On m'a offert ce bouquin sur quelques icones du rock et je l'ai pratiquement lu d'une traite. Les pages sur Brian Wilson , notamment , sont essentielles...
Présentation de l'éditeur
Un beau jour, je me suis frotté à des zozos du genre Syd Barrett, et j'ai réalisé que si ces gens-là avaient bien obtenu ce qu'ils désiraient, ce n'était surtout pas de cela (l'adulation des foules, le " décollage " créatif) dont ils avaient besoin pour préserver leur équilibre mental. Dès lors tout a pris un sens. Et j'ai vite réalisé qu'entre toutes, ces histoires-là valaient d'être contées. Fouiller les recoins obscurs et crépusculaires des icônes du rock, voilà l'objectif de The Dark Stuff. Nick Kent y dépeint des artistes d'une intensité foudroyante, souvent pris au cœur des ténèbres. Mais surtout, Nick Kent écrit mieux que quiconque sur le rock. Même quand elle rend compte de débauches inouïes, son écriture reste empreinte d'élégance, de passion et de grâce. Avec sa plume pour tout instrument, il fait du rock.
Présentation de l'éditeur
Un beau jour, je me suis frotté à des zozos du genre Syd Barrett, et j'ai réalisé que si ces gens-là avaient bien obtenu ce qu'ils désiraient, ce n'était surtout pas de cela (l'adulation des foules, le " décollage " créatif) dont ils avaient besoin pour préserver leur équilibre mental. Dès lors tout a pris un sens. Et j'ai vite réalisé qu'entre toutes, ces histoires-là valaient d'être contées. Fouiller les recoins obscurs et crépusculaires des icônes du rock, voilà l'objectif de The Dark Stuff. Nick Kent y dépeint des artistes d'une intensité foudroyante, souvent pris au cœur des ténèbres. Mais surtout, Nick Kent écrit mieux que quiconque sur le rock. Même quand elle rend compte de débauches inouïes, son écriture reste empreinte d'élégance, de passion et de grâce. Avec sa plume pour tout instrument, il fait du rock.
musique.fluctuat.netSi vous n'avez jamais lu le chapitre que Nick Kent dédie aux Beach Boys dans The Dark Stuff - son livre sur la face sombre du rock'n'roll - dites vous bien que vous n'avez jamais vraiment écouté les Beach Boys. Les lignes que ce journaliste britannique mythique, aujourd'hui exilé en France, consacre à l'élaboration des chef-d'œuvres que sont "Don't Talk (put your head on my shoulder)", "Good Vibrations", "Surf's Up", "Cabine Essence" ou "Heroes & Villains", avec leur poids de douleur et de folie, transforme irrémédiablement l'écoute des dits morceaux. Une expérience vécue il y a peu, après une soirée bien arrosée, conjuguée à la lecture de Derrière la légende dorée des Beach Boys, où Kent arrive à faire passer une simple interview du Brian Wilson zombifié des années 80 pour une expérience à la David Lynch dans Lost Highway.
Et même si l'histoire se termine plutôt bien (la renaissance de Wilson et l'éviction de son psychiatre-vampire, l'abominable Dr. Landy), on comprend mieux le sentiment de malaise qui nous envahit à l'écoute de certains morceaux, comme les épuisants délires psychédéliques glauques de "Mrs O'Leary Cow" sur Smile, ou la deuxième partie de "Heroes & Villains" quand le Beach Boys en chef ralentissait les voix de ses partenaires, reproduisant ainsi le sourd grognement qu'il entendait dans sa tête. Brrr, j'en frissonne encore.
Et tout le livre de Kent est de cette trempe. Entre les divagations terminales de Syd Barrett, la "sympathy for the devil" de Sly Stone, le roman cramé de la vie de Jerry Lee Lewis la chute de Brian Jones, les années noires de Lou Reed, les mutilations physiques et psychologiques d'Iggy l'Iguane, la mélancolie du seigneur Morrissey, l'extase chimique et autodestructrice des Happy Mondays, le suicide de Kurt Cobain ou la rage d'Eminem, Kent narre une histoire "secrète" du rock, qui n'a plus rien de secrète puisque ces tragédies en sont l'essence même, mais les habille surtout d'un aura de défaite magnifique et inimitable. Un livre qui, comme le déclare Iggy Pop lui-même dans la postface, "donne envie de réécouter l'oeuvre complète des artistes dont il est question".
Nick Kent - The Dark Stuff, l'envers du rock
(Naïve édition)