Le retour de la reine
R & B Impératrice incontestée du genre et ex-leader des Destiny’s Child, Beyoncé célèbre son 25e anniversaire en sortant B’Day, un second effort en solitaire aux rythmiques brutes.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 01 septembre 2006
Les faits remontent au mois de mai 2005. A l'époque, l'Arena avait accueilli les Destiny's Child. Après une bonne heure passée à brasser leur kyrielle de tubes, les filles avaient entamé les parties solos et la salle avait retenu son souffle pour exploser dès les premières mesures de Crazy In Love dans une hystérie générale. Apparaissant derrière une cascade dorée, Beyoncé avait électrisé la salle. Fin de la chanson. Assourdissante ovation. Pendant deux pleines minutes la Texane s'était plu à toiser l'audience, l'essuyant de son regard faraud. Effet de mode? Non. Simple confirmation d'un indéniable talent.
C'est que Beyoncé n'est pas là par hasard. Repérée dès son plus jeune âge, la Texane a toujours su qu'elle voulait évoluer dans la lumière, un micro à la main. Certain que sa fille a le potentiel pour devenir une vedette, son père Mathew délaisse un emploi douillet chez Xerox pour chapeauter la carrière de sa fille et de ses trois amies. La jeune femme aiguise alors sa voix lors d'éprouvantes séances de jogging au cours desquelles son géniteur va jouer les satrapes de service, forçant les filles à chanter tout en courant, afin qu'elles maîtrisent mieux leur respiration.
L'opiniâtreté ainsi dispensée par Mathew Knowles, couplée au talent de sa fille, permettent de forcer les portes du destin. Les Destiny's Child sont nées, et Beyoncé devient rapidement une star. Ombilic du groupe, l'Américaine sait qu'elle est la pierre angulaire de l'édifice.
Confirmation lors de la sortie de son premier album solo, Dangerously In Love, qui se vend à onze millions d'exemplaires. Le cinéma la courtise et la contemple tout naturellement avec des yeux de Chimène. Après plusieurs sorties grand public, elle vient de finir le tournage de Dreamgirls, un film qui retrace les péripéties d'un groupe de chanteuses ressemblant étrangement aux Supremes. Côté cœur, elle file le parfait amour avec l'icône rap Jay-Z, faisant de leur couple le symbole de la réussite au sein de la communauté afro-américaine.
L'artillerie lourde
A l'annonce de son second album, la première dame du R & B avait déclaré souhaiter offrir des sonorités nouvelles et plus carrées. Normal. Celle que ses proches surnomment Bee préfère conserver ses rondeurs sur elle plutôt que d'en tartiner les instrumentaux des onze titres de B'Day. Complice avec Rodney Jerkins (le créateur de Lose My Breath et Say My Name pour Destiny's Child, responsable du premier single Deja Vu ) et Rich Harrison ( Crazy In Love , Freakum Dress et Suga Mama ), la souveraine du genre s'est tournée vers Swizz Beatz histoire de mettre un peu de brutalité et de brusqueries dans ses arrangements musicaux. Producteur réputé pour ses sections rythmiques très marquées et ses percussions travaillées au caterpillar, Swizz Beatz a sorti les pièces d'artillerie pour la princesse d'ébène. Les prémices de cette union, matérialisées par le titre Check On It – sorti en janvier – ont donné un premier signal de la direction suivie. Complété par Ring The Alarm, Upgrade U , et Get Me Bodied, B'Day sonne la charge à coups de basses lourdes, confirmant ainsi la tendance évoquée plus haut. Deux ballades en queue de peloton pour le public américain, des hits en puissance, Beyoncé pourra sans nul doute rajouter quelques diamants à sa couronne.
Beyoncé, B'Day, Sony (distr. Sony/BMG).
R & B Impératrice incontestée du genre et ex-leader des Destiny’s Child, Beyoncé célèbre son 25e anniversaire en sortant B’Day, un second effort en solitaire aux rythmiques brutes.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 01 septembre 2006
Les faits remontent au mois de mai 2005. A l'époque, l'Arena avait accueilli les Destiny's Child. Après une bonne heure passée à brasser leur kyrielle de tubes, les filles avaient entamé les parties solos et la salle avait retenu son souffle pour exploser dès les premières mesures de Crazy In Love dans une hystérie générale. Apparaissant derrière une cascade dorée, Beyoncé avait électrisé la salle. Fin de la chanson. Assourdissante ovation. Pendant deux pleines minutes la Texane s'était plu à toiser l'audience, l'essuyant de son regard faraud. Effet de mode? Non. Simple confirmation d'un indéniable talent.
C'est que Beyoncé n'est pas là par hasard. Repérée dès son plus jeune âge, la Texane a toujours su qu'elle voulait évoluer dans la lumière, un micro à la main. Certain que sa fille a le potentiel pour devenir une vedette, son père Mathew délaisse un emploi douillet chez Xerox pour chapeauter la carrière de sa fille et de ses trois amies. La jeune femme aiguise alors sa voix lors d'éprouvantes séances de jogging au cours desquelles son géniteur va jouer les satrapes de service, forçant les filles à chanter tout en courant, afin qu'elles maîtrisent mieux leur respiration.
L'opiniâtreté ainsi dispensée par Mathew Knowles, couplée au talent de sa fille, permettent de forcer les portes du destin. Les Destiny's Child sont nées, et Beyoncé devient rapidement une star. Ombilic du groupe, l'Américaine sait qu'elle est la pierre angulaire de l'édifice.
Confirmation lors de la sortie de son premier album solo, Dangerously In Love, qui se vend à onze millions d'exemplaires. Le cinéma la courtise et la contemple tout naturellement avec des yeux de Chimène. Après plusieurs sorties grand public, elle vient de finir le tournage de Dreamgirls, un film qui retrace les péripéties d'un groupe de chanteuses ressemblant étrangement aux Supremes. Côté cœur, elle file le parfait amour avec l'icône rap Jay-Z, faisant de leur couple le symbole de la réussite au sein de la communauté afro-américaine.
L'artillerie lourde
A l'annonce de son second album, la première dame du R & B avait déclaré souhaiter offrir des sonorités nouvelles et plus carrées. Normal. Celle que ses proches surnomment Bee préfère conserver ses rondeurs sur elle plutôt que d'en tartiner les instrumentaux des onze titres de B'Day. Complice avec Rodney Jerkins (le créateur de Lose My Breath et Say My Name pour Destiny's Child, responsable du premier single Deja Vu ) et Rich Harrison ( Crazy In Love , Freakum Dress et Suga Mama ), la souveraine du genre s'est tournée vers Swizz Beatz histoire de mettre un peu de brutalité et de brusqueries dans ses arrangements musicaux. Producteur réputé pour ses sections rythmiques très marquées et ses percussions travaillées au caterpillar, Swizz Beatz a sorti les pièces d'artillerie pour la princesse d'ébène. Les prémices de cette union, matérialisées par le titre Check On It – sorti en janvier – ont donné un premier signal de la direction suivie. Complété par Ring The Alarm, Upgrade U , et Get Me Bodied, B'Day sonne la charge à coups de basses lourdes, confirmant ainsi la tendance évoquée plus haut. Deux ballades en queue de peloton pour le public américain, des hits en puissance, Beyoncé pourra sans nul doute rajouter quelques diamants à sa couronne.
Beyoncé, B'Day, Sony (distr. Sony/BMG).