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Histoire de la bonne zique !

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kermit__
bro'Zach
alphie712
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pilou
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126Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 25 Jan - 16:01

pilou

pilou
jamais content

Ah ben chacun ses goûts...
vers 17-18 ans, j'allais très régulièrement au cinéma Dejazet, dans le 10° à Paris, qui était spécialisé dans les films de rock.
J'ai dû voir Woodstock une dizaine de fois, et il y a d'autres passages homériques à mon sens.
Je ne suis pas fan de Santana par exemple, mais Soul Sacrifice est une pure tuerie, avec en prime un petit prodige de 19 ans à la batterie, M.Schrieve.
Pour moi ça vaut largement TYA et Cocker, excellents eux aussi.

127Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 25 Jan - 16:13

kermit__

kermit__
King of the Nenuphar

J'ai vu ces moments mais Santana, n'était pas "musicalement" dans le flower power, moi j'attendais de Woodstock une nouvelle musique et celles-ci étaient encore trop cloisonnées, trop musicalement typées et pas assez "communiquantes" (dans l'esprit partage).

128Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Dim 25 Jan - 16:35

pilou

pilou
jamais content

Euh.... Santana, pas dans la musique "partage " ????
Soit....

Quant à Alvin Lee, c'est du rock bluesy des plus purs (et donc pas neuf), et je trouve ça très éloigné du flower power....
Ce qui n'enlève rien à son génie ;-)

Au demeurant, le public de Woodstock a été bluffé par les deux.

129Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 26 Jan - 0:09

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Tiens au fait , qu'est-ce que les Who avaient à voir avec le "Flower Power" ?

130Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 26 Jan - 1:53

kermit__

kermit__
King of the Nenuphar

S'il y avait eu un peu plus de FLOWER et un peu moins de Power, on en serait pas là aujourd'hui !
Dommage que ce mouvement anarchiste pour certains et humaniste pour d'autres, n'ait pas débouché sur une réelle politique, anti-dogmes et plus proche des gens...
Les Who effectivement et le Flower power !?! Ah Peut-être dans les fringues de l'époque ;-) D'ailleurs, j'ai jamais rien compris aux opéras rocks et dès qu'il y a trop de bruit, trop de sons mélangés, je lâche l'affaire, sauf s'il y a un fil conducteur. Pour Alvin Lee, sa prouesse technique était essentiellement généreuse très "flower power" et le public ne s'y est pas trompé. Prouesse comparée aux autres artistes que j'avais trouvé "démonstratifs" ou "politiquement engagés" ou "touristes".

131Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Lun 26 Jan - 20:48

pilou

pilou
jamais content

alphie712 a écrit:Tiens au fait , qu'est-ce que les Who avaient à voir avec le "Flower Power" ?

Rien, c'est clair !
Et pas plus que Ten Year After d'ailleurs, il me semble... (euh la générosité du solo comme signe flower power de la bête, j'y crois pas une seconde. A.Lee se sentait bien, sans doute très en phase avec le public, et il a joué à fond, se faisant aussi plaisir au passage. De là à mettre du flower power dans la générosité de son solo...soit!)
Joe Cocker, avec sa tronche et son tee shirt très coloré, me parait bien plus dans le trip Psychédélisme que Flower Power, tout comme Hendrix.
On confond souvent les deux il me semble. Y'a des points communs c'est clair, mais ce sont deux mouvements distincts, avec des musiques assez distinctes aussi. A la louche et en étant très réducteur, la zique hippie va avec le shit, le psychédélisme avec le LSD ou l'héroïne ;-)

Les organisateurs ont invité à peu près tout ce qui marchait à l'époque, dont beaucoup d'artistes "flower power", au premier rang desquels Joan Baez.
Seuls les Stones leur ont paru trop violents pour coller à l'image générale que voulait se donner le festival.
D'autres ont dit non pour diverses raisons (Dylan, Les Doors, cf mes autres posts sur le sujet)
Même si un grand nombre de babas cools étaient présents et ont fait ce que le festival est devenu de jour en jour, je ne pense pas que le festival se voulait Flower Power à la base, en tous cas pas exclusivement.

Woodstock est devenu, après coup, un des grands symboles du mouvement hippie, mais ce n'était pas prémédité.
Woodstock est surtout devenu un des symboles du mouvement anti Vietnam, et de ce point de vue, la prestation de J.Baez rejoint celle d'Hendrix.
Les Who, eux, ont eu droit à la plus longue set list des 3 jours, avec 25 titres, parce qu'ils étaient venus jouer Tommy en intégralité.
Tommy a des côtés très flower power au passage (le Messie du Tommy's holyday camp), mais les Who ont une attitude sur scène à l'opposé de ce que prônaient les hippies. D'ailleurs, Townshend a viré à coups de gratte sur la tronche un militant "love and peace" venu prendre la parole durant leur passage et qui ne voulait pas lâcher le micro.... ARF.
The Who est surement, en effet, le groupe le moins flower power de tout le festival.

132Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Mar 27 Jan - 1:55

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Melody-grd-1-tm


SERGE GAINSBOURG - HISTOIRE DE MELODY NELSON
1971

Premier album français de cette histoire de la bonne zique, échec commercial à sa sortie, objet de culte aujourd'hui, en particulier dans le monde anglo-saxon...
J'ai été dans les 20.000 qui ont acheté cet album ( j'ai toujours le vinyl, rescapé de mes nombreux déménagements, et que je garde religieusement comme une relique...)
LE chef d'oeuvre du grand Serge, le seul album français que l'on retrouve régulièrement dans les classements outre-Atlantique ou outre-Manche... (seul "L'Homme à tête de chou", d'ailleurs dans la même veine mais musicalement très différent, peut rivaliser avec lui )
Un coup de génie que cet album-concept, une sorte de poème symphonique de 28 minutes, où la musique (notamment grâce aux arrangements de J-C Vannier) sert admirablement le superbe texte de Gainsbourg...
Un disque d'un esthétisme inégalé, d'une beauté envoûtante...
Un de mes albums pour une île déserte, évidemment...


From WIKIPEDIA

L’Histoire de Melody Nelson est un album de Serge Gainsbourg de 1971, écrit en collaboration avec le compositeur et arrangeur Jean-Claude Vannier.



Mise en perspective de l'œuvre

L'Histoire de Melody Nelson est un pan à part de l'œuvre de Gainsbourg, pouvant se rapprocher musicalement de L'Homme à tête de chou son second album concept paru cinq années plus tard. Rendant hommage à la littérature et aux ouvrages de Vladimir Nabokov, Gainsbourg construit cet album autour d'un récit, et d'une femme, sa muse, Jane Birkin, qui prête succinctement son image et sa voix au personnage éponyme, ne donnant que son "nom", et n'émettant que quelques sons équivoques dans En Melody.

Histoire de Melody Nelson

L’histoire, semi-autobiographique, raconte la collision entre Serge Gainsbourg entre deux âges heurtant involontairement de sa Rolls Royce Silver Ghost 1910 26 chevaux la nymphette adolescente Melody Nelson. La séduction et une romance s'ensuivent, puis, dans un parti subjectif et émotionnel, l'auteur dévoile les sentiments et les doutes du narrateur (notamment dans Ah Melody et Valse de Melody) jusqu'à la perte de la jeune fille, dont l'avion de retour s'écrase (Cargo Culte). Entre ces deux accidents : une perte de sang, tribut accordé au plaisir que Melody découvre dans les bras du narrateur (l'Hôtel Particulier).

La forme de l'œuvre

Gainsbourg abandonne globalement le chant pour une narration où son ton et l'orchestration millimétrée transcendent les textes pour y plonger l'auditeur. Les harmonies ne sont pas sans rappeler Bonnie & Clyde que Gainsbourg a composé en une nuit pour une autre de ses muses, Brigitte Bardot. La basse et la batterie, notamment sur En Melody, sont résolument funk.

Les thèmes s'enchevêtrent et se répondent, les saillies mélodiques (notamment les chœurs et les violons) sont saupoudrées au fil de l'album (discrets motifs de Melody que l'on retrouve dans l'Hôtel Particulier...). L'opus peut d'ailleurs s'écouter en boucle parfaite. Ces thèmes créent une unité de corps, et à la fois un enchaînement de surprises.

Une vidéo mettant en image l'album complet à été réalisé en 1971 par Jean-Christophe Averty. Entre long clip et film musical, on y voit Serge Gainsbourg et Jane Birkin jouant les scènes de l'album, évoluant soit sur des décors de studio, soit sur des peintures ou d'autres graphismes de style psychédélique.

Accueil et postérité

Boudé par le public à sa sortie, Melody Nelson est reconnu aujourd'hui comme un album important et influent pour d'autres musiciens. Son influence dépasse aussi largement le cadre national, avec outre le groupe français Air, David Holmes, Placebo, Lenny Kravitz, Jarvis Cocker du groupe Pulp, Portishead et Beck, qui dans son album de 2002 « Sea Change » signe un titre, « Paper Tiger » des parties instrumentales de l’Histoire de Melody Nelson.

Jean-Claude Vannier joua l’album au Barbican de Londres le 21 octobre 2006 avec comme invités vocaux Jarvis Cocker, Badly Drawn Boy, Brigitte Fontaine, Mick Harvey et le chanteur principal des Super Furry Animals, Gruff Rhys. Vannier joua l’album dans son intégralité, ainsi que son album solo, L’Enfant assassin des mouches.

Titres

1. Melody
2. Ballade de Melody Nelson
3. Valse de Melody
4. Ah ! Melody
5. L'Hôtel particulier
6. En Melody
7. Cargo Culte

Équipe Technique

1. Directeur orchestration et arrangement : Jean-Claude Vannier
2. Production réalisée par Jean-Claude Desmarty
3. Prise de son : Jean-Claude Charvier
4. Assistant : Rémy Aucharles
5. Mastering : Jean-Marie Guérin
6. Réédition : Jean-Yves Billet

Musiciens

Les musiciens ne sont mentionnés ni sur le vinyle, ni sur le CD. Les studios d'enregistrement ne sont pas précisés non plus.

Alan Parker (guitare); Brian Odgers (basse) - et quelle basse ! ARF !; Dougie Wright (batterie), Alan Hawkshaw (claviers); Jean-Claude Vannier (orchestration)

Enregistrement guitare, basse, batterie : Marble Arch, Londres (21-23 avril 1971)

From Nightfall



Autant ne pas se la raconter, chroniquer Melody Nelson n’est pas une mince affaire ! Tout a déjà été dit sur ce disque mythique, j’allais dire culte. Les pré-requis sont d’ailleurs tous présents (échec commercial, concept avant-gardiste) pour conférer à cet opus ce statut d’album culte. En effet, en 1971, le public n’est pas prêt pour une telle claque et seulement 20 000 exemplaires de l’album sont vendus. Pourtant, Serge Gainsbourg se permet en sept titres et vingt-huit minutes de balancer à la face du monde un chef d’œuvre conceptuel absolu. L’histoire de Melody Nelson, ou l’amour fusionnel dans son extrême et futile beauté.

Dès les premières secondes, on se laisse bercer par la basse enivrante de « Melody », titre où l’on découvre tour à tour les facettes multiples qui feront tout le charme du disque : la voix de Gainsbourg est crépusculaire et grave, les guitares sont distordues et sans arrêt prêtes à bondir tandis que les arrangements sont magnifiquement orchestrés par Jean-Claude Vannier, sans qui cet album n’aurait pas vraiment la même saveur. A la fin de cette chanson, l’arrivée de Jane Birkin, qui incarne ici Melody Nelson, donne une profondeur supplémentaire à l’ensemble, alors que la « Ballade de Melody Nelson » enfonce le clou avec son texte ironiquement beau. Les deux chansons suivantes sont plus courtes : la « Valse de Melody » est sublimée par l’orchestre de Vannier et la magie noire de Gainsbourg tout comme « Ah ! Melody », encore plus mélancolique où les thèmes du regret et du souvenir sont abordés par un Gainsbourg blasé et lucide comme jamais. Son talent de narrateur s’exacerbe une nouvelle fois sur « L’Hôtel Particulier » , chanson où l’on se laisse guider sans broncher dans un univers luxuriant et feutré, décrit avec précision et poésie. Le tout sur un rythme déhanché et bancal servi par un riff hendrixien et des orchestrations qui dévoilent lentement et inexorablement toute leur magnificence. Dans la même veine, « En Melody » est presque totalement instrumental et les quelques paroles tardives déversées ici sont celles qui sonnent le glas de la sublime Melody suite à un accident d’avion. En général, les histoires d’amour finissent mal ; pour Gainsbourg, c’est une évidence mais il ne s’arrête pas là : « Cargo Culte » nous montre ce qu’il se passe après. Il s’agit d’un joyau de désolation et de folie, évoquant le mythe du cargo avec classe et distance. Les sorciers de Nouvelle-Guinée, priant pour que les oiseaux de fer se brisent dans l’espoir de les piller, auraient réussi leur coup ? C’est sur cette interrogation gorgée d’onirisme et d’exotisme que Serge Gainsbourg clôt avec génie les hostilités.

