En 1971, soit un an après la dissolution des Beatles, un John Lennon en colère livrait une interview au magazine Rolling Stone. Un entretien diffusé à l'époque mais pas dans son intégralité, pas peur d'ébranler l'entourage du musicien assassiné en 1980. Des bribes de cette conversation ressortent aujourd'hui et il est vrai que Lennon n'y allait pas avec le dos de la cuillère.
"Le rêve est terminé"
Déprimé, Lennon confiait à propos de la séparation de son groupe: "Le rêve est terminé. Je ne parle pas simplement des Beatles mais du truc générationnel. En ce qui me concerne, je suis revenu à ce que l'on appelle la réalité." Lennon n'avait pas perdu sa modestie en cours de route pour autant. Ainsi, il se rappelait qu'enfant, il se disait: "soit je suis un génie, soit je suis fou ? Non, me suis-je dit, je ne peux pas être fou parce que personne ne m'a rejeté ; donc je suis un génie."
"Les Beatles étaient des salauds"
Aigri, amer, il déclarait à propos des Beatles: "Il faut être un salaud pour réussir, c'est un fait. Et les Beatles étaient les pires salauds du monde". Il se souvenait de leurs tournées comme d'"une succession de fêtes et d'orgies." Et si les quatre garçons dans le vents avaient décidé de tout arrêter, c'est, selon lui, "parce qu'ils en ont eu marre d'être les sidemen de Paul."
Une dent contre Paul
Lennon enfonçait le clou: "Paul pensait qu'il était les putains de Beatles à lui tout seul! Et il ne l'a jamais été, bordel ! Jamais, jamais. Aucun d'entre nous n'était, seul, les putains de Beatles. On était les Beatles à quatre!" Il ajoutait: "Il faut s'humilier complètement pour être ce qu'étaient les Beatles, et c'est ça que je n'accepte pas."
Dé.L.
18/11/08