Happy Birthday George !

85 ans pour Sir George Martin, le producteur le plus chanceux et le plus talentueux du monde.
Pour moi, le 5ème Beatles, c'est lui !



C'est lui qui, officiellement et plutôt diplomatiquement, vire Pete Best et ouvre la porte des Beatles à Ringo Starr
Le clavecin sur In my life, c'est lui
La partoche de trompette de Penny lane, c'est lui
L'idée de l'ajout, l'écriture de la partition et la direction du quatuor à cordes d'Eleanor Rigby, c'est lui
Les bruitages sur Being for the benefit of mister Kite, c'est lui
Le mélange de deux passages en un seul via le vari speed sur Strawberry fileds forever, c'est lui
La direction, avec Macca, du demi orchestre symphonique pour la montée orchestrale incroyable d'A day in the life, c'est lui (de plus, sans Martin, les musiciens classiques n'auraient pas accepté de se prêter à cette "pitrerie")
La partition et la direction du quatuor à cordes sur Yesterday, c'est lui
L'idée du medley de la face B d'Abbey Road, c'est encore lui.

Beaucoup de musiciens ayant fait des carrières complètes et ayant connu le succès aimeraient avoir fait le 10° de l'oeuvre de George Martin, qui lui n'a jamais été sur scène pour le moindre concert;-)

Un producteur qui se mue en arrangeur, en proposant des tas d'idées au groupe.

Canaliser et trier le foisonnement d'idées de Maca et Lennon et réussir à faire accepter ses propres trouvailles : voilà son génie.

J'ai toujours pensé qu'il était plus proche de Maca que de Lennon. Je n'ai rien pour étayer ce sentiment mais je le sens ainsi.

Il était plus proche techniquement, et sans doute techniquement seulement. Du coup il lui était bien plus facile de travailler avec lui.
Et puis avec MACCA, peu de colère ou d'impatience: son caractère collait mieux la l'éducation très victorienne d'un Martin.

Quand Macca avait une idée, il fredonnait, et Martin pouvait lui demander sur quelle note attaquer, quel instrument il voyait, dans quelle tonalité. Macca avait déjà pensé à tout ça, et avait des notions de technique bien supérieures à un Lennon qui ne s'y intéressait pas.

Lennon, lui, arrivait, prenait une gratte sèche, s'asseyait, et chantait sa maquette d'un trait. Mais au moment de traduire ce qu'il voulait en faire pour l'enregistrer, il exprimait seulement des émotions, des images: "je voudrais que ma voix ressemble à celle du Dalaï Lama psalmodiant au sommet d'une montagne lointaine", ou "pour l'intro, je veux que l'orchestration fasse penser à James Dean surgissant à moto".
Va te démerder avec ça....

Je l'ai sans doute déjà écrit sur ce forum, mais pour satisfaire les besoins en sonorités des Fab Four, Martin et surtout l'ingé son Geoff Emerick ont très vite transgressé absolument toutes les très rigides règles en vigueur chez EMI, et auxquelles il n'était pas question de déroger sans risquer son job et se faire même griller dans la profession. Dans chaque studio, la position de chaque micro était ultra codifiée. Quand ce bon Geoff a l'idée de placer des micros dans la grosse caisse de Ringo, il commet un véritable sacrilège. Il a fait subir le même type de sort à tout le matos technique, détourne tout, des amplis aux tables de mixage, et il a même bidouillé d'incroyables trucs pour graver les disques, ce qui était à l'époque de l'artisanat de haute voltige.
Emerick a longtemps été une sorte de pestiféré pour la grande majorité des techniciens d'Abbey Road. Martin faisait celui qui ne voyait rien, et arrangeait tous les coups vis à vis de la direction....

La bio de Geoff Emerick (en studio avec les Beatles), qui se lit comme un roman, est une mine d'or pour qui veut savoir ce qui se passait quand la magie du studio 2 d'Abbey Road était en marche...
Emerick a enregistré les meilleurs albums, de Revolver à Abbey Road. Il a des références le mec !
Ce bouquin est pour moi l'équivalent des albums récemment remastérisés: on a l'impression d'être là, avec eux, dans le studio.

pilou a écrit:Macca [...] avait des notions de technique bien supérieures à un Lennon qui ne s'y intéressait pas.

Et puis, Macca est multi-instrumentiste. Sur son 1er album solo (superbe d'ailleurs !) il joue de tous (oui TOUS) les instruments. Et donc il était bien plus facile à Martin de communiquer avec Macca. Sans oublier, le caractère moins incontrôlable que celui de Lennon.

PS : Merci pour toutes ces précisions techniques.

Macca est un orfèvre des cordes. Ringo disait de lui il y a quelques petites années qu'il ne connaissait pas de bassiste aussi mélodieux. A la gratte il sait tout faire, et il est très bon aussi au Ukulélé, à la mandoline, etc...
Il excelle aussi au piano.
Mais c'est aussi un très bon batteur: c'est lui qui en joue sur Back in the USSR. Pas très compliqué, mais un vrai métronome le Paulo. Et à l'écoute, on dirait du Ringo ! EN tous cas, sans connaitre cette histoire, personne ne se douterait de rien...
Ce bon Ringo avait en effet claqué la porte du fait de l'ambiance de merde qui régnait, s'offrant deux semaines de vacances en Sardaigne d'où il est revenu avec Octopuss Garden. A son retour, les trois autres, piteux, avaient couvert sa batterie de fleurs... et Ringo a repris ses fûts.
N'empêche que pendant ce temps là, Macca, impatient, avait mis sa song en boïte, Ringo là ou pas là. Mais bon, à ce moment là, les Beatles enregistraient chacun leurs parties dans leur coin, même certains choeurs, et faisaient en sorte de ne quasiment plus se croiser en studio....

Macca a aussi joué la plupart des insruments sur son Band and the run avec Wings: deux musiciens s'étaient barrés, et l'enregistrement, en Afrique (Namibie ?), s'est déroulé dans des conditions dantesques...
Macca rien à péter, on le fait quand même et je fais ce qu'auraient dû faire les absents...

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