à faire front en réponse à la violence de nos sociétés, comme nous ouvrir à l’intime d’un chanteur, si les textes n’ont rien perdu de leur puissance évocatrice, néanmoins, quelque chose a profondément changé. Sans se renier, mais en abandonnant une réelle spontanéité au profit d’un « design musical » calibré pour le marché américain, U2 vient de gommer toutes les aspérités qui arc-boutait son rock sur l’urgence. En quelque sorte, moins de passion pour plus de sentiment. En faisant cela, le plus étrange, c’est qu’au lieu d’aseptiser totalement un univers qui se voulait révolté, les nouveaux climats proposés, nourris d’influences nord-américaines et irlandaises, ainsi que de synthétiseurs aux penchants célestes, vont en sublimer la portée.

Dans cet arbre différent des autres, là où la foi s’imprègne de soul, tandis que le blues cultive le doute, plusieurs temps forts. Diverses chansons pour nous transporter au-delà de la simple réflexion, voire nous interroger sur l’avenir. Sans besoin de les citer toutes, parce que seule l'écoute saura révéler leur pouvoir évocateur, comme leur impact émotionnel, c’est sans conteste vers l’éprouvant constat, Where The Streets Have No Name, que l’on se penchera pour définir la teneur en images fortes et sentiments compilés de cet album. A l’image de ce titre, dans lequel la souffrance rencontre le mystique, qu’il soit témoin du monde ou en quête de rédemption, Bono est avant tout un romantique égaré sur une planète en souffrance.

Histoire de la bonne zique ! - Page 4 U2_19810

90Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:24

pilou

pilou
jamais content

Bientôt sur ce topic:
Patti Smith: Horses
The White Stripes: Elephant
Deep Purple: In rock
Bob Marley: Exodus ou la compil Legend ?
Creedence Clearwater Revival: Green river ?
Radiohead: OK Computer
The Police: Je me tâte....

91Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:27

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Vi... U2.... évidemment...bof... ouais...

Du moment qu'on n'aille pas jusqu'à Coldplay...

Sinon je mets Les Plasticines... Mr Green

92Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:35

pilou

pilou
jamais content

alphie712 a écrit:Vi... U2.... évidemment...bof... ouais...

Du moment qu'on n'aille pas jusqu'à Coldplay...

Sinon je mets Les Plasticines... Mr Green

Ben j'essaye de ratisser large, de ne pas zapper des décennies entières, pis éviter aussi de se faire un topic d'anciens combattants...(déjà que je me retiens de multiplier les posts sur les seuls Beatles, Stones, Led Zep...LOL...histoire de faire un poil éclectique...mais bon, on reviendra quand même sur ces monstres sacrés ;-)

Pour U2, ce qui (me) dérange (aussi), c'est le côté pompeux qui se la pète, tournées géantes et succès facile genre "au royaume des aveugles...), les riffs (jugés) faciles parce qu'ayant tourné en boucle sur la bande FM, le côté Robin des bois chiant qu'un Bono semble disputer à Sting depuis 20 ans, etc...

Alors pour ceux qui cherchent un album moins "grandiloquent-à-la-Queen", je conseille Rattle and Hum.
Inside Rock explique très bien en quoi cet opus de 1988 est différent, tout en n'omettant pas de tailler quelques costards à U2.
C'est ici: http://www.inside-rock.fr/Rattle-And-Hum.html



Dernière édition par pilou le Lun 19 Jan - 21:37, édité 1 fois

93Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:36

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

pilou a écrit:Bientôt sur ce topic:
Patti Smith: Horses
The White Stripes: Elephant
Deep Purple: In rock
Bob Marley: Exodus ou la compil Legend ?
Creedence Clearwater Revival: Green river ?
Radiohead: OK Computer
The Police: Je me tâte....

Bon choix ! Je connais mal le Creedence. Berny est fan , je crois...
Après Serge, Joy Division et The Cure, si tu veux, je ferais bien Lou Reed, Sonic Youth et Queens of the Stone Age ( sont toujours actifs eux , hein, mon futur Général en retraite ? ) :lolarf:

94Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:40

pilou

pilou
jamais content

Ca roule, excellent partage des tâches !!!