Dès lors, on ne peut que s’incliner devant tant de beauté. La perfection porte bien un nom en ce qui concerne la chanson française. La jeune génération (Biolay, Delerm) ne s’y est d’ailleurs pas trompée en s’inspirant très largement d’éléments présents chez Gainsbourg et plus particulièrement au sein de cet album (le talk over notamment), décidément sidérant de modernité. Certains voient même dans cet opus les prémices du son trip-hop, ni plus ni moins ! Après un tel coup de maître, difficile de penser que la chanson n’est qu’un art mineur…

From Destination-Rock

MELODY NELSON, OU L’IMPRESSION FUYANTE

Serge Gainsbourg, en cette année 1971, peut s’estimer heureux. Auteur-compositeur pour des interprètes aussi divers que variés, il a remporté un succès considérable, devenant la coqueluche du milieu musical français. En tant qu’artiste solo, il connaît depuis quelques années une renommée certaine, notamment grâce à Je T’aime, Moi Non Plus, qui défraya la chronique en 1969. Enfin, sa compagne, la starlette britannique Jane Birkin, attend leur premier enfant. Pour continuer sur sa lancée, le dandy parisien a l’idée de forger un album un peu plus ambitieux que les autres, une œuvre assez moderne pour accrocher à l’air du temps, mais assez pertinente pour refléter sa personnalité. Une structure narrative apparaît après plusieurs ébauches, mêlant des références à Vladimir Nabokov aux obsessions habituelles de l’auteur, comme le sexe, l’art, et une certaine ironie distante. Une fois que le concept est pleinement formé, Gainsbourg compose une série de sept chansons pensées comme autant de tableaux à la fois rock et symphoniques. Epaulé par l’excellent arrangeur et compositeur Jean-Claude Vannier et par des musiciens de studio anglais, Gainsbourg enregistre en janvier ce qui peut apparaître comme son disque le plus abouti, le plus maîtrisé, voire le plus marquant : Histoire De Melody Nelson. Malgré cela, le public reste à l’écart, laissant l’album tomber dans un oubli dont il ne sortira qu’après des années.

La basse serpente, accompagnée par une batterie aussi discrète qu’obstinée. Des éclairs de guitare surgissent de temps à autre, fulgurants et acérés. Les ambiances créées par ce trio basique mais imparable sont proprement saisissantes, préparant l’entrée de la voix. Gainsbourg, loin de toute velléité mélodique, déclame un texte magistral, rehaussé brutalement par des incursions orchestrales spectaculaires. Les ritournelles s’enchaînent avec distance et sensualité, ponctuant la narration pour mieux souligner sa précision solennelle. L’entrée en matière de l’album, aussi sublime soit-elle, ne peut faire oublier la beauté plus conventionnelle mais plus accessible de la suite de l’œuvre, qui rassemble une poignée de chansons, comme autant de joyaux sertis sur une couronne célébrant le meilleur de la musique populaire française. Les cordes glissent avec luxuriance au-dessus du battement vital de la caisse claire, tandis que les guitares ponctuent l’action avec une ironie grinçante. Le meilleur du funk s’allie à la beauté orchestrale, ce sans que cette union paraisse le moins du monde contre-nature, le tout sous l’égide d’une poésie impérieuse, virtuose, fascinante.

L’amour, la sensualité, la perversité s’entrecroisent dans un ballet impeccablement réglé, marqué par un dandysme luxueux. Les textes usent avec une étonnante maîtrise de tous les artifices imaginables pour le poète, que ce soit l’enjambement, l’allitération ou plus simplement la rime. Les images sont saisissantes de beauté, de précision, amenant la narration vers une issue que l’on devine tragique. Car il ne faut pas s’y tromper : le plaisir charnel mène inéluctablement à la destruction finale. La rédemption que peuvent trouver deux êtres entre leurs propres bras n’est qu’un instant volé au déroulement implacable du temps, qui l’emporte toujours, réduisant à néant les moindres espérances humaines. La puissance dégagée par ces textes est phénoménale d’acuité ; rares sont les œuvres de la sphère rock présentant autant d’éloquence, sans se perdre en dogmatisme ni en hermétisme. Gainsbourg, loin des prétentions progressives de son époque, a découvert le Saint Graal de la pop sophistiquée : l’album-concept aussi cohérent musicalement que poétiquement. Son timbre lointain, rugueux et hautain, parfois rejoint par la voix fluette, à l’accent délicieusement marqué de Jane Birkin, est comme l’oracle de ce que l’art peut produire de meilleur : universalité, beauté, complexité, puissance et lucidité.

Lire aussi la très belle et complète chronique d'INSIDE-ROCK

http://www.inside-rock.fr/Histoire-de-Melody-Nelson.html



Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Serge-gainsbourg-by-alex

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Snv30290

133Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Mar 27 Jan - 2:22

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Dernière édition par alphie712 le Mar 27 Jan - 2:38, édité 1 fois

134Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Mar 27 Jan - 2:26

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille




Cargo Culte

Je sais moi des sorciers qui invoquent les jets
Dans la jungle de Nouvelle-Guinée
Ils scrutent le zénith convoitant les guinées
Que leur rapporterait le pillage du fret

Sur la mer de corail au passage de cet
Appareil ces créatures non dénuées
De raison ces papous attendent des nuées
L'avarie du Viscount et celle du Comet

Et comme leur totem n'a jamais pu abattre
A leurs pieds ni Bœing ni même D.C. quatre
Ils rêvent de hijacks et d'accidents d'oiseaux

Ces naufrageurs naïfs armés de sarbacanes
Qui sacrifient ainsi au culte du cargo
En soufflant vers l'azur et les aéroplanes.

Où es-tu Melody et ton corps disloqué
Hante-t-il l'archipel que peuplent les sirènes
Ou bien accrochés au cargo dont la sirène
D'alarme s'est tue, es-tu restée

Au hasard des courants as-tu déjà touché
Ces lumineux coraux des côtes guinéennes
Où s'agitent en vain ces sorciers indigènes
Qui espèrent encore des avions brisés


N'ayant plus rien à perdre ni Dieu en qui croire
Afin qu'ils me rendent mes amours dérisoires
Moi, comme eux, j'ai prié les cargos de la nuit

Et je garde cette espérance d'un désastre
Aérien qui me ramènerait Melody
Mineure détournée de l'attraction des astres.


" Tu t'appelles comment ?
- Melody
- Melody comment ?
- Melody Nelson. "

135Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Mar 27 Jan - 20:55

pilou

pilou
jamais content

alphie712 a écrit:LE chef d'oeuvre du grand Serge, le seul album français que l'on retrouve régulièrement dans les classements outre-Atlantique ou outre-Manche... (seul "L'Homme à tête de chou", d'ailleurs dans la même veine mais musicalement très différent, peut rivaliser avec lui )
Un coup de génie que cet album-concept, une sorte de poème symphonique de 28 minutes, où la musique (notamment grâce aux arrangements de J-C Vannier) sert admirablement le superbe texte de Gainsbourg...
Un disque d'un esthétisme inégalé, d'une beauté envoûtante...
Un de mes albums pour une île déserte, évidemment...

Argh Alphie, quelle chronique !!!!
Merciiiii
Suis totalement d'accord avec ce que j'ai repris de tes propos ci dessus.
Je sais, je en suis pas très objectif avec Gainsbourg...mais bon ;-)

136Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Mer 28 Jan - 22:05

pilou

pilou
jamais content

FRANCK ZAPPA - Hot Rats - 1969

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Hotrat10

Attention casse tête: choisir un album de Zappa est un truc pas évident. Pensez donc, le mec en a publié autour de 60 en quelque 33 ans de carrière !!! Plus prolifique tu meurs!
Prolifique, il le fut également et avant tout en matière de notes, d'expériences musicales, de bidouilles insensées.
Zappa, un musicien rock ? oui, évidemment ! D'une part parce que si il n'a jamais produit un rock pur et dur, il a mélangé le rock à à peu près tout le reste, à commencer par le jazz et le classique.
D'autre part parce que le personnage est rock en diable: la toute première période, celle de son groupe les "Mothers of invention", est celle d'une satire de tout ce qui passe à portée de l'ogre Zappa.

Raison pour laquelle j'ai hésité, avant de me décider pour Hot Rats, avec le tout premier "Freak out!" (1966), et "We're only in it for the money", satire grinçante du flower power avec une pochette reprenant celle de Sergent Pepper en mode "pur foutage de gueule".
La chronique de destination rock, excellente comme d'hab, explique mon choix de vous causer de "Hot rats".
Tony nous dira sans doute si j'ai merdé ou pas dans ce choix, et complètera ce post, à n'en aps douter;-)
Mais d'abord et en quelques mots, qui est Franck Zappa, artiste majeur pourtant largement méconnu?


From Wiki:
Frank Vincent Zappa (Baltimore, 21 décembre 1940 - Los Angeles, 4 décembre 1993) est un musicien de rock, auteur, compositeur, guitariste, chanteur, réalisateur, producteur et satiriste américain. Pendant sa carrière musicale de 33 ans, Zappa a prouvé qu'il était l'un des musiciens-compositeurs les plus prolifiques de son ère, en réalisant plus de 60 albums, la plupart d'entre eux constitués de compositions originales. Il était aussi un guitariste (électrique) renommé et un ingénieur-producteur doué, qui a réalisé lui-même presque tous ses enregistrements depuis ses débuts en 1966.

Son travail a exploré tous les styles musicaux contemporains (notamment l'avant-garde ou Musique expérimentale, le Rock, le doo-wop, le jazz, le jazz fusion, le reggae, le ska, la musique électronique, la musique contemporaine, le blues, le funk, la musique concrète, le hard rock, le big band, le rock progressif, la pop, le proto-rap et la world music), et était souvent reconnu pour son mélange d'art, d'opéra rock, d'absurde, d'humour scatologique, et pour son hilarante satire sociale.
Il était aussi connu comme un révélateur de talent, et ses différents groupes ont compté parmi leurs membres des musiciens connus comme Adrian Belew, Lowell George, Jean-Luc Ponty, Aynsley Dunbar, Ruth Underwood, George Duke, Vinnie Colaiuta, Mike Keneally, Terry Bozzio, Tommy Mars, Napoleon Murphy Brock, Jeff Berlin et Steve Vai.

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Zappa10

From Destiantion rock:
HOT RATS, OU LA LIBERTE SANS ENTRAVE

Frank Zappa, le génie éclectique, venait de dissoudre son célèbre groupe, les Mothers Of Invention, lassé par cette expérience musicale qui ne lui convenait plus. Le prolifique compositeur californien commença à écrire le matériel pour ce qui allait être un de ses premiers albums solo. L’homme se rendit vite compte que ce disque allait être différent de tout ce qu’il avait enregistré auparavant. Les compositions s’allongeaient, se révélaient à dominante instrumentale. Zappa décida de regrouper des nouveaux musiciens pour enregistrer son album. Epaulé par le fidèle multi-instrumentiste Ian Underwood, ex-membre des Mothers, Zappa recruta une formidable équipe de musiciens, la modulant selon les morceaux et les besoins. On compte le célèbre vétéran du Rhythm & Blues Johnny Otis, son fils, les violonistes Don Sugarcane Harris ou Jean-Luc Ponty. Zappa, jamais effrayé par la modernité, expérimenta de nombreuses techniques récentes sur ce disque. On peut remarquer qu’un magnétophone seize-pistes a été utilisé ici, alors que les Beatles eux-mêmes étaient restés au huit-pistes. Le résultat de ces séances mouvementées parut en novembre 1969, sous le titre énigmatique de Hot Rats.

