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Dix Sept secondes pour quoi faire ?
Un
phénomène curieux a secoué le petit monde des fans de Radiohead ces
dernières années : la théorie des 17 secondes. Kezako ? Au départ une
énigmatique remarque de Thom York qui vire à un petit trucage gadget
musical pour finalement ouvrir une question plus profonde…
Reprenons au début du mythe. Si l'on en croit ce que nous expliquait la (défunte) radio VOX du 23 Octobre dernier, lors d'une interview pour la sortie de l'(alors) surprenantKid A1, Thom avait laissé entendre que tout paraîtrait plus clair une fois la théorie des 17 secondes comprise…
Points d'interrogation flottant dans l'air jusqu'à ce qu'une bande
d'illuminés découvrent le truc. L'album prend en effet un nouveau jour
lorsqu'on met plusieurs cd à jouer en même temps avec entre eux un
décalage de… dix sept secondes, of course.
Surprise de taille : ça marche plutôt bien.
Sur Everything In Its Right Place,
l'avalanche de samples qui s'enclenchent les uns après les autres
tolère très bien qu'on lui en rajoute encore une plâtrée. Sur les
morceaux les plus rocks (disons les plus classiquement construits, avec
guitares et batterie) comme In Limbo cela tourne un peu à la cacophonie, mais sur Kid A et (surtout) sur Idiothèque c'est un petit délice. Pourtant techniquement parlant c'est juste un petit delay 2, mais dans les faits c'est l'éclate pour le fan moyen et cela justifie un peu mieux le trou béant qui suit Motion Picture Soundtrack avant les quelques notes de baleines qui clôturent l'album3.
Bon, passé ce petit joujou4 on peut quand même se poser cette question : Pourquoi dix sept secondes ?
Les plus absolutistes du fanclub suscité aimeraient croire que cela
a un lien avec la date du premier concert de Radiohead à Paris (le
lundi 17 novembre 2003) pour cette tournée mais il n'en est rien.
Connaissant l'implication du groupe anglais dans les bonnes oeuvres
mondiales, on pouvait également avoir l'oreille qui tinte quand
Jean-Michel Jarre avait déclaré en préambule de son concert désertique
de Merzouga (Maroc) "Un enfant meurt toutes les dix sept secondes par
manque d'eau." le 17 décembre dernier. Mais non, pas plus.
Dans ma quête de la vérité je suis tombé sur un morceau des Smashing Pumpkins intitulé 17, seizième et ultime plage de l'album Adore,
durant exactement… dix sept secondes ! A l'époque, James Iha avait
déclaré que le futur du rock, c'était l'électro. "It really seems
boring just to play rock music."5 s'ennuyait-il même. Radiohead faisant un clin d'oeil à ce genre de remarque, cela semble cohérent, non ?
17 est en fait une instrumentale au piano basée sur Blissed and Gone.6
Pas de paroles donc mais dans le livret du CD on peut lire quelques
lignes commençant par "17 seconds of compassion, 17 seconds of peace"
et finissant sur "17 seconds to send a prayer up, 17 seconds is all
that you need"7.
Les ventes de billets de la tournée américaines furent intégralement
reversées au des oeuvres de charité pour une estimation de 2,8 millions
de dollars ! Sur le fond, à nouveau, on recoupe assez les convictions
des anglais d'Oxford.
Alors les Smashing seraient la clé ? Peu probable. Radiohead n'ayant jamais vraiment côtoyé le gang de Billy Corgan,
il faut suivre une autre piste. Piste qui, elle, serait tout à fait
liée aux citrouilles de Chicago : The Cure, dont Corgan est un fan
invétéré.
En 1980, sortait le très attendu second album des curistes, Seventeen Seconds, qui confirmer si The Cure prenait plutôt dans la direction de Boys Don't Cry ou de Killing An Arab.
Joy Division était alors en pleine percée et le splus visionnaires des
journalistes voyaient se profiler le mouvement gothique. Si l'on en
croit le producteur d'alors, Mike Hedges8,
l'objectif de Robert Smith durant les sessions de cette fin d'année 79,
était d'accorder une musique à ses textes sombres au sein d'un creuset
d'émotions ombrageuses. Le lot d'expérimentations qui résultèrent
allait faire frissonner l'oreille de pas mal de monde tant la
réverbération semblait devenir un instrument à elle seule. Autant dire
qu'il est devenu une référence en matière de travail sur l'écho en
général. Lui faire un hommage en forme de delay prend alors tout son
sens…
Seventeen Seconds est de plus rempli de plages instrumentales lunaires et de bidouillages fuligineux. L'unique single qui en fut tiré est A Forest, course folle au texte paranoïde et à la guitare tremblotante. De son côté, l'album Kid A compte une curieuse instrumentale nommée Treefinger .
De là à tirer la conclusion qu'il y aurait des racines communes…
Dix Sept secondes pour quoi faire ?