Creedence, c'est pas du Mozart, mais c'est du rock bien pur et bourré de vitamines, simple et efficace, tiens c'est comme du Rory Gallagher sur le fond: du vrai vrai rock puisé aux sources du blues, par des chtits gars sans histoires mais ayant tout de même marqué l"histoire.
Creedence peut se vanter d'avoir suscité un sacré paquet de vocations et influencé une génération de ziquos.

PS: connaissant notre Bernuche, il ne peut en effet qu'être fan ;-)



Dernière édition par pilou le Lun 19 Jan - 23:02, édité 1 fois

95Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 21:59

alphie712

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Black Sabbath Talent Aiguille

pilou a écrit:

Pour U2, ce qui (me) dérange (aussi), c'est le côté pompeux qui se la pète, tournées géantes et succès facile genre "au royaume des aveugles...), les riffs (jugés) faciles parce qu'ayant tourné en boucle sur la bande FM, le côté Robin des bois chiant qu'un Bono semble disputer à Sting depuis 20 ans, etc...

Alors pour ceux qui cherchent un album moins "grandiloquent-à-la-Queen", je conseille Rattle and Hum.
Inside Rock explique très bien en quoi cet opus de 1988 est différent, tout en n'omettant pas de tailler quelques costards à U2.
C'est ici: http://www.inside-rock.fr/Rattle-And-Hum.html

Voilà !
Et ce qui me gêne aussi , en plus du côté "commercial" ( pour faire court ), c'est , à quelques exceptions près, le manque de génie créatif : ça joue plutôt bien , oui et après ?

J'ai lu la critique d'inside rock ; je ne savais pas qu'U2 avait repris Helter Skelter (une de mes songs favorites de Lennon ), ça donne quoi ?

96Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 22:31

Fred

Fred
Femme à lunettes

J'apprécie U2 depuis plus de 20 ans ( oui, j'ai 34 ans Wink ) ..je garde leurs albums peu loin et les écoute souvent, ..pas mal de choses sympas dans le lot, n'est-ce-pas ?
Que certaines choses soient commerciales , je m'en fiche Wink ..d'autres groupes, dits de "bonne ziq' "aussi non ? ... Cool

97Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 22:42

Fred

Fred
Femme à lunettes

alphie712 a écrit:
pilou a écrit:

Pour U2, ce qui (me) dérange (aussi), c'est le côté pompeux qui se la pète, tournées géantes et succès facile genre "au royaume des aveugles...), les riffs (jugés) faciles parce qu'ayant tourné en boucle sur la bande FM, le côté Robin des bois chiant qu'un Bono semble disputer à Sting depuis 20 ans, etc...

Alors pour ceux qui cherchent un album moins "grandiloquent-à-la-Queen", je conseille Rattle and Hum.
Inside Rock explique très bien en quoi cet opus de 1988 est différent, tout en n'omettant pas de tailler quelques costards à U2.
C'est ici: http://www.inside-rock.fr/Rattle-And-Hum.html

Voilà !
Et ce qui me gêne aussi , en plus du côté "commercial" ( pour faire court ), c'est , à quelques exceptions près, le manque de génie créatif : ça joue plutôt bien , oui et après ?

J'ai lu la critique d'inside rock ; je ne savais pas qu'U2 avait repris Helter Skelter (une de mes songs favorites de Lennon ), ça donne quoi ?

98Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 23:00

pilou

pilou
jamais content

Merci Ellenet ;-)

99Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 23:05

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Merci ellenet ! Sympa !

100Histoire de la bonne zique ! - Page 4 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 19 Jan - 23:12

pilou

pilou
jamais content

alphie712 a écrit:Merci ellenet ! Sympa !

ARF je sais ce que tu penses, toi ;-)
Je trouve la version sympa, et surtout que U2 rende hommage aux Fab Four.
Mais je découvre que Lennon est très difficile à remplacer sur ses propres textes. Plus que beaucoup d'autres en tous cas.
Du coup je me rends compte aussi que la règle d'or des Beatles (celui qui propose une chanson, laquelle est retenue, la chante) était un coup de génie de plus de leur part. Qui d'autre que Macca pouvait chanter "Let it be"? Qui d'autre que Harrison pouvait chanter "while my guitar..."? Qui d'autre que Lennon pouvait chanter "Helter Skelter" ?
Bono a eu les c...... de s'y attaquer, bravo !

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