Ce qui caractérise ce disque par rapport aux premiers disques de Frank Zappa et par rapport aux autres disques de son époque, c’est sa liberté. Une liberté pleine, entière, comme une insulte jubilatoire au rock de l’époque, qui commençait à connaître réellement le succès. Pour la première fois, l’on pouvait parler de jazz-rock. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Zappa pousse la musique dans une direction que nul n’avait osé emprunter avant lui : fusionner le jazz et le rock, sans pour autant céder à l’esprit expérimental ou parodique qui encombre les albums des Mothers Of Invention. Dès le premier titre, Peaches en Regalia, on se rend compte que cette musique ne ressemble à rien d’autre de connu. On y retrouve un tapis rythmique luxuriant, des éruptions mélodiques soudaines, de l’orgue, du piano, des saxophones, des clarinettes, des guitares. Le tout entièrement instrumental. Les mélodies sont superbes de lyrisme, sans pour autant céder à la mièvrerie. Willie The Wimp est la seule piste de l’album avec du chant, assuré par l’incontournable Captain Beefheart, déclamant de sa curieuse voix un texte sans queue ni tête. Frank Zappa s’engage ensuite dans un solo très long, d’une rare complexité, démonstration technique assez maligne pour laisser une place essentielle à la mélodie.

Son of Mr. Green Genes est du même acabit. Un titre aux accents jazz, assuré par une pulsation rythmique typiquement rock, servant d’écrin à un autre solo magistral de Zappa, seul maître de ces plages. Certains morceaux tirent parfois plus vers le jazz que vers le rock : on peut citer le court et planant Little Umbrellas, mais surtout The Gumbo Variations. Ce dernier est probablement le sommet de l’album : dix-sept minutes d’improvisations diverses et variées. Ian Underwood assure un solo de saxophone hystérique, parfois aux limites du free-jazz, avant que Don Sugarcane Harris ne prenne la relève, pour un immense solo de violon, démonstration imparable de toute l’étendue de son talent, sur un arrière-plan rythmique imparable, assuré sans faillir par des musiciens conscients de leurs capacités. Zappa intervient ensuite, livrant une improvisation courte, incisive, irrésistible. Au final, chaque musicien présent sur le morceau a l’occasion de montrer son expérience, dans ce qui restera l’une des plus grandes réussites de Frank Zappa.

Reste It Must Be A Camel, titre au groove lancinant, malheureusement enlaidi par quelques percussions superflues lors de l’introduction. Survient ensuite une sarabande mélodique et rythmique typiquement jazz, aux accords rêveurs, voire nostalgiques, servant une fois de plus à montrer le génie des musiciens présents. Ici, c’est le français de l’équipe, le célèbre et talentueux Jean-Luc Ponty, qui est à l’honneur. Ce sera le début d’une collaboration de plusieurs années avec le compositeur moustachu. Les accents jazz-rock de ce disque sont spéciaux. Rares sont les albums qui ont assuré avec autant de bonheur la fusion de deux genres musicaux qui n’étaient pas destinés à se rencontrer. On ne peut nier qu’il s’agit d’un disque de jazz, certes moderne, mais en grande partie improvisé, aux structures complexes. Mais il s’agit également de rock, avec une rythmique tirée au cordeau ou des riffs binaires.

Hot Rats est l’une des réussites éclatantes de Frank Zappa, dans ce qui reste sans doute son disque le plus accessible, ce qui n’est pas à négliger dans la discographie imposante du californien. Facile à écouter, à retenir et à assimiler, l’album est aussi une œuvre d’une rare audace, audace pleinement récompensée par un accomplissement artistique sans précédent dans le domaine du jazz et du rock.

je ne résiste pas à vous montrer la fameuse pochette satirique de "We're only in it for the money". Fallait quand même oser aller autant à contre courant de tout !
Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Origin10

137Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 1:33

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Qotsa

QUEENS OF THE STONE AGE - SONGS FOR THE DEAF
2002

J'ai découvert ce disque grâce à l'encyclopédie de Philippe Manoeuvre. Première écoute : putain quel son ! A mi-chemin du hard rock et du metal, mais avec des mélodies pop tubesques. Une folle impression de liberté. Le rock de l'an 2000. Une section rythmique basse-batterie (Oliveri et Grohl ) d'enfer. Bordélique et élégant.
Josh Homme : "Songsfor the Deaf" est un appel à l'évasion sous tous ses aspects.Conduire, baiser, se défoncer sont des formes d'évasion. Et l'album ne parle que de cela..."


From WIKI


Queens of the Stone Age est un groupe de rock originaire de Palm Desert en California fondé en 1996 après la dissolution du groupe Kyuss. Il peut être classé dans le stoner rock.Le groupe se lie d'amitié pendant les tournées avec le leader des Foo Fighters (et ancien batteur de Nirvana ), Dave Grohl, et enregistre avec celui ci leur 3e album fin 2001. Ainsi sort en août 2002 Songs for the Deaf. Joey Castillo devient le batteur de la tournée et restera dans le groupe à plein temps. Mark Lanegan, ex Screaming Trees, chantera sur certains morceaux de l'album et participera aux concerts à plein temps à partir de cette periode. Songs for the Deaf est l'opus qui révélera véritablement le groupe au grand public, notamment grâce aux titres Go with the Flow et No one Knows largement diffusés sur MTV et à la radio ; et à leur collaboration sur la bande son du jeu Jak X (développé par Naughty Dog ainsi que sur le jeu de snowbord d'EA Games SSX 3


Songs For The Deaf estdonc le troisième album des Queens of the Stone Age paru en 2002. À noter la participation de Dave Grohl (ex-batteur de Nirvana et leader des Foo Fighters) à la batterie. Comme sur leur précédent album, Mark Lanegan contribue au chant, tout comme le bassiste Nick Oliveri.

L'album a fait l'objet d'une édition spéciale double LP pour les États-Unis, par Ipecac Recordings.

Liste des titres

0. "The Real Song for the Deaf" (Prégap Morceau caché) (Homme)
1. "You Think I Ain't Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire" - 3:12 (Homme/Lalli)
2. "No One Knows" - 4:38 (Homme/Lanegan)
3. "First It Giveth" - 3:18 (Homme/Oliveri)
4. "A Song for the Dead" - 5:52 (Homme/Lanegan)
5. "The Sky Is Fallin'" - 6:15 (Homme/Oliveri)
6. "Six Shooter" - 1:19 (Homme/Oliveri)
7. "Hangin' Tree" - 3:06 (Johannes/Homme)
8. "Go With the Flow" - 3:07 (Homme/Oliveri)
9. "Gonna Leave You" - 2:50 (Homme/Oliveri)
10. "Do It Again" - 4:04 (Homme/Oliveri)
11. "God Is in the Radio" - 6:04 (Homme/Oliveri)
12. "Another Love Song" - 3:16 (Homme/Oliveri)
13. "A Song for the Deaf" - 6:42 (Homme/Lanegan)
14. "Mosquito Song" (chanson cachée) - 5:38 (Homme/Oliveri)
15. "Everybody's Gonna Be Happy - 2:35 (Raymond Ray Davies)


Le groupe

* Josh Homme - Chant/Guitare ;
* Nick Oliveri - Chant/Basse ;
* Mark Lanegan - Chant ;
* Dave Grohl - Batterie.

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 154940


From metal.nightfall.fr

Il est né le Divin Stoner.
Il aura fallu 4 KYUSS et deux Queens Of The Stone Age (QOTSA) pour voir le miracle se produire. L’enfant chéri tant attendu est enfin arrivé. L’album fantasmé qui ne laisse pas intact, celui dont on a rêvé, qui échappe à toute étiquette, universel et léger, qui vous tombe dessus avec la douceur d’un coup de boule. Le chef d’oeuvre évident d’un genre par définition indéfinissable.

Alors, par où commencer ?

Il y a d’abord ce sens du tube. Indécrottable sens du tube. Il est le corollaire à tout album qui se prétendrait majeur. Plus qu’un simple savoir-faire, QOTSA arrive à sublimer n’importe quel chute de studio pour en faire un hit potentiel sur lequel tout un chacun se déhanche naturellement. Même en durcissant le son ("Song for the Dead"), même en partant en sucette comme le premier toxico venu ("Sky is Falling") ; QOTSA arrive à fédérer le public le plus large.

La faute à ces riffs entêtants et merveilleux, ce potentiel mélodique qu’on effleure constamment du bout des tympans et cette obstination à balancer des refrains parfaits. Songs for the Deaf est un album facile. Si facile quand on y pense. QOTSA s’est transformé en une véritable machine à tubes. Si les californiens avaient mis en berne leurs velléités Heavy Metal - au profit d’une « pop music » plus lisse - QOTSA serait sans doute devenu le groupe de Rock le plus excitant et le plus vendeur de ce début des années 2000. On tente bien de se faire passer pour des mauvais garçons avec sa turbulente introduction ("Millionaire"), le temps d’une intermède crasseuse ("Six Shooters"), mais c’est peine perdue. « No One Knows », THE tube de l’album est par trop génial - sans parler des perles qui gravitent autour comme « First it » ou « Another Love Song ». L’album prend alors des allures de récital, élu à l’unanimité dans une démocratie composée de Rockers en tout genre, Hardos, amateurs d’Indé, Metalhead bruyant et autres auditeurs de Ouie FM.

On aimerait pourtant que QOTSA reste confidentiel, que ce soit NOTRE petit groupe. On sera donc obligé de le partager avec tout un tas de fans improbables. L’écoute de cet album s’accompagne d’un sentiment troublant d’en vouloir un peu à la bande à HOMME d’être aussi « accessible ». Cette réappropriation par le grand public est toujours agaçante. On en deviendrait pour le coup presque élitiste. Tout ce « buzz » est à l’image de l’utilisation d’"Another Love Song" pour une pub pro-capotes. Ou comment coller une oeuvre de DALI pour illustrer le dernier étron de BHL. La rançon du succès, mais surtout la rançon du talent le plus pur.

Songs for the Deaf a surgi de nulle part. Emergeant au beau milieu d’un foutoir sans nom, il se présente comme un OVNI de genre. D’un magma d’influences diverses et variées, QOTSA a su trouver la recette qui mélange à la perfection le Rock le plus psyché, l’improvisation à tendance hippie et l’agressivité inhérente au Heavy Metal. Un « Space-Mix » dans lequel le vieux BLACK SABBATH rencontrerait NIRVANA, pendant que les KINKS s’offriraient une jam-session avec ZAPPA et IRON MAIDEN. Qui aurait pu croire que de ce « N’importe-quoi-Metal » jaillirait un résultat aussi limpide ? La bande à HOMME fait le grand écart entre les différents univers, met tout le monde d’accord et se permet en plus d’être foutrement sympathique. Textes hallucinogènes, maximes vénéneuses, ambiances délirantes, bruitages comiques et autres effets « 100 % pas prétentieux pour un rond ». QOTSA est follement accueillant, ne se la pète jamais. On roule ses joints à la bonne franquette, tout en se laissant bercer par la mélancolie de l’album tantôt furieuse, tantôt doucereuse.

Car derrière cette apparente facilité se cache une richesse hors du commun. Les riffs et les mélodies ne sont jamais faciles, mais toujours excellents. Tout ce petit monde s’articule admirablement autour de structures pas évidentes et de breaks hallucinogènes. Même quand ça sent le tube « pop » à des kilomètres, on arrive à dériver courageusement (Cf. la deuxième partie de « No One Knows »). Dans sa quête du Stoner parfait, QOTSA brille de mille feux. Le résultat du travail millimétré d’artistes talentueux au bord de l’extase musical. Cette évolution du groupe est aussi miraculeuse que la rédemption de Dave GROHL. Méconnaissable le Dave. Après 10 ans à quasi rien branler depuis NIRVANA, le sieur a décidé de faire chauffer les fûts et d’asséner chaque titre de son jeu puissant. Alors « Songs for the Deaf » peut s’envoler sur un rythme d’enfer vers un monde merveilleux dans lequel le bon goût et le talent se conjuguent sous un halo de White Widow.

QOTSA fait tomber un à un nos a priori les plus féroces, déflorant tout ce qui pourrait peu ou prou ressembler au Stoner. Comme si cela ne suffisait pas au cahier des charges, alors qu’on pensait avoir tout entendu, la bande à HOMME décide sur la fin de livrer une dernière perle. Un OVNI dans l’OVNI : Mosquito Song. Arpèges tristouilles accompagnés de cuivres, piano et d’un accordéon discret. Josh HOMME susurre ses lignes de chant avec délicatesse, tandis que la batterie martiale de Dave GROHL rajoute à ce magnifique bordel une solennité fantastique. Les guitares finissent par exploser, pour que le Rock reprenne ses droits et ses obligations. L’obligation de conclure ce chef d’œuvre par un titre magnifique, différent et d’une richesse inouïe.