Un
phénomène curieux a secoué le petit monde des fans de Radiohead ces
dernières années : la théorie des 17 secondes. Kezako ? Au départ une
énigmatique remarque de Thom York qui vire à un petit trucage gadget
musical pour finalement ouvrir une question plus profonde…
Reprenons au début du mythe. Si l'on en croit ce que nous expliquait la (défunte) radio VOX du 23 Octobre dernier, lors d'une interview pour la sortie de l'(alors) surprenantKid A1, Thom avait laissé entendre que tout paraîtrait plus clair une fois la théorie des 17 secondes comprise…
Points d'interrogation flottant dans l'air jusqu'à ce qu'une bande
d'illuminés découvrent le truc. L'album prend en effet un nouveau jour
lorsqu'on met plusieurs cd à jouer en même temps avec entre eux un
décalage de… dix sept secondes, of course.
Surprise de taille : ça marche plutôt bien.
Sur Everything In Its Right Place,
l'avalanche de samples qui s'enclenchent les uns après les autres
tolère très bien qu'on lui en rajoute encore une plâtrée. Sur les
morceaux les plus rocks (disons les plus classiquement construits, avec
guitares et batterie) comme In Limbo cela tourne un peu à la cacophonie, mais sur Kid A et (surtout) sur Idiothèque c'est un petit délice. Pourtant techniquement parlant c'est juste un petit delay 2, mais dans les faits c'est l'éclate pour le fan moyen et cela justifie un peu mieux le trou béant qui suit Motion Picture Soundtrack avant les quelques notes de baleines qui clôturent l'album3.
Bon, passé ce petit joujou4 on peut quand même se poser cette question : Pourquoi dix sept secondes ?
Les plus absolutistes du fanclub suscité aimeraient croire que cela
a un lien avec la date du premier concert de Radiohead à Paris (le
lundi 17 novembre 2003) pour cette tournée mais il n'en est rien.
Connaissant l'implication du groupe anglais dans les bonnes oeuvres
mondiales, on pouvait également avoir l'oreille qui tinte quand
Jean-Michel Jarre avait déclaré en préambule de son concert désertique
de Merzouga (Maroc) "Un enfant meurt toutes les dix sept secondes par
manque d'eau." le 17 décembre dernier. Mais non, pas plus.
Dans ma quête de la vérité je suis tombé sur un morceau des Smashing Pumpkins intitulé 17, seizième et ultime plage de l'album Adore,
durant exactement… dix sept secondes ! A l'époque, James Iha avait
déclaré que le futur du rock, c'était l'électro. "It really seems
boring just to play rock music."5 s'ennuyait-il même. Radiohead faisant un clin d'oeil à ce genre de remarque, cela semble cohérent, non ?
17 est en fait une instrumentale au piano basée sur Blissed and Gone.6
Pas de paroles donc mais dans le livret du CD on peut lire quelques
lignes commençant par "17 seconds of compassion, 17 seconds of peace"
et finissant sur "17 seconds to send a prayer up, 17 seconds is all
that you need"7.
Les ventes de billets de la tournée américaines furent intégralement
reversées au des oeuvres de charité pour une estimation de 2,8 millions
de dollars ! Sur le fond, à nouveau, on recoupe assez les convictions
des anglais d'Oxford.
Alors les Smashing seraient la clé ? Peu probable. Radiohead n'ayant jamais vraiment côtoyé le gang de Billy Corgan,
il faut suivre une autre piste. Piste qui, elle, serait tout à fait
liée aux citrouilles de Chicago : The Cure, dont Corgan est un fan
invétéré.
En 1980, sortait le très attendu second album des curistes, Seventeen Seconds, qui confirmer si The Cure prenait plutôt dans la direction de Boys Don't Cry ou de Killing An Arab.
Joy Division était alors en pleine percée et le splus visionnaires des
journalistes voyaient se profiler le mouvement gothique. Si l'on en
croit le producteur d'alors, Mike Hedges8,
l'objectif de Robert Smith durant les sessions de cette fin d'année 79,
était d'accorder une musique à ses textes sombres au sein d'un creuset
d'émotions ombrageuses. Le lot d'expérimentations qui résultèrent
allait faire frissonner l'oreille de pas mal de monde tant la
réverbération semblait devenir un instrument à elle seule. Autant dire
qu'il est devenu une référence en matière de travail sur l'écho en
général. Lui faire un hommage en forme de delay prend alors tout son
sens…
Seventeen Seconds est de plus rempli de plages instrumentales lunaires et de bidouillages fuligineux. L'unique single qui en fut tiré est A Forest, course folle au texte paranoïde et à la guitare tremblotante. De son côté, l'album Kid A compte une curieuse instrumentale nommée Treefinger .
De là à tirer la conclusion qu'il y aurait des racines communes…