Avril Lavigne annonce un printemps qui laisse froid
POP | 22h32 Star à 18 ans, l’Ontarienne a troqué la cravate et le look «skateuse punk» pour le blond platine à l’occasion de son nouvel album, The Best Damn Thing.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ | 13 Avril 2007 | 22h32
Le grand public l’a découverte en 2002 dans une vidéo où elle faisait les 400 coups dans un centre commercial. Malgré un patronyme à forte consonance francophone – ses parents sont franco-ontariens – la jeune chanteuse ne sait pas s’exprimer dans la langue de Molière. Mais de cela, la Canadienne n’en a cure puisqu’à 23 ans, elle a déjà écoulé 26 millions d’albums. La native de Belleville dans l’Ontario est ainsi devenue en très peu de temps une artiste phare de l’industrie du disque. Définie par la presse nord-américaine comme l’anti-Britney Spears, Avril Lavigne était un formidable produit marketing à son arrivée dans le monde de la musique. Princesse d’un anticonformisme soigneusement élaboré jusqu’au bout de ses ongles noirs, la chanteuse canadienne ressemble pourtant à l’antithèse de la peste.
Rock FM pour ados
Mariée depuis près d’un an à Deryck Whibley, leader du groupe pop/rock Sum 41, Avril Lavigne n’a jamais défrayé la chronique pour des frasques à la Britney Spears ou Paris Hilton. Ah si, un crachat sur un paparazzo une fois et un majeur dressé une autre fois, pas de quoi faire frétiller les rédactions des magazines à potins! Si les premiers émois discographiques pouvaient vaguement s’apparenter à un mariage arrangé entre pop adolescente et punk gentillet, retrouver le dernier disque de la jeunette perdu dans un bac punk/rock ferait s’étouffer les amateurs de guitares disto (et les chroniqueurs rock). Un peu comme si Casimir reprenait Ma Benz de NTM.
La fraîcheur, certes formatée, déployée par la jeune Canadienne à ses débuts semble diluée dans sa récente blondeur. Dès les premières mesures de Girlfriend, les attouchements de son mari se font sentir. Les mélodies sont efficaces (Runaway, Contagious, I Can Do Better) et sauront draguer le jeune public, «rebelle» ou non. Les parents peuvent roupiller peinards, Avril ne risque pas de dévoyer les kids. La seule touche punk – pour être poli – se situe dans la mèche rouge perdue au milieu de ses crins blonds et le logo tout neuf: une tête de mort avec un cœur!
Les bluettes contingentes racontées par Avril ne passeront pas l’hiver: je fais ce qu’il me plaît, je me fiche de ce que tu penses, je suis tellement mieux sans toi, je pourrais être ta copine… Ça transpire le préau d’ados qui muent en riant bêtement ou qui parlent de la prochaine soirée chez machine et évidemment de Kevin, le skater trop pire chou. Maintenant forcément, tant que ça balance, les gamins s’en contrebalancent. Si sur son premier opus Let Go, on pouvait comprendre les émanations adolescentes d’une jeune fille propulsée sur le devant de la scène à 18 ans, ce troisième effort a la maturité plus que louvoyante. Mais une fois encore, l’audience visée, comprise entre 10 et 18 ans, appréciera la pop nerveuse qui annonce un printemps sous le signe d’Avril.
Avril Lavigne, The Best Damn Thing, Arista (distribution Sony/BMG)
POP | 22h32 Star à 18 ans, l’Ontarienne a troqué la cravate et le look «skateuse punk» pour le blond platine à l’occasion de son nouvel album, The Best Damn Thing.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ | 13 Avril 2007 | 22h32
Le grand public l’a découverte en 2002 dans une vidéo où elle faisait les 400 coups dans un centre commercial. Malgré un patronyme à forte consonance francophone – ses parents sont franco-ontariens – la jeune chanteuse ne sait pas s’exprimer dans la langue de Molière. Mais de cela, la Canadienne n’en a cure puisqu’à 23 ans, elle a déjà écoulé 26 millions d’albums. La native de Belleville dans l’Ontario est ainsi devenue en très peu de temps une artiste phare de l’industrie du disque. Définie par la presse nord-américaine comme l’anti-Britney Spears, Avril Lavigne était un formidable produit marketing à son arrivée dans le monde de la musique. Princesse d’un anticonformisme soigneusement élaboré jusqu’au bout de ses ongles noirs, la chanteuse canadienne ressemble pourtant à l’antithèse de la peste.
Rock FM pour ados
Mariée depuis près d’un an à Deryck Whibley, leader du groupe pop/rock Sum 41, Avril Lavigne n’a jamais défrayé la chronique pour des frasques à la Britney Spears ou Paris Hilton. Ah si, un crachat sur un paparazzo une fois et un majeur dressé une autre fois, pas de quoi faire frétiller les rédactions des magazines à potins! Si les premiers émois discographiques pouvaient vaguement s’apparenter à un mariage arrangé entre pop adolescente et punk gentillet, retrouver le dernier disque de la jeunette perdu dans un bac punk/rock ferait s’étouffer les amateurs de guitares disto (et les chroniqueurs rock). Un peu comme si Casimir reprenait Ma Benz de NTM.
La fraîcheur, certes formatée, déployée par la jeune Canadienne à ses débuts semble diluée dans sa récente blondeur. Dès les premières mesures de Girlfriend, les attouchements de son mari se font sentir. Les mélodies sont efficaces (Runaway, Contagious, I Can Do Better) et sauront draguer le jeune public, «rebelle» ou non. Les parents peuvent roupiller peinards, Avril ne risque pas de dévoyer les kids. La seule touche punk – pour être poli – se situe dans la mèche rouge perdue au milieu de ses crins blonds et le logo tout neuf: une tête de mort avec un cœur!
Les bluettes contingentes racontées par Avril ne passeront pas l’hiver: je fais ce qu’il me plaît, je me fiche de ce que tu penses, je suis tellement mieux sans toi, je pourrais être ta copine… Ça transpire le préau d’ados qui muent en riant bêtement ou qui parlent de la prochaine soirée chez machine et évidemment de Kevin, le skater trop pire chou. Maintenant forcément, tant que ça balance, les gamins s’en contrebalancent. Si sur son premier opus Let Go, on pouvait comprendre les émanations adolescentes d’une jeune fille propulsée sur le devant de la scène à 18 ans, ce troisième effort a la maturité plus que louvoyante. Mais une fois encore, l’audience visée, comprise entre 10 et 18 ans, appréciera la pop nerveuse qui annonce un printemps sous le signe d’Avril.
Avril Lavigne, The Best Damn Thing, Arista (distribution Sony/BMG)