Vendre la perfection de l’œuvre témoignerait d’un subjectivisme forcené. Non, Songs for the Deaf doit bien avoir des défauts. Mais ses fulgurances sont telles qu’elles éclipsent totalement l’hypothèse même de faiblesse éventuelle, faussant le jugement comme le coup de projecteur dans les yeux. Et pendant que l’intensité blanchâtre continue d’embrumer votre vision, HOMME et ses potes continuent de chanter…

From album-rock


Songs For The Deaf épate donc d’abord par ce qu’il a sous le capot. Ensemble, la basse d’Oliveri et la batterie de Grohl forment la section rythmique parfaite, le V-8 chromé suprême, le poumon vital. Il suffit d’écouter le titre liminaire, échappé de Desert Sessions datant de quelques années, pour se rendre compte de la puissance du dragster. "Millionnaire" est un coup de sang, un pavé lancé contre un mur de verre, un poing broyant chair et os. Les Rock’n’Roll High Schools n’en finiront pas de disséquer les secrets de "First It Giverth", dont chacune des pulsations battent entre les tempes comme une brusque syncope. L’un des traits de génie de cet album réside dans cette rencontre superbe entre la paire Oliveri/Grohl trimant comme des galériens dans la soute et Josh Homme, ivre et royal, posant ses guitares martiales sur le plateau qu’on lui tend. "A Song For The Dead" est le plus grand morceau de Hard Rock de ces vingt dernières années. Ni plus ni moins. Et une pièce de choix dans chaque set des QOTSA. Sur une route aplanie au bulldozer par la batterie, l’engin poursuit sa route. Les guitares pleuvent, chancelantes, lancinantes. Mark Lanegan grince au volant. D’un râle rauque et venimeux, il lâche "It’s late enough to go drivin’". Le titre est un appel à la route, mais déjà plus celle des anciens, Steppenwolf ("Born To Be Wild"), Deep Purple ("Space Truckin") ou Led Zeppelin ("Going To California"). Elle est devenue crépusculaire, aride, ouverte à la perdition. Le morceau s’égare, se reprend, décolle puis explose en vol. Toujours, l’équilibre est conservé entre un rock primaire et une atmosphère tendue, sans cesse sur le fil du rasoir. Le ciel s’effondre ("The Sky Is Fallin’"), et on ne sait s’il faut en rire ou se mettre à crier, bercés par une valse pilonnée aux bris de verre, tandis que les riffs granuleux s’écrasent sur le sol. Chacun se relaie, Oliveri décanille des bouteilles de bières vides à la Winchester ("Six Shooter"), raille les chansons d’amour sur une pop-song d'un désenchantement exalté ("Another Love Song"), pendu aux cimaises, Mark Lanegan agonise ("Hangin’ Tree"), Homme trempe ses riffs dans la psilocybine ("Go With The Flow"), tresse, cisaille, tricote des litanies toxiques ("A Song For The Deaf"), burine le cuir à la masse ("Do It Again"), taquine, titille ("Gonna Leave You"). Sa voix fait merveille, insuffle une douce brise pop sur les turbines de l’engin diabolique ("No One Knows", redoutable tube). "God Is In The Radio" est une espèce de blues sous acide qui sonne comme une outtake du L.A. Woman des Doors perfusée au Valium. Lanegan, chanteur morrissonien en diable, n’en fait qu’une bouchée. "A Song For The Deaf" ferme la route, résumant à la fois l’album dans sa facture, sauvage et sensuelle, et ouvrant la suite sur de sombres auspices.

Songs For The Deaf est une pièce d’anthologie qui ne souffre pas le saucissonnage mp3. Foncièrement contemporaine mais réclamant une dicipline d'écoute toute vinylitique. Impossible de ne l’apprécier que de manière parcellaire, elle s’impose d’un bloc. Quasiment au lendemain de sa sortie, l’album est un classique. La pochette participe à l’élaboration du monolithe avec son trident à deux dents posé à l’envers comme un levier de vitesse. Une marque. Un sigle, comme l’étaient les quatre symboles qui signaient le Led Zep IV. Certains y voient une superbe collection de chansons pop marquées au fer rouge, d’autres une émancipation salvatrice du metal. Tant pis si le disque n’a pas eu l’impact tellurique de Nervermind. L’heure n’est peut-être plus aux grands disques générationnels, mais aux petites chapelles singulières posées au milieu du désert comme autant d’oasis salutaires. Pour Josh Homme et sa clique, Songs For The Deaf sera leur croix, toujours ils y seront renvoyés, toujours ils devront grandir en dehors de leur chef d’œuvre, à chaque nouvel album ils devront le tuer pour pouvoir renaître. Pour les autres, ceux qui voudront publier l’album définitif et tenir la gageure d’ériger un hard rock puisant à la fois à la source du rock’n’roll et se montrant résolument moderne, un cap leur est désormais fixé : dépasser cet espèce d'Everest horizontal. Ou mourir. Bonne chance à eux.



Dernière édition par alphie712 le Jeu 29 Jan - 1:42, édité 1 fois

138Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 1:34

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

From metal-immortel

Troisième album des Queens Of The Stone Age, Songs For The Deaf est un album-charnière dans la discographie éclairée (Lullabies To Paralyze, tordu à souhait, véritable pied-de-nez à cet album) de ce groupe légèrement hors normes. Pratiquant un stoner rock/metal des plus aboutis, Josh Homme et ses sbires (l'allumé Nick Oliveri à la basse, le fantastique Dave Grohl à la batterie, véritable star de cet album et le rocailleux Mark Lanegan, des Screaming Trees) nous ont pondu, avec cet album vénéneux, un véritable condensé de ce que ce genre assez méconnu, qui fleure bon le Sud Américain, le désert et son groove lancinant (d'ailleurs, les intermèdes hispanisants sont bien là pour le rappeler) porte de meilleur.

Le stoner se résume à cette simple équation : une basse VRAIMENT rutilante, des guitares accordées très bas, ce qui confère à la musique un son très enveloppant, LOURD et une section rythmique par conséquent prépondérante. Et Queens Of The Stone Age d'appliquer cette maxime avec ferveur et application : cet album, impressionnant de feeling et doté d'un sens de la mélodie imparable, est une tuerie, brut de décoffrage (ce qui la différencie invariablement de Lullabies To Paralyze, d'ailleurs, par sa puissance non contenue). De celles qui restent en mémoire bien longtemps après l'écoute. Une véritable collection de tubes - travaillés, car ils défient un peu le schéma classique du tube - défile : "Millionaire" et ses appâts punk dans l'âme (où Oliveri, déjanté et défoncé, hurle à la manière de son groupe, Mondo Generator), le tubesque "No One Knows" et le fabuleux "A Song For The Dead" (qui porte bien son nom, tellement il ferait se lever un mort), où Homme nous fait une démonstration de son savoir-faire (hallucinant) à la guitare, délivrant riff implacable sur riff implacable pour un résultat qui ne peut s'empêcher de faire danser ; "First It Giveth" et sa section rythmique à pleurer, car Grohl nous fait ici un travail sensationnel de maîtrise ; "Go with the flow", idéale pour voyager en voiture (si, si !). Cette chanson est d'ailleurs devenue pour votre serviteur un mètre-étalon dans l'apprentissage de la batterie...

Songs for the Deaf, touffu et abrupt, se révèle d'ailleurs au fil des écoutes. Cet album, malgré son apparente accessibilité (alors que...), possède ce petit quelque chose qui fait grimper le thermomètre d'un degré à chaque écoute de l'album, pour finir dans un total bain de sueur. Collection de riffs originaux, revendiquant un côté purement rock (le feeling et la démarche sont ahurissants), cet album m'a enfin réconcilié avec la rock attitude (écoutez "Six Shooters", keupon à mort et "The Sky Is Fallin'" pour vous en convaincre définitivement). Et ce, malgré un point noir : au premier abord, un apparent yo-yo musical dû à un tracklisting pas assez travaillé (la fin fait un peu tache dans cet amas de puissance primaire), entremêlé d'intermèdes pas très bien placés, qui font retomber la bonne pression au mauvais moment.

En fin de compte, depuis le grunge de Nirvana, jamais groupe de rock n'avait autant été "icônisé" pour une bonne raison. Cet album, décoré de plein de prix différents, mérite assurément son statut de standard. Et ce n'est pas la pochette, décalée et inattendue, qui démentira ceci : Queens Of The Stone Age est diabolique - au second degré - et chaque morceau de cet album est un hymne décalé à la folie et à la débauche. Génial, dans le vrai sens du terme, avec ses défauts (qu'on a foncièrement tendance à occulter, merde) et ses qualités, impressionnantes. J'écoute cet album depuis maintenant trois ans et je ne m'en lasse pas le moins du monde.

Lire aussi la très bonne chronique d'inside-rock

http://www.inside-rock.fr/Songs-For-The-Deaf.html







139Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 8:17

pilou

pilou
jamais content

Eh bé il donne envie celui là. C'est dingue, on parle ici d'incontournables et je sens que je vais vraiment découvrir des trucs.
'Rci Doc !

140Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 17:44

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

pilou a écrit:Eh bé il donne envie celui là. C'est dingue, on parle ici d'incontournables et je sens que je vais vraiment découvrir des trucs.
'Rci Doc !

Un son de oufs !
Bien que tu apprécies un rock plus "classique", précipite toi, on le trouve à 7 EUR un peu partout...
Encore que le patron de OZ music , quand il émergera de son océan de cartons... Very Happy

141Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 18:51

pilou

pilou
jamais content

alphie712 a écrit:
pilou a écrit:Eh bé il donne envie celui là. C'est dingue, on parle ici d'incontournables et je sens que je vais vraiment découvrir des trucs.
'Rci Doc !

Un son de oufs !
Bien que tu apprécies un rock plus "classique", précipite toi, on le trouve à 7 EUR un peu partout...
Encore que le patron de OZ music , quand il émergera de son océan de cartons... Very Happy

LOL ! EN effet, il est un peu à l'ouest, je crois qu'il a oublié une page de chroniques dans sa mise en ligne Oz-zic (celle où il ya Patti Smith de mémoire;-)

142Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Jeu 29 Jan - 18:57

berny

berny
Taulier de la Taulière, admin
Taulier de la Taulière, admin

alphie712 a écrit:
pilou a écrit:Eh bé il donne envie celui là. C'est dingue, on parle ici d'incontournables et je sens que je vais vraiment découvrir des trucs.
'Rci Doc !

Un son de oufs !
Bien que tu apprécies un rock plus "classique", précipite toi, on le trouve à 7 EUR un peu partout...
Encore que le patron de OZ music , quand il émergera de son océan de cartons... Very Happy
C'est surtout le fait que j'ai pas encore ma connexion. Je pique du wi-fi voisin et ça galère un peu ... Normalement samedi ...

143Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 9:22

pilou

pilou
jamais content

ELTON JOHN - Goodbye yellow brick road - 1973

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Ejohn_10

Comme tout le monde, je suis archi lassé de l'Elton d'aujourd'hui, personnage repu aux compos toujours impec, mais où le commerce a remplacé la véritable inspiration et où la respectabilité lourdingue a pris la place de la déconne la plus débridée. Pianiste génial, personnage hors du commun, les plus jeunes ne savent peut être pas que qu'Elton John fut un grand du pop-rock, avec quelques albums d'anthologie comme celui ci, qui a bercé quelques unes de mes soirées d'ado ;-)
ELton, c'était Captain Fantastic, sorte de caméléon aux multiples personnages et facettes, musicien aux mélodies proprement irrsistibles, olibrius extravagant franchissant souvent les limites de l'outrance. Un précurseur sur bien des points !


From WIKI:
Sir Elton Hercules John, né sous le nom de Reginald Kenneth Dwight est un chanteur/compositeur pop britannique, né le 25 mars 1947 à Pinner dans le Middlesex, une banlieue de Londres. Il reste l'un des plus gros vendeurs de disques de tous les temps, ses albums les plus célèbres étant Goodbye Yellow Brick Road, Captain Fantastic ou encore Blue Moves. Il a officiellement adopté le nom Elton Hercules John en 1972. Il a quatre demi-frères.

Avec Goodbye Yellow Brick Road (1973), Elton John s'impose comme le maître incontesté des années 70. Véritable chef d'oeuvre, ce double album enchaîne les titres à succès : Candle In The Wind (dédiée à Marilyn Monroe), Bennie And the Jets, Saturday Night's Alright (For Fighting), ou encore le titre éponyme. D'une richesse mélodique rarement égalée, l'album est considéré encore aujourd'hui comme la plus grande réussite de l'artiste.

