The Velvet Underground and Nico (1967)
album culte s'il en est...
un de mes disques pour une île déserte; pas pris une ride plus de 40 ans après , que dis-je, il est encore avant-gardiste !!!
From albumrock.net (maxime) :
On ne juge pas l’importance d’un groupe de rock à l’aune des profits
qu’il réalise mais des formations qu’il a influencé. Chaque fois qu’un
gamin plaque ses premiers accords en espérant approcher la grâce de son
combo favori, c’est une marche de plus que le groupe séminal franchit
vers l’immortalité.
De ce point de vue, The Velvet Underground est
certainement l’un des groupes les plus importants de l’histoire du
rock. Et ce présent disque un des cinq-six meilleurs albums que le
genre ait pu concevoir. Ni plus ni moins. Sans le velvet, la scène rock
ne serait pas tout à fait la même. Sans velvet, pas de
Sonic Youth ou de My Bloody Valentine, point de
Strokesou de Dandy Warhols, ou de qui on voudra. Du moins pas dans la forme
qu’on leur connaît. On peut en effet déclarer, sans passer pour autant
pour un réactionnaire ou un rétrograde, que
rien de véritablement neuf
ou de différent n’a été fait depuis, tant cet album déploie un patron
que reproduira à la lettre ce que l’on appelle le rock indé :
prédilection pour les larsens, titres alambiqués, production et son
lo-fi, célébration des drogues, inspiration littéraire des textes… Tout
était là, déjà prêt à l’emploi. Il n’y avait qu’à se servir et on se
demande bien pourquoi on s’en serait privé, tant
l’album à la banane conserve, près de quarante ans après sa parution son aura malsaine et follement charmeuse.
Et comme il va de soi qu’il ne faut jamais être trop
avant-gardiste, ce disque eut un succès minable à sa sortie, le velvet
ne devenant culte qu’après sa mort. Pour l’heure, on est au milieu des
années 60 et le groupe, à contre-courant de tout ce qui se fait à
l’époque, stagne. Il faut attendre la rencontre avec l’artiste Andy
Warhol, désireux de produire sa formation rock, pour que les choses
s’emballent de façon définitive. Warhol introduit assez vite dans le
groupe le mannequin allemand Nico, femme aussi mystérieuse
qu’attirante, qui contribua beaucoup au charme de cet album.
Enregistré
en un sprint de huit heures dans un studio délabré, sous l’emprise de
substances diverses et variées, The Velvet Underground & Nico
est l’un des plus purs témoignages de ce que le rock peut apporter de
spontané et venimeux, voire de dangereux. Ne maudissez pas l’édition de
votre CD ou de votre vinyle si vous trouvez le son désastreux, c’est
tout à fait normal. Avec une volonté à la fois simplificatrice et
provocante, Warhol se contente, au mixage, de mettre les pistes au même
niveau les unes que les autres. Le son semble alors sortir d’un
transistor pourri, bouffant parfois la voix de Nico, comme dans "Femme
Fatale".
On en oublierait presque de parler des titres, aussi dérangés que
leurs géniteurs. La bonne moitié est culte et quasi-inattaquable :
"Sunday Morning", qui évoque si bien son sujet qu’on ne peut la passer
que le dimanche matin, entremêle les voix de Reed et de Nico pour
former une litanie vaporeuse, comme sortie d’un rêve qui s’achève. "I’m
Waiting For The Man", avec son rythme martelé frénétiquement et ses
guitares revêches plante le décor qu’affectionne le velvet : urbain et
sale, couvert de dope, peuplé de prostituées, d'homosexuels, de drag
queens et de paumés de tous bords. Et que dire de la voix de Nico.
Cette voix unique qui nous transperce les tympans de son aura
evanescente : témoin sarcastique dans "Femme Fatale", déesse païenne
dans "All Tomorrow’s Parties" ou double déformant dans "I’ll be Your
Mirror". Que dire également du grand Lou Reed, qui dans ces odes
poisseuses que sont "Venus In Furs" ou l'épique "Heroin" dépasse tout
ce qu’on peut entendre en créant un folk coupé à la blanche, du blues
dézingué par des tessons d'alcool frelaté, de la pop exécutée à grands
coups de fouets.
The Velvet Underground & Nico est le début et la fin de
tout. Le disque qui provoqua et provoquera beaucoup de chocs et de
vocations. Le disque qu'on jettera dans la tombe de nombreux musiciens.Nombreux sont ceux qui gratouillèrent pour la première fois au son de
ces titres décharnés ou qui prirent leurs premiers acides pour décupler
la transe que produit l’écoute de cet album. On n’absorbe plus de la
musique de la même manière après avoir croisé un tel manifeste.
