Ecouté ces derniers jours
Dominique A - L'Horizon (2006) Un cas à part ce Dominique Ané : il a bâtit une carrière loin des médias, loin des plateaux télé. La presse spécialisée l'encense (Les Inrocks, Rock et Folk) peut être justement parce qu'aimer Dominique A, c'est faire partie d'un petit cercle restreint, quasi confidentiel et que cette presse là, déteste ce qui est populaire dans le sens premier du terme . Demandez à Cali ce qu'il en pense...
Et c'est vraiment dans un univers très intimiste que l'on pénètre. A de rare exceptions ("La Pleureuse"" et le raté "Retour au Quartier Lointain"), tout ici est lent, calme, acoustique et s'écoute obligatoirement au casque pour mieux s'imprégner de l'ambiance et des textes.
A noter aussi, un titre plus conventionnel, plus radiophonique ("Dans un Camion") , que les radios pop-rock ont diffusé à l'époque.
Un disque dont la beauté se prolonge jusque dans la pochette, sa conception, le grain de son papier et son graphisme réalisé avec un soin extrême.
Mathieu Boogaerts - Michel (2005) Sur foi d'un titre excellent ("Las Vegas") obtenu sur une compil, j'ai acheté cet album en solde il y a peu.
Et grosse grosse déception même après la troisième écoute.
Pas de mélodie, pas de climat : un ennui profond.
Dommage.
Daniel Darc - Crève Cœur (2004) Essayer d'écouter sans a-priori.
Voilà ce que je m'étais dit en commençant l'écoute de cet album. Pourtant j'avais envie de savoir pourquoi cet album a été si applaudi.
Au point que je crois me rappeler qu'il a reçu un prix aux Victoires de la Musique.
Alors ?
Eh bien, malgré quelques très beaux titres ("Je me Souviens, Je me Rappelle" , "Un peu c'est tout" ou même l'ode au Seigneur de "Psaume 23" * ), trop de banalités ("Rouge Rose", "La Main au Cœur") pour valoir une telle distinction.
* L'intro de "Psaume 23" est un plagiat du titre "La Folie" des Stranglers !
David Bowie - The Man Who Sold the World (1971-1972) Cet homme est un authentique génie, il n'y a pas de doute.
Cet album assez méconnu fait la part belle à la guitare lourde de Mick Ronson ("The Width of a Circle", le final de "She Shook Me Cold") et déjà on voit poindre toute la théâtralité, parfois la grandiloquence de Bowie, chose qu'il accentuera en devenant Ziggy.
Bien sur, il y a la plage titulaire mais il n'y a aucun titre faible . Et puis, Bowie a-t-il auparavant mieux chanté que sur "After All" ?
PS : Merci à EMI de nous offrir ces versions magnifiquement remasterisées à petit prix.
Polar - Jour Blanc (2006) L'album "Conte de Fée" : le jeune Polar chante en anglais mais rencontre le Breton Miossec qui lui propose d'écrire des textes en français.
Que donne cette complicité : pas grand-chose dans la sens où les paroles de Miossec n'ont pas la précision descriptive qu'elles ont pour ses propres titres.
En clair, Miossec ne fait pas du Miossec et perso je ne comprend pas où se situe son apport.
On se retrouve donc avec un album très "nouvelle chanson française". Ni plus, ni moins.
Mon titre préféré : Le Chalet
Jefferson Airplane - Volunteers (1969) LE groupe hippie par excellence sort cet album en pleine période contestation anti-Vietnam, Woodstock etc.
Le groupe recèle un guitariste très sous-estimé (Jorma Kaukonen) jamais cité dans les classements des guitar heroes. Et pourtant …son solo sur "Hey Frederick" c'est quelque chose !
Sa figure emblématique de la formation californienne, c'est la formidablement charismatique chanteuse Grace Slick.
Si vous y ajoutez des musiciens-amis tel que Jerry Garcia du Grateful Dead, Nicky Hopkins pianiste ayant travaillé avec les Who et les Stones mais aussi Stephen Stills et Graham Nash, le casting est impressionnant.
A cet album je préfère le "Surrealistic Pillow", plus mélodique.
Je ne suis pas convaincu par le chant à deux voix : Grace Slick supplantant trop nettement Paul Kantner à mon gout.
The Black Crowes - The Southern Harmony and Musical Companion (1992) Un rapide coup d'oeil à la pochette et l'on a compris ce dont il s'agit.
On y voit les frères Robinson et leur gang les pieds dans la gadoue : pas de doute on a bien affaire ici à du rock sudiste avec tous ses ingrédients : deux guitares (une par canal) bien lourdes , une batterie qui cogne dur et des compos épaises et moites comme de la glaise, plutôt longues et souvent, hélas, un peu trop bavardes.
Mais pour les amateurs du genre, ceux qui - comme moi aiment Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band et le rock sudiste en général - cet album est un des must du genre.
Mes titres préférés : "Remedy" bien entendu, probablement le titre le plus connu du groupe mais aussi l'époustouflant "Sometimes Salvation" qui n'arrête pas de monter crescendo en intensité et qui laisse le chanteur Chris Robinson littéralement exténué.
A noter la présence plutôt étrange du "Time Will Tell" de …Bob Marley, joué de façon un tantinet bordeline.
Puisqu'on arle du pape du reggae, ça m'a donné envie de ré-écouter
Linton Kwesi Johnson - Force of Victory (1979) LKJ est un chanteur jamaicain installé à Londres qui a eu son heure de gloire fin des années '70 et début des années '80 avec son discours radical chanté en patois jamaicain.
Et ce petit homme sous son chapeau et avec ses petites lunettes rondes, on avait bien du mal à l'imaginer passer plusieurs fois par la case "prison" pour incitation à la rebellion.
Pourtant, le titre de ses brulots ne laissaient aucun doute : "Fite Dem Back" sur cet album et le très applaudi en concert (je peux en témoigner) "Ingland is a Bitch" sur son autre et très recommandable album de 1980 : "Bass Culture".
Musicalement, c'est du reggae lent, léger et très mélodique. LKJ a l'intelligence de ne pas surcharger sa musique de texte, la laissant respirer dans des passages quasiment "en dub*".
Hautement recommandé aux amateurs de reggae !
PS : Le dub, pour ceux qui l'ignore, c'est une sorte de reggae instrumental avec un écho énorme, des rouleaux de batterie et de cymbale.