Parmi tous les albums sortis dans les années 70 (17 en 9 ans), Elton John et son groupe accouchent également de deux autres chefs d'œuvres : Captain Fantastic And The Brown Dirt Cowboy en 1975 et Blue Moves en 1976, souvent considérés comme formant avec Goodbye Yellow Brick Road les trois piliers de la carrières prolifique du chanteur britannique. Ces albums offrent un rock progressif, mélodique et souvent survolté, très éloigné de ce qu'Elton John a pu produire par la suite.


Goodbye Yellow Brick Road est le septième album studio (et le premier double album) d'Elton John, sorti en 1973. Le titre et l'illustration de la pochette renvoient au Magicien d'Oz. Il contient quatre des plus célèbres tubes d'Elton John : "Candle In The Wind" (version dédiée à Marilyn Monroe), "Bennie & The Jets", "Goodbye Yellow Brick Road" et le très rock "Saturday Night's Alright (For Fighting)". Outre ces succès planétaires, l'album s'ouvre sur "Funeral For A Friend (Love Lies Bleeding)", titre long de plus de 10 minutes et servant régulièrement d'entrée en scène à Elton John, ainsi que la ballade "Harmony", très souvent diffusée par la radio américaine encore aujourd'hui, et faisant ainsi figure de cinquième single.
Il reste en tout cas le sommet de la gloire de celui qui règna sans conteste sur le rock des années 70, au point de représenter jusqu'à 2% de l'industrie musicale.
A l'occasion du 30ème anniversaire en 2003, cet album est accompagnée d'un CD/DVD du making-of du double album.

Titres
Disque 1
Funeral for a Friend/Love Lies Bleeding – 11:08
Candle in the Wind – 3:41
Bennie and the Jets – 5:23
Goodbye Yellow Brick Road – 3:14
This Song Has No Title – 2:23
Grey Seal – 3:58
Jamaica Jerk-Off – 3:39
I've Seen That Movie Too – 5:59

Disque 2
Sweet Painted Lady – 3:52
The Ballad of Danny Bailey (1909-34) – 4:24
Dirty Little Girl – 5:01
All the Girls Love Alice – 5:08
Your Sister Can't Twist (But She Can Rock 'n Roll) – 2:42
Saturday Night's Alright for Fighting – 4:54
Roy Rogers – 4:08
Social Disease – 3:44
Harmony – 2:45

Titre Bonus (version 2003)
Whenever You're Ready (We'll Go Steady Again)
Jack Rabbit
Screw You (Young Man's Blues)
Candle in the Wind [Acoustic Version]

L'époque CAPTAIN FANTASTIC: excentrique, décalé, glam, et pas encore "Sir" bouffi et sérieux-chiant
Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Elton_10

From Destination rock
1973 GOODBYE YELLOW BRICK ROAD … ÉBLOUISSANT…

Elton John a toujours adoré changer de costume, comme se jouer des modes. Néanmoins, bien avant d’endosser celui de chanteur de variété et de nous livrer des consommables d’une durée de vie plus que moyenne, le Captain Fantastic des années soixante dix fut animé d’une ambition entièrement dédiée à l‘exploration d’un glam rock flamboyant de créativité. A cette époque, pour Elton, la musique n’est pas un moyen, mais une raison de vivre les mille et une vies que lui accorde son talent. Aussi, en 1973, lorsque Googbye Yellow Brick Road offre sa diversité aux oreilles du monde, une évidence s’impose : chef d’œuvre.

Extravagant, transformant l’emphase en une valeur sûre, Reginald Kenneth Dwight aime l’éclectisme. Aussi, secondé par l’ami de toujours, Bernie Taupin, c’est donc à l’écoute d’un double album composé de chansons, plus facilement assimilables à des courts métrages qu’à des pop songs, auquel nous sommes invités. Ici, pas de fausse note, très peu de colorants, juste un mélange adroit de genres musicaux qui ne demandaient qu’à s’entendre. Ainsi, c’est sans étonnement que se succèdent rocks survoltés, rythmes synthétiques et nuances symphoniques pour évoquer, entres autres situations, une galerie de personnages pas toujours des plus recommandables.

Thème récurent, si la mort, comme une certaine désespérance rôdent souvent au détour de plusieurs chansons, on aurait mauvaise grâce à croire que seul le malheur est le fond de commerce de cet album, tant l’enthousiasme de certains morceaux lustre le cynisme ambiant. En usant volontairement d’un ton enjoué et décalé, Elton nous ouvre à la démesure, libère l’euphorie, jusqu’à nous faire croire à l’impossible mariage entre faits divers et quête artistique. Musicalement passionnant jusqu’à la dernière ligne de piano, basculant du sinistre à l’hilarité la plus communicative, Goodbye Yellow Brick Road n’en oubli pas pour autant de laisser toute liberté à notre imagination, même lorsqu’il s’agit de nous prendre à témoin le temps d’une ode funèbre à Norma Jean Mortensen.

Avec une pochette et une chanson titre se rappelant aux bons souvenirs de la route dorée menant au château du Magicien d’Oz, si notre rocket man n’hésite pas le clin d’œil, c’est pour mieux mettre en évidence le surréalisme du quotidien. Dopé à l’ambition, ce double album reste un franc tireur qui, tout en forçant l’ombre à se méfier de ses derniers retranchements, nous incite à réfléchir sur ce que les apparences veulent bien nous laisser croire. Disque ouvert à toutes les tonalités, se jetant plein phares à l’aventure sur des accords progressifs, pour terminer sa course à la recherche d’une hypothétique harmonie, cette balade au cœur d’un monde jonché d’illusions perdues, de vies en forme d’étoiles filantes, est un véritable bonheur, voire plus si affinités.

Hier, chantre du mouvement glitter, aujourd’hui Sir Elton John, s’il est un personnage à retenir dans la carrière de l’homme de talent, c’est de celui qui, bien avant de se prendre un peu trop au sérieux, portait la fantaisie en étendard.


Version live de la grande époque de "Funeral for a friend/love lies bleeding"


La même, avec une meilleure qualité son, sur un diaporama sympa qui vous fera (re)découvrir les 1001 visages du Captain Fantastic

144Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 13:11

berny

berny
Taulier de la Taulière, admin
Taulier de la Taulière, admin

N'en déplaise à Alphie, Elton John a composé au début de sa carrière de très grands titres et quelques albums superbes dont ce "Goodbye Yellow Brick Road".
En fait, je pensais commencer ma contribution à ce topic par un autre album d'Elton que je considére comme une merveille : il s'agit de l'album éponyme sorti en 1970 . J'y reviendrai quand j'aurai une meilleure connexion

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 1204

145Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 19:10

pilou

pilou
jamais content

THE BEATLES - ABBEY ROAD - 1969

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Crosswalk-abbey-road

On ne pouvait qu'y revenir... normal, presque toute l'oeuvre des Beatles mérite de figurer dans une bonne discographie.
Abbey road est un des monuments du groupe, et au delà une des plus grandes galettes du rock.
Tout le monde connait, mais c'est bon d'en parler, même si l'étonnante histoire de cet album reste un peu tristoune, puisque c'est le "vrai" dernier du groupe. Les Beatles ne s'entendaient plus. Yoko foutait, y compris silencieusement, sa merde. Pourtant, les Fab Fours ont réussi le tour de force de sortir un disque exceptionnel. Que dire de plus: c'est la marque des plus grands, j'ose dire de génies de la zique....


From Wiki
Abbey Road est le onzième album du groupe britannique The Beatles, sorti le 26 septembre 1969 en Grande-Bretagne et le 1er octobre aux États-Unis. Produit par George Martin, il a été principalement enregistré en juillet et août 1969 aux studios EMI de Londres, renommés plus tard « studios Abbey Road » suite au succès retentissant de ce disque.

Souvent cité comme un des albums les mieux construits et les plus influents de tous les temps, Abbey Road est aussi un immense succès commercial : 30 millions d'exemplaires vendus dans le monde, soit la deuxième meilleure vente du groupe après Sgt. Pepper.

Le disque se distingue par la présence d'un medley sur la seconde face, une pièce longue de 16 minutes, succession de huit chansons qui s'enchaînent les unes après les autres. L'album est également marqué par le guitariste George Harrison, qui propose deux de ses plus fameuses compositions avec les Beatles, Something et Here Comes the Sun, et qui popularise l'utilisation du synthétiseur (Moog) dans le rock.
La pochette de l'album reste une des plus célèbres de l'histoire de la musique, représentant les Beatles traversant un passage piéton au croisement entre Grove End Road et Abbey Road, face aux studios où ils ont enregistré presque toutes leurs chansons depuis 1962.

Bien que sa sortie précède celle de Let It Be, paru sept mois plus tard, Abbey Road est le dernier album enregistré par les Fab Four. Le 20 août 1969, les quatre Beatles sont réunis pour la toute dernière fois en studio et, dès le mois de septembre, au moment où le disque sort, John Lennon met fin au groupe en lui annonçant son départ définitif. La séparation des Beatles ne sera toutefois officialisée qu'en avril 1970.

Genèse
En avril 1969, ne voulant pas rester sur l’échec des sessions du « projet Get Back », Paul McCartney contacte le producteur George Martin et lui propose de faire un disque « comme avant ». Martin répond qu’il est tout à fait prêt à le faire, à condition que les trois autres Beatles soient d’accord. L'ingénieur du son Geoff Emerick, qui avait laissé les Beatles en plan au milieu des sessions de l'album blanc l'année précédente, accepte lui aussi d'être de la partie. Un de ses assistants sera Alan Parsons, futur fondateur du Alan Parsons Project.
Les Beatles, qui disposent d'une collection conséquente de chansons encore inexploitées, se réunissent une dernière fois dans les studios EMI durant l’été 1969, et les quatre membres sont décidés à mettre de côté leurs dissensions, à tirer dans le même sens, afin de « finir sur une note haute ».

Les relations entre John Lennon et Paul McCartney n’ont plus grand chose à voir avec celles d’il y a sept ans, et George Harrison supporte de plus en plus difficilement d’être relégué au second plan. C'est pourtant sur ce disque qu'il signe deux de ses plus célèbres compositions, Here Comes the Sun, et surtout Something, son seul n° 1 (et d'ailleurs sa seule face A de single) avec les Beatles.

Si l’ambiance est pesante, l’album n’en sera pas moins l’un de leurs meilleurs (George Martin évoquera même un Sgt. Pepper volume 2), car tous sont décidés à œuvrer ensemble, pressentant qu’il s’agira réellement là de leur dernière œuvre commune. Cependant, John Lennon rate une partie des sessions, le temps d’être soigné après un accident de voiture en Écosse.

Enregistrement
Tout ne sera pas idyllique lors de ces enregistrements de juillet et août 1969. John Lennon rejoint ses camarades le 9 juillet, alors que les sessions ont débuté neuf jours plus tôt. S'il est plus ou moins remis de son accident, sa nouvelle épouse Yoko Ono ne l'est pas complètement. Il décide donc de faire installer un lit dans un coin du studio 2 d'Abbey Road où elle va s'allonger durant les deux semaines suivantes, Lennon demandant même qu'on installe un micro au dessus de sa couche pour qu'il puisse l'entendre dans son casque lorsqu'il travaille. Les bras des autres Beatles, de George Martin, et du personnel technique d'EMI en tombent littéralement et l'ambiance devient surréaliste. Les choses ne se passeront donc pas « comme avant » ainsi qu'il était prévu et annoncé au départ. Fatigués de s'être tant déchirés depuis l'enregistrement de l'album blanc et concentrés sur un objectif de perfection, tous décident cependant de mettre leurs ressentiments de côté et aucune dispute n'ira jamais loin durant la réalisation de ce disque.

Les Fab Five ! The Beatles en 69, avec Yoko Ono
Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Beatle12

Ils s'arrangent en fait pour ne se retrouver tous les quatre ensemble dans le studio 2 que lorsque c'est nécessaire : pour enregistrer les pistes rythmiques de base ou pour assister aux mixages définitifs des titres. Le reste du temps, pour réaliser tous les overdubs, ils sont ou seul ou à deux, parfois à trois mais jamais au complet. Quelques moments restent remarquables, comme au meilleur temps des « jours anciens » : pour créer collectivement Come Together sous la houlette de John Lennon, pour mettre en boîte des titres enchaînés du medley, pour jouer live les solos de guitare de The End (McCartney, Harrison et Lennon) ou pour enregistrer de la même façon — regroupés dans le studio et en direct — l'harmonie de Because.