Il va
de soi que vous ne pouvez prétendre écouter sérieusement cet espèce de
truc qu’on appelle le rock si vous n’avez pas, au moins, jeté une
oreille sur ce monument.
From wikipedia :
La production Produit par Andy Warhol (le groupe jouait fréquemment au sein de la
Factory), le Velvet Underground mené par Lou Reed et John Cale se voit adjoindre l'actrice et mannequin d'origine allemande Nico, autre recrue de la
Factory (elle ne chante cependant que sur trois chansons de l'album,
Femme fatale,
I'll Be Your Mirror et
All Tomorrow's Parties).
Warhol a également signé la couverture de l'album, représentant une
banane (symbolique phallique encore renforcée par la mention "
peel slowly and see"), tandis que Paul Morrissey se chargeait de prendre en photo les membres du groupe pour la pochette. L'album, et en particulier sa chanson d'ouverture (
Sunday Morning) seront finalisés par le producteur Tom Wilson.
Les chansons
L'album se caractérise par l'alternance de ballades pop
et de titres évoquant l'univers des drogues dures et des perversions
sexuelles, souvent marqués par des expérimentations sonores
avant-gardistes. Au mélancolique
Sunday Morning (chanté par Lou Reed lui même), qui ouvre l'album, succède ainsi
I'm Waiting for the Man, au son nettement plus rêche, qui narre une transaction avec un dealer. De façon encore plus marquée,
Femme fatale est immédiatement suivi de
Venus in Furs,
dont la thématique est proche mais cette fois traitée ouvertement sous
l'angle d'une relation sadomasochiste (le titre de la chanson est
d'ailleurs une référence directe à un roman de Sacher Masoch), soutenue par une ritournelle obsédante à l'alto électrique.
Heroin, inspiré par l'auteur Hubert Selby,
est probablement le sommet de l'album. Une évocation directe d'une
prise de drogue, à la fois crue et poétique dans ses paroles, tandis
que la musique en « recrée » les sensations physiques : l'accélération
progressive de la batterie figure le rythme cardiaque pendant la piqûre
d'héroïne, l'alto l'afflux de sang au cerveau, etc. Toutefois, la
chanson est sans illusion. La consommation d’héroïne se paie au prix
fort, dans l’asservissement du drogué à la substance (« elle est ma
vie, elle est ma femme »). Enfin
I'll Be Your Mirror où sur une très belle mélodie, Nico chante la promesse narcissique faite en amour à l’être aimé.
L'échec commercial En raison notamment de ses thèmes en opposition aussi bien avec la
morale publique qu'avec les thématiques en vogue à l'époque, mais aussi
de ses expérimentations et ses innovations musicales, l'album connaîtra
un échec commercial à sa sortie mais accédera plus tard au statut
d’« œuvre culte », influençant plusieurs générations de groupes
musicaux jusqu'à aujourd'hui.
À en croire une formule célèbre (parfois
attribuée à Brian Eno),
il n'y eut peut-être que mille personnes à avoir acheté l'album à sa
sortie, mais elles ont toutes formé un groupe. Aujourd'hui, cet album
est considéré comme l'un des piliers majeurs du rock, et le Velvet
Underground a été élu, notamment pour cet album, le groupe le plus
influent de tous les temps devant les Beatles. Liste des titres Tous sont écrits et composés par Lou Reed (
à 22 ans !!! ) sauf indication contraire. L'album est produit par Andy Warhol, sauf
Sunday Morning, produite par Tom Wilson.
- Sunday Morning - 2'54 (Lou Reed, John Cale)
- I'm Waiting for the Man - 4'37
- Femme fatale - 2'37
- Venus in Furs - 5'10
- Run Run Run - 4'20
- All Tomorrow's Parties - 5'58
- Heroin - 7'10
- There She Goes Again - 2'38
- I'll Be Your Mirror - 2'12
- The Black Angel's Death Song - 3'12 (Lou Reed, John Cale)
- European Son - 7'46 (Lou Reed, John Cale, Sterling Morrison et Maureen Tucker)
Musiciens
- Lou Reed - chant, guitare
- John Cale - alto électrique, piano, basse
- Sterling Morrison - guitare, basse
- Maureen « Moe » Tucker - percussion
- Nico - chant
Citation de Philippe Manoeuvre :l'album des voyoux, perturbés, malades mentaux, camés, dingues, décalés,écrivains, créateurs.
Un petit juif junkie, un musicien classique gallois, un guitariste texan, une batteuse hommasse qui insistait pour jouer debout et un top model hongrois, le tout produit par un exilé tchèque incompétent mais de grande fortune...
(voilà comment on fait un chef d'oeuvre, à New-York évidemment... ;-) )