Un phénomène parfaitement résumé par Jeff Jarrat, un des ingénieurs du son assistants d'EMI lors de ces sessions : « Un jour où George Martin m’avait annoncé qu’il ne serait pas disponible, il m’a dit quelque chose comme cela : « Si un Beatle est présent, c’est bien. Deux Beatles, super. Trois Beatles, fantastique. Mais au moment où ils se retrouvent tous les quatre ensemble, c’est là que cette chose charismatique et inexplicable se produit, cette magie que personne n’a été capable d’expliquer. Tu auras des rapports amicaux avec eux, mais tu seras en même temps averti de cette présence inexplicable ». Évidemment, c’est exactement comme cela que ça se passait. Je n’ai jamais ressenti cela, en aucune autre circonstance. C’est l’alchimie très spéciale des quatre ensemble, que plus personne n’a connu depuis lors ». Des moments de grâce expliqués plus prosaïquement par Ringo Starr : « Je crois que ça s'entend sur le disque quand on était excités. Le morceau est chaud, il est bien en place. Peu importe ce qu'on vit question galères, quand on en vient à la musique, on peut entendre que c'est vraiment cool, qu'on s'est tous donnés à fond ».

Cette si fameuse entente musicale n'empêche pas la situation d'exploser par moments, tout le monde marchant sur des œufs : durant un mixage, alors que les Beatles sont dans la salle de contrôle, George Harrison voit par la baie vitrée Yoko Ono se lever du lit, se diriger vers son ampli et se servir dans le paquet de biscuits qu'il a posé dessus. « La salope ! » (that bitch!), s'écrie-t-il. Réaction immédiate de John Lennon. Le ton monte... mais le soufflé retombe. Chacun prend sur soi.

Les arrangements orchestraux présents sur cinq titres (Something et Here Comes The Sun de George Harrison, Golden Slumbers, Carry That Weight et The End de Paul McCartney) sont enregistrés en une seule journée, le 15 août 1969 dans le studio 1 d'Abbey Road. Les deux auteurs se succèdent dans l'immense salle ce jour là pour diriger les opérations avec George Martin, auteur ou co-auteur de toutes ces partitions d'accompagnement écrites pour cordes et cuivres. John Lennon n'est pas concerné par cette session, dans la mesure où aucune de ses compositions sur Abbey Road n'est arrangée avec des instruments « classiques ».

Épilogue
Après cet ultime travail en commun, que les acteurs décriront malgré tout comme « heureux », il apparaît que le plaisir de jouer ensemble ne les attire plus. Les Beatles disent ici pour de bon adieu aux Beatles, en montrant une dernière fois l'aspect miraculeux de leur association. « Tout le monde a incroyablement bien travaillé. C'est pourquoi j'aime particulièrement cet album », dira leur producteur George Martin.
En septembre 1969, quelques jours avant la sortie d'Abbey Road, John Lennon annonce aux autres Beatles qu’il quitte le groupe pour lancer une carrière solo avec son épouse Yoko Ono et une nouvelle formation, le Plastic Ono Band. La séparation ne sera rendue publique qu’en avril 1970.

Pochette
La pochette d’Abbey Road est, avec celle de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, une des plus célèbres et des plus parodiées de l’histoire du rock. Abbey Road et son passage pour piétons sont ainsi un endroit très prisé par les touristes et les fans du groupe.
Elle consiste en une photographie des Beatles traversant la rue Abbey Road sur un passage piéton juste en face des fameux studios où les Beatles enregistrèrent la quasi-totalité de leurs titres. John Lennon est en tête dans une tenue blanche éclatante, suivi de Ringo Starr, de Paul McCartney pieds nus et une cigarette à la main, et de George Harrison pour fermer la marche.
L’idée de la photo, comme du nom de l’album, vient, selon les sources, de Paul McCartney, ou d'un Ringo Starr lâchant au terme d'une discussion interminable : « On n'a qu'à l'appeler Abbey Road ! ». Il n’y a rien d’autre que cette photo sur la couverture, le titre de l’album et les autres détails étant inscrits au dos. Le passage piéton est situé au croisement entre Abbey Road et Grove End Road. L’album doit dans un premier temps s’appeler Everest, en référence à la marque de cigarettes fumées par Geoff Emerick. L’idée inclut une photo du groupe au pied de l’Himalaya pour la pochette, mais elle ne plaît pas à tout le monde (un si long voyage pour une photo !). Il est donc décidé d'aller la prendre en face des studios.
La photo de la pochette est donc prise par le photographe Iain MacMillan le 8 août 1969 au matin en l’espace de 10 minutes. Celui-ci explique le déroulement des opérations : « Je me souviens qu’on a demandé à un policier de bloquer la circulation pendant que j’étais sur l’échelle, à prendre les photos. J’ai pris une série de clichés des Beatles en train de traverser dans un sens. On a laissé quelques voitures passer, et puis je les ai photographiés pendant qu’ils traversaient dans l’autre sens. La photo qui a été finalement choisie était la cinquième, sur six prises. C’était la seule où leurs jambes formaient un V parfait, ce que je voulais pour l’esthétique ». Comme un signe, les Beatles choisissent la prise où ils tournent le dos aux studios et non pas celle où ils s'y rendent.
Une anecdote concernant la prise des clichés reste célèbre. En face de la Coccinelle, dans l’ombre des arbres bordant la route, se trouve Paul Cole, un touriste américain, pris dans la photo sans le savoir. En vacances à Londres avec sa femme, il refusa d’entrer dans un musée de plus : « Je lui ai dit, j’ai vu assez de musées. Tu y vas, tu prends bien ton temps, et moi je reste ici pour voir ce qui se passe dehors. » Cole engagea alors la conversation avec un policier assis dans son van (visible aussi sur la pochette de l’album), parlant de Londres et du trafic routier. Il finit par voir des gens traverser la rue « comme une ligne de canards », qu’il prit pour « une bande de fous » à cause des pieds nus de Paul McCartney. Ce n’est qu’un an plus tard qu’il vit, estomaqué, la pochette de l’album, alors que sa femme essayait de jouer la chanson Something à l'orgue.
Le mur de briques que l'on aperçoit derrière la pochette de l'album été démoli dans les années 1970. Le panneau affichant Abbey Road au coin des rues Grove End Road et Abbey Road a lui été retiré en 2007. Les autorités municipales l'ont perché plus haut sur le mur extérieur d'une résidence, se protégeant des dépenses engendrées par le nettoyage ou le remplacement du panneau régulièrement déboulonné par les fans sur quatre décennies. La ville a également coulé dans le béton les bases des poteaux qui maintenaient les panneaux d'Abbey Road, car ils se faisaient régulièrement voler. Enfin, il est possible, sur de nombreux sites internet, de voir le fameux passage piéton en direct grâce à une webcam.

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Huit chansons distinctes

Come Together
Ce titre qui ouvre l’album, un rock « funky » dont la couleur est largement donnée par la ligne de basse de Paul McCartney, très présente, a été écrit par John Lennon. Il ébauche cette chanson pour la campagne de Timothy Leary, « Pape du LSD » et éphémère candidat au poste de gouverneur de l’état de Californie en 1969. « Come Together, join the party » est en effet son slogan. L’ébauche en question est réalisée sur sa guitare acoustique par John Lennon lors du « bed-in » de Montréal début juin 1969, où il enregistre aussi et publie Give Peace A Chance. Mais Come Together évolue considérablement tout en s’éloignant définitivement de son but initial. La chanson telle qu’elle atterrit sur l’album Abbey Road est en fait créée par tout le groupe en studio. Plusieurs paroles sont improvisées sur place dont les lignes « here comes old flat-top » qui vaudront un procès à John Lennon, pour les avoir empruntées à You Can’t Catch Me, une chanson de Chuck Berry. Come Together sort aussi en single « double face A », couplée avec Something et les deux titres sont n°1 aux États-Unis et un peu partout dans le monde. Le producteur George Martin écrit dans le livret du disque Love en 2006 que c’est une des chansons des Beatles qu’il préfère.

Something
Seconde piste de l’album, il s'agira de la seule face A d’un single des Beatles signée George Harrison. Elle est écrite dès octobre 1968, lors des sessions de l’album blanc. La première phrase de la chanson vient d’un titre de James Taylor, un artiste sous contrat avec Apple, Something In The Way She Moves. Les paroles définitives prennent forme durant les sessions du « projet Get back » en janvier 1969[11]. George Harrison ne la destine pas forcément aux Beatles, puisqu’il la propose dans un premier temps à Joe Cocker. Elle deviendra la chanson favorite de John Lennon sur le dernier album des Beatles, tandis que Paul McCartney la considère comme la meilleure de George Harrison. Frank Sinatra, qui l’a interprétée, a dit un jour que c'était sa « chanson préférée du tandem Lennon/McCartney ». George Harrison, devenu à la fin du groupe un auteur-compositeur affirmé, publie en fait ses deux chansons les plus abouties sur leur ultime album. Something devient le seul n°1 des Beatles qui ne porte pas la signature Lennon/McCartney, tandis que Here Comes the Sun sera beaucoup diffusée sur les ondes, bien que n’étant pas sortie en single.

Maxwell's Silver Hammer
C'est une des chansons où Paul McCartney évoque à mots couverts les mille tracas qui accompagnent la fin du groupe phare des années 1960 : un marteau d’argent s’abat en effet mortellement sur la tête des gens dès que les choses semblent aller mieux. Elle est répétée lors des sessions du « projet Get Back » en janvier 1969. L'enregistrement de la chanson s'étale sur trois jours, où Paul McCartney redemande incessamment à ses camarades de recommencer jusqu'à ce que le résultat soit parfait, ou lui convienne, ce qui provoque un certain mécontentement. Comme il l'avait déjà fait sept mois plus tôt, et comme on peut le voir dans le film Let It Be, c'est Mal Evans, l'assistant du groupe, qui frappe sur une grosse enclume amenée par ses soins dans le studio 2, à chaque Bang Bang de la chanson. D’après Geoff Emerick, John Lennon n’aimait pas du tout ce titre et a refusé de participer à son enregistrement. Il est vrai qu'il s'est amusé des efforts non concluants de Paul McCartney pour le sortir en single.

Oh! Darling
Pour Oh Darling, son auteur Paul McCartney s’est beaucoup concentré sur sa voix, afin qu’elle soit puissante, revenant chaque jour aux studios, de préférence le matin, pour essayer d’en tirer la quintessence. John Lennon a déclaré qu’il aurait pu chanter ce titre, indiquant qu’il était beaucoup plus dans ses cordes que dans celles de son partenaire. Mais la tradition qui voulait que le compositeur d'une chanson en soit le chanteur principal a été suivie.

Octopus's Garden
Octopus’s Garden est, avec Don't Pass Me By sur l'album blanc, un des deux titres composés par Ringo Starr avec les Beatles. Il n’est pas étonnant d’apprendre que l’inspiration pour cette chanson vint à Ringo lors de son escapade en Sardaigne, durant l’été 1968. Excédé, il avait décidé de partir en vacances et de laisser en plan les sessions de l’album blanc : « No one there to tell us what to do » (« personne pour nous dire ce que nous devons faire »), chante-t-il. Toutes les paroles sont bien du batteur des Beatles, quant à la structure musicale, elle est en partie écrite par George Harrison, comme on peut le voir dans le film Let It Be.

I Want You (She's So Heavy)
Cette chanson de John Lennon comportant seulement 14 mots est le résultat de deux enregistrements distincts. La partie d’orgue est enregistrée par Billy Preston (non crédité sur l’album) lors de séances en février 1969, quelques jours après la fin des sessions du « projet Get Back », où la chanson est une première fois mise en boîte. Elle est ensuite mixée avec une autre version, réalisée durant l’enregistrement de l’album Abbey Road proprement dit, le tout atteignant pratiquement les 8 minutes, ce qui en fait la seconde chanson la plus longue des Beatles après l’expérimental Revolution 9. La première partie de la chanson utilise une grille de blues/rock classique (la, ré, mi), puis un break de basse suivi d'un « She’s so... », lance des arpèges de guitare durant lesquels les chœurs répètent « heavy, heavy, heavy ». Ces arpèges constituent toute la fin du morceau sur fond de bruitages produits par un synthétiseur Moog (l’effet « vent »). Durant le mixage du titre, sur la fin du morceau, alors que les arpèges déroulent à l’infini avec une basse multipliant les glissandos, John Lennon dit à l’ingénieur du son Geoff Emerick : « tu coupes là ! ». A 7 minutes et 44 secondes, la chanson s’arrête donc brutalement pour boucler la face A de l’album. On retiendra aussi que la date du 20 août 1969, jour où les quatre Beatles mettent la dernière touche à cette chanson, est celle où ils sont réunis en studio pour la toute dernière fois.

Here Comes the Sun
Cette chanson, qui ouvre la face B, est la deuxième composition de George Harrison sur cet album. Il la compose dans le jardin de la propriété de son ami Eric Clapton, au printemps 1969, après s’être extrait d’une réunion très tendue dans les locaux d’Apple. Le rayon de soleil qui apparaît le détend et la chanson « vient toute seule ». Elle connaîtra un succès mondial, de nombreuses diffusions radio, bien que n'étant qu'une piste du dernier disque des Beatles.

Because
Pour Because, John Lennon trouve l’inspiration dans la Sonate au Clair de Lune de Ludwig Van Beethoven, qu’il entend Yoko Ono interpréter au piano, avant de lui demander de la rejouer à l’envers. Because est caractérisée par l'harmonie à trois voix de Lennon, McCartney et Harrison réenregistrée trois fois, ce qui donne virtuellement neuf chanteurs. De nombreuses répétitions seront nécessaires pour « caler » les trois parties de chacun. Selon les souvenirs de Geoff Emerick, les Beatles étaient assis côte à côte autour du micro durant l’enregistrement de leur harmonie, avec un Ringo Starr inactif, mais bien présent auprès de ses camarades. Par ailleurs, en deux occasions (Anthology 3 en 1996 et Love en 2006), il sera donné d'entendre Because a cappella, c'est-à-dire uniquement l'harmonie à neuf voix, sans instrumentation.

Le medley
Les problèmes d'Apple Corps sont évoqués dans le medley d'Abbey Road.Le medley d’Abbey Road est un enchaînement de plusieurs chansons courtes — achevées et inachevées — écrites par John Lennon et Paul McCartney. Long de 16 minutes, le medley apparaît à la fin de l’album et est souvent considéré comme son « sommet ».
Assemblées par Paul McCartney et George Martin avec la collaboration de l’ensemble du groupe à l’été 1969, la plupart de ces chansons avaient été écrites et enregistrées séparément sous forme de démos — dont certaines se retrouvent sur la compilation Anthology 3 — à l’époque de l’album blanc et durant les sessions d'enregistrement du projet Get Back.
« Je crois que c'est une idée à moi d'avoir réuni tous ces éléments dispersés » dit Paul McCartney. « Mais je reste prudent en m'attribuant ce genre de projets. Ca me convient très bien que ce soit une idée collective. Au bout du compte, on a eu l'idée de tout mélanger et de donner à la seconde face une sorte de structure opératique. C'était une idée formidable qui nous a permis de tirer parti d'une dizaine de chansons inachevées ».
« J'ai essayé avec Paul d'en revenir à la vielle manière de Pepper, de créer quelque chose qui ait vraiment de la valeur, et nous avons mis en forme la longue seconde face », raconte George Martin, « John s'est élevé avec force contre ce que nous faisions sur la face B, une face que Paul et moi avons presque élaborés seuls avec juste un coup de main des autres », affirme-t-il, « John a toujours été un Teddy Boy. C'était un rocker et il voulait un certain nombre de morceaux personnels. On a donc trouvé un compromis. Mais même sur cette seconde face, John a collaboré. Il arrivait et il apportait sa petite touche. Il avait son idée sur la façon de broder sur une mélodie. »
George Harrison explique de son côté : « Pendant l'enregistrement, les choses sont devenues un peu plus constructives, et même s'il y a eu des re-re (overdubs), on a dû jouer tout le medley. On a décidé de l'ordre des morceaux, enregistré la base et tout fait en une prise en passant d'un arrangement au suivant. A nouveau, on jouait un peu plus comme des musiciens... »
Le medley occupe presque toute la face B du 33 tours original, commençant juste après Here Comes the Sun et Because avec une chanson de Paul McCartney, You Never Give Me Your Money, qui constitue le thème musical principal de cette longue pièce, puisqu’il est rappelé plus loin, dans Carry That Weight. Dans les deux cas, Paul évoque d’ailleurs les tracas et frustrations du moment, les déboires financiers avec leur société Apple Corps, le fait qu’en guise d’argent sonnant et trébuchant, les Beatles ne recevaient que des « des drôles de papiers » (« funny papers ») qui s’avèrent être des relevés de compte et enfin, qu’il y aura un poids à porter pour longtemps.
You Never Give Me Your Money est suivi de trois compositions inachevées de John Lennon : Sun King — qui, comme Because, propose une harmonie multipliée par ré-enregistrement des trois voix de Paul McCartney, John Lennon et George Harrison, s’achève par une sorte de charabia italo-espagnol et finira par être proposé à l’envers sous le titre Gnik Nus sur l’album Love (2006) —, Mean Mr. Mustard et Polythene Pam — composées durant le voyage des Beatles en Inde chez le Maharishi Mahesh Yogi début 1968.
À la fin de Polythene Pam, on entend John Lennon lancer Oh look out! : quatre compositions de McCartney se succèdent alors. C’est d’abord une chanson complète, She Came in Through the Bathroom Window, inspirée d’un fait réel — une fan s’étant introduite chez lui par la fenêtre de sa salle de bains. Golden Slumbers arrive ensuite, avec les paroles d’une chanson du XVIIe siècle de Thomas Dekker que Paul McCartney découvrit sur une partition, devant un piano. Ne sachant pas lire la musique, il composa tout simplement sa propre mélodie. On continue avec Carry That Weight, qui inclut un couplet supplémentaire de You Never Give Me Your Money, et des harmonies des quatre Beatles. The End, enfin, termine le medley. Si on met de côté le cas particulier constitué par Her Majesty, la dernière chanson du dernier disque des Beatles s’appelle donc « la fin ».
The End présente la particularité de comporter le seul solo de batterie jamais joué avec les Beatles par Ringo Starr. N’étant pas amateur de ce genre de « démonstration », Ringo dut être convaincu par ses camarades. Il est suivi d’une « tournante » de solos de guitare joués tour à tour trois fois, dans l’ordre par McCartney, Harrison et Lennon, sur deux mesures chacun. Chacun dans son style, ce qui pour Paul reflétait leurs personnalités respectives. Ces solos sont enregistrés en direct, les trois Beatles côte à côte dans le studio avec leurs guitares, très affutés et pleins d'énergie, un des meilleurs moments de ces ultimes sessions de l'été 1969 selon Geoff Emerick. Le medley s’achève par la fameuse phrase écrite par Paul McCartney et chantée en harmonie « and in the end, the love you take is equal to the love you make » (« et à la fin, tu prends autant d’amour que tu en as donné »), un vers « cosmique »selon John Lennon.

Her Majesty « récupérée »
La vraie dernière plage du dernier disque des Beatles est donc un morceau caché par un blanc de 15 secondes sur le sillon du 33 tours. Her Majesty est minuscule — 23 secondes — et parle d’une manière peu commune de la reine d’Angleterre. Elle se situait à l’origine au cœur du medley, entre Mean Mr. Mustard et Polythene Pam, et Paul McCartney avait demandé à John Kurlander, l’ingénieur du son en service, de la retirer. Mais ce dernier, à des fins de sauvegarde — la consigne était qu’aucun des enregistrements des Beatles ne devait être jeté à la poubelle — la placera en fin de bande, après un blanc, derrière The End, coupée nette, et en l’entendant ainsi positionnée, Paul donnera son accord. N’étant pas créditée au dos de la pochette originale du 33 tours, Her Majesty sera généralement considérée comme la première « chanson cachée » de l’histoire du rock.



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147Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 19:13

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Réception

Avec ses 30 millions d'exemplaires vendus, Abbey Road est le deuxième plus gros succès des Beatles, juste après Pepper. Au Royaume-Uni, l’album entre immédiatement à la première place des charts. Abbey Road passe ainsi 11 semaines en tête du hit-parade, en rude compétition avec Let It Bleed des Rolling Stones et le second album de Led Zeppelin. La semaine suivante, qui s’avère être celle de Noël, l’album des Beatles reprend la tête pour 6 semaines supplémentaires, portant ainsi le nombre de semaines passées en tête à 17. Abbey Road a été l’album le plus vendu au Royaume-Uni en 1969, et la 4e meilleure vente des années 1960. En 1970, l’album se hisse encore à la 7e place des meilleures ventes.

Aux États-Unis, la réception de l’album est similaire. Abbey Road atteint la première place trois semaines après sa sortie, pour y rester 11 semaines. L’album est resté en tout 129 semaines dans le Billboard 200. Abbey Road a été la quatrième meilleure vente d’albums de 1970 en Amérique et sa réédition de 1987 lui permet de revenir à la 69e place[22] du Billboard. Il est maintenant certifié « 12 fois platine » (12 millions d'exemplaires vendus) par la RIAA.

Plus récemment, Abbey Road a été primé par de nombreux magazines et représentants des médias, notamment par Q Magazine, VH1, Time Magazine, etc. Il figure également à la 14e place dans la liste des 500 plus grands albums de tous les temps du magazine Rolling Stone.

Cet album, dans sa totalité ou presque, a fait l’objet de plusieurs reprises, et cela dès sa sortie. On peut citer notamment The Other Side of Abbey Road de George Benson enregistré en 1969, et McLemore Avenue de Booker T. & the M.G.'s, dont la pochette imite également celle des Beatles. Dans ces deux disques, l’ordre des chansons est différent de celui de l’original.


« Paul is dead »
C’est à la suite de la sortie d’Abbey Road sur le marché en 1969 que Paul McCartney fut l’objet d’une incroyable rumeur prétendant qu’il s’était tué dans un accident de voiture en novembre 1966, et qu’il avait été remplacé par un sosie. Pour les partisans de cette thèse, le point de départ est donc cette pochette, et les albums antérieurs se verront à leur tour décortiqués.

Plusieurs « indices » ont été apportés par la couverture. Paul traverse le passage piéton pieds nus, comme les morts que l’on enterre en Inde ; la Volkswagen blanche que l’on voit est immatriculée LMW 28 IF soit Living-McCartney-Would be 28 IF (« McCartney vivant aurait eu 28 ans SI », ce qui ne peut pas vraiment concorder car McCartney avait 27 ans lorsqu’Abbey Road est sorti) ; le LMW de la plaque voudrait aussi dire Linda McCartney Weeps, soit « Linda McCartney pleure ». Tout ceci serait corroboré par le fait que Paul est le seul membre du groupe à avoir la jambe droite en avant, les autres avançant la gauche : en effet, certains en concluent qu’il roulait du côté droit de la route lorsqu’il a eu son prétendu accident. Il tient aussi sa cigarette de la main droite alors qu’il est gaucher, d’où la suspicion de la présence d’un sosie et non du vrai McCartney sur la couverture.

Comme en clin d’œil à cette rumeur, un album solo de Paul McCartney est intitulé Paul is Live : littéralement, le titre signifie « Paul en direct » (l’album en question étant une compilation de concerts), mais live signifie également « vivre », pour marquer le contraste avec Paul is dead. La pochette de l’album est d’ailleurs une photo de Paul sur le même passage pour piétons, où il est cette fois uniquement accompagné de son chien. La voiture est toujours présente, mais cette fois-ci, sa plaque est « 51 IS », indiquant que Paul est vivant et qu’il a 51 ans, âge qu’il avait effectivement au moment de la sortie de l’album, en 1993.

Article Wiki sur cette légende de la mort de Mac Cartney: http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_is_dead

Liste des chansons
Toutes les chansons sont écrites par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.

Face 1
Come Together – 4:20
Chant : John Lennon
Something (George Harrison) – 3:05
Chant : George Harrison
Maxwell's Silver Hammer – 3:27
Chant : Paul McCartney
Oh! Darling – 3:26
Chant : Paul McCartney
Octopus's Garden (Ringo Starr) – 2:50
Chant : Ringo Starr
I Want You (She's So Heavy) – 7:47
Chant : John Lennon

Face 2
Here Comes the Sun (George Harrison) – 3:03
Chant : George Harrison
Because – 2:45
Chant : George Harrison, John Lennon et Paul McCartney
You Never Give Me Your Money – 4:02
Chant : Paul McCartney
Sun King – 2:25
Chant : John Lennon, George Harrison et Paul McCartney
Mean Mr. Mustard – 1:06
Chant : John Lennon
Polythene Pam – 1:12
Chant : John Lennon
She Came in Through the Bathroom Window – 1:57
Chant : Paul McCartney
Golden Slumbers – 1:31
Chant : Paul McCartney
Carry That Weight – 1:36
Chant : George Harrison, Paul McCartney et Ringo Starr
The End – 2:20
Chant : Paul McCartney, John Lennon et George Harrison
Her Majesty – 0:23
Chant : Paul McCartney



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148Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 19:17

alphie712

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Black Sabbath Talent Aiguille

berny a écrit:N'en déplaise à Alphie,

Mais euh... j'ai encore rien dit, nordel ! lol
Bon, c'est vrai que Berny me connait bien, j'aime pas la zique d'Elton. Sans doute trop pop et pas assez rock pour moi... Wink
Mais je lui reconnais un talent certain de composition. En revanche, les textes sont quelconques...
J'ai aimé aussi un temps le personnage excentrique, un poil décrépit maintenant ( mais y a pire...)

149Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 19:25

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Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Beatle11

From Destination rock
Qui pensait qu'après les houleuses sessions de Let It Be, les natifs de Liverpool auraient encore l'envie et la volonté de jeter une dernier pierre à leur édifice? Paul McCartney bien entendu ! Le bougre est encore partant et persuade tant bien que mal les trois autres. Les Beatles se réunissent une dernière fois dans les studios EMI d'Abbey Road durant les deux mois de l'été 1969. Une collection de chansons dont certaines ont été composées en Inde sont retravaillées pour aboutir à Abbey Road!
Abbey Road, ce studio où bon nombre de groupes y ont enregistré des merveilles (on pense à Odessey And Oracle des Zombies, S.F. Sorrow des Pretty Things, le premier Pink Floyd) mais également cette rue immortalisée pour la pochette et parodiée sous milles formes par la suite.

C'est une réussite incontestable pour les Beatles qui ont retrouvé ici la ferveur des belles années. L'enregistrement se passe dans de bonnes conditions. Pour l'occasion, ils mettent leur rancoeur de côté car ils sont conscient qu'il s'agit là de leur ultime collaboration.

Une fois de plus, on remarque ici combien les Beatles sont grands. Les observateurs de l'époque les croient finit, à bout d’entente, désireux de tracer la route en solo. Et, non, ils parviennent à accoucher d'un album inespéré, inimaginable, vraisemblablement le plus belle adieu jamais couché sur platine.
La musique semble couler de source, comme si les Beatles l'avaient en tête depuis toujours. La pop d'Abbey Road, incroyablement novatrice et accrocheuse, soutient ainsi superbement le test du temps. Le groupe n'a peut-être jamais été aussi cohérent qu'ici. C'est simple: ils jouent et chantent ensemble mieux que jamais, à l'image d'une sorte de groove bluesy et élégiaque jamais entendu jusque-là sur les lumineux "I Want You (She So Heavy)" et "Come Together". "Because" illustre la magnificience des coeurs qu'étaient capable d'atteindre les quatre. Et ceux qui raillent Ringo Starr devraient écouter plus attentivement son travail sur Abbey Road. Brave, parfois presque jazzy, Ringo retrouve ici le talent novateur du temps de Revolver. "Something" (considéré par Sinatra comme le summum de la chanson d’amour) et "Here Comes The Sun" révèle un Harrison insoupçonnable (All Things Must Pass n'est pas loin...).

N'ayant plus rien à perdre, les Fab tentent tout. Et c'est parti pour un medley, imaginé par McCartney et concrétisé par le producteur de génie Georges Martin et qui constitue ici la face B. D'une logique et d'une jouissance sans pareille, l'audace des Fab fait mouche. C'est sur le folk "Her Majesty", tout mignon, comme venu de nulle part, que se clôt avec une certaine humilité l’album et la carrière sémillante des Beatles.

Sur "The End", les guitares d'Harrison, Lennon et McCartney se lâchent et le coeur Beatles s'élancent: "And in the end, the love you take is equal to the love you make". Quoi de plus significatif pour symbolisait la philosophie des Beatles? Le message est clair: c'est un appel ultime à l'amour, à la paix et au partage.

En avril 1970, McCartney claque la porte. La presse fait les gros titres et les fans pleurent. En quittant le groupe, il signe la fin des Beatles et, à la fois, la fin de tout une espérance. L’amour universelle, la paix… ça a bien fait tourné le monde un moment mais la réalité reprit bien vite le pas sur le rêve. La descente est dure pour les utopistes qui croyaient aussi fort que leurs slogans à un monde idyllique à venir. De leur côté, les Fab séparés suivront tous une carrière solo remarquable (hormis Ringo mais on lui pardonnera!).

Les Beatles auront accompagné la musique des années soixante du début à la fin en étant à chaque fois les plus novateurs et, tout simplement, les meilleurs.

150Histoire de la bonne zique ! - Page 6 Empty Re: Histoire de la bonne zique ! Sam 31 Jan - 22:59

alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 935iu3


LOU REED - BERLIN 1973

Le chef d'oeuvre définitif de Lou Reed. Noir, triste, déprimant, lugubre, grandiose, sublime.
De super musiciens, des arrangements somptueux, un Lou qui force encore plus sur le speed, des textes rimbaldiens déchirants.
Une ambiance glauque. Un des très grands disques de rock...


WIKI


Berlin est le troisième album solo de Lou Reed, sorti en 1973.

C'est un album mélancolique qui raconte l'histoire d'un couple, Jim et Caroline, à travers la drogue, la violence conjugale, la prostitution, le masochisme, la maltraitance d'enfants et le suicide. Berlin met à nu le désespoir de l'incommunicabilité en amour.

Histoire de l'album

À la sortie du disque, Lou Reed a 31 ans. L'album est produit par le canadien Bob Ezrin, qui s'était occupé avec succès précédemment d'Alice Cooper. Participent à l'enregistrement de l'album les deux guitaristes (ex-Frost) Dick Wagner et Steve Hunter, le bassiste Jack Bruce (ex-Cream), Steve Winwood à l'orgue et à l'harmonium et Aynsley Dunbar à la batterie.

Titres

Toutes les chansons sont de Lou Reed.

1. Berlin – 3:23
2. Lady Day – 3:40
3. Men of Good Fortune – 4:37
4. Caroline Says (I) – 3:57
5. How Do You Think It Feels – 3:42
6. Oh, Jim – 5:13
7. Caroline Says (II) – 4:10
8. The Kids – 7:55
9. The Bed – 5:51
10. Sad Song – 6:55

L'album s’ouvre sur Berlin et son brouhaha d'où émerge le son d'un piano (joué par Bob Ezrin) puis la voix de Lou Reed aux accents de tristesse.

Lady Day (en référence à le chanteuse Billie Holiday) parle de Caroline qui chante juchée sur un bar et vit à l'hôtel dans une chambre aux « murs verts », avec une « baignoire dans le couloir ».

Men of Good Fortune perpétue le conte de l'impassibilité, illustrant sans doute l'utilisation de certains produits (un chanteur ne disait-il pas que l'héroïne avait un avantage : "quand on en prenait on n'avait plus qu'un problème : elle".). Les strophes se succèdent, se contredisant avec insouciance, comme si chacune effaçait la mémoire de la précédente : 'les hommes de bonne naissance peuvent tout faire quand ceux de basse extraction sont voués à l'échec', l'inverse dans la strophe suivante, avec clichés et lieux communs à l'appui ; et puis la conclusion, glacée, désabusée : "moi, moi je m'en fiche complètement...". La basse de Jack Bruce est ici particulièrement volubile et sauvage.

Caroline Says (II) est la version définitive de la chanson Stephanie Says composée par Lou Reed à l'époque du Velvet Underground, parue dans l'album VU au milieu des années 1980 et reprise depuis par de nombreuses chanteuses, telles que Keren Ann, Bettie Seevert ou Emilíana Torrini.

The Kids décrit la descente aux enfers de Caroline à qui on a retiré ses enfants « parce qu'on disait qu'elle n'était pas une bonne mère ». Dans le pont de la chanson, on entend des pleurs d'enfants : la légende veut qu'il s'agisse de ceux de Bob Ezrin, à qui leur père avait fait croire qu'ils ne reverraient plus jamais leur mère. En réalité, il avait simplement demandé à son plus jeune fils d'aller se coucher...

The Bed, où Caroline se donne la mort… Jim dit qu'il n'aurait jamais cru cela et qu'« il n'est pas du tout triste que cela se termine comme ça ».

Sad Song clôt l’album aux airs lancinants d'un harmonium. Caroline n'est plus qu'une photo que Jim comtemple dans un album la comparant à « Marie la reine d'Écosse ».

Berlin sur scène

Cet album pourtant essentiel dans la carrière de Lou Reed n'avait pas été interprété sur scène lors de sa sortie, en raison notamment de critiques peu élogieuses et de l'état d'esprit du chanteur à cette époque. Cette interprétation scénique aura lieu plus de trente ans plus tard. L'album a été joué dans son intégralité par Lou Reed lors d’une tournée mondiale effectuée en 2006-2007, parce qu'« on le lui a simplement demandé » selon l'intéressé. Lou Reed était accompagné sur scène, outre de Steve Hunter et de Bob Ezrin, d'une trentaine de musiciens, dont une chorale et un orchestre de musiciens classiques. Durant le spectacle, des vidéos étaient projetées, représentant la relation tourmentée entre Jim et Caroline. Cette dernière était, à l'écran, interprétée par la comédienne et chanteuse française Emmanuelle Seigner.






Histoire de la bonne zique ! - Page 6 LouReed


DESTINATION-ROCK

Après le succès immense de son album Transformer de 1972 (et le tubesque Walk On The Wild Side, too-toodoo-toodoo-tootoodootoo), Lou Reed décide d’abandonner les paillettes glam pour se lancer dans les dérives glauques et droguées du désespoir. Berlin, comme son nom l’indique, se passe à Berlin (mais a été enregistré à Londres, avec une pléiade de musikos talentueux : Ainsley Dunbar, Steve Winwood, Jack Bruce, les frères Becker, Steve Hunter, Dick Wagner, et le producteur du disque, Bob Ezrin), et est donc un album-concept.

L’album, qui à l’origine devait être double (le projet fut ramené à un disque simple de 49 minutes après écoute des gros pontes de RCA, qui jugèrent le disque inécoutable et le sabrèrent), fut conçu par Lou Reed et Ezrin comme un film pour les oreilles.

De quoi parle ce disque ? De désespoir, et accessoirement de Jim et Caroline, deux Américains en goguette à Berlin-Ouest, deux amoureux dont l’histoire d’amûûr va vite sombrer pour une sombre histoire de drogue. Jim s’enfonce dans la coke (How Do You Think It Feels, vrai manifeste de speedé), tabasse Caroline (Caroline Says, 2, aux paroles aussi glaçantes que le pays auquel la pauvre Caroline est comparée, l’Alaska), qui le quitte. Caroline, elle, sombre aussi dans la came, mais pas seulement, puisqu’elle commence à se prostituer, ce qui entraîne que les services sociaux lui retirent la garde de ses mômes (The Kids, dont les pleurs d’enfants en fin de piste sont tout ce qu’il y à de plus réels, Ezrin ayant enfermés ses propres pioupious dans le studio en leur faisant croire que leur mère les avait abandonnés – il le regrettera toute sa vie par la suite). Ceci fait que, folle de chagrin, la pauvre Caro se tranche le veines sur le lit où tout avait commencé (première nuit d’amour avec Jim) dans The Bed, alors que Jim, lui, couché sur son pieu en fumant une clope, se dit qu’il n’en a rien à foutre, et qu’il lui aurait même pété ses deux bras, à cette fille (Sad Song, la bien nommée chanson finale).

Mélange entre les orchestrations lyriques et poussées de Bob Ezrin et les délires macabres et camés louridiens (Lou Reed était en perpétuel trip de speed, à l’époque), Berlin est le chef d’œuvre de son auteur, un disque puissant et triste, malsain par moments, malgré deux premiers titres assez gais (Berlin, début de la story of love, et Lady Day, première vraie rencontre amoureuse).

Entre ce début prometteur et la chanson décrivant la nuit d’amour (Caroline Says, 1), Reed énonce quand même quelques vérités glaçantes entre pauvres (qui tentent le tout pour le tout) et riches (qui ont tout, et même plus) dans le grandiose et froid Men Of Good Fortune, dans lequel il ne fait guère preuve de compassion pour les uns comme pour les autres (and me…I just don’t care at all). Sacré Lou, va !

On peut donc dire sans trop se tromper que ce Berlin, qui fut un échec total lors de sa sortie (Reed organisera la tournée Rock’n’Roll Animal – et deux live à la clé – pour booster les ventes, ce qui sera très efficace) est le meilleur disque de Lou Reed, et un des 20 plus grands albums de tous les temps. Ames sensibles, s’abstenir, cependant…

Histoire de la bonne zique ! - Page 6 26299~Lou-Reed-Posters


Comme d'hab excellente critique sur inside-rock


http://www.inside-rock.fr/Berlin.html

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