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L’échappée belle de Gwen
POP Confirmant le virage hip-pop amorcé par son premier album Love. Angel. Music. Baby, Gwen Stefani se détourne du ska
sans pour autant renier ses bases rock avec The Sweet Escape.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 04 décembre 2006
A observer attentivement l'égérie de No Doubt, on ne peut s'empêcher d'y voir des faux airs de Marilyn Monroe et de Madonna. Il faut reconnaître qu'à l'instar de la sulfureuse Ciccone, la Californienne se plaît à varier ses effets. Si les initiés l'avaient entraperçue plus tôt, l'auditeur lambda ne découvrit Gwen Stefani qu'en 1995 par le biais du single new wave Just A Girl sur le troisième effort de son groupe. A 37 ans, le tif invariablement platine et les lèvres marquées au fard rouge, elle sort son second album, deux ans après le succès de sa première galette.
Mère depuis six mois d'un petit Kingston James McGregor Rossdale, issu de son union avec le leader du groupe britannique Bush, la chanteuse est désormais prête pour repartir de plus belle à l'abordage des charts.
I love youtze
Encouragée par le carton de son bondissant Hollaback Girl, la voix de No Doubt a confié la majeure partie de la production (sept pistes sur quatorze) à l'omnipotent Pharrell Williams. Désireux d'innover et de moucher les sceptiques, le côté face des Neptunes n'a pas hésité à inclure de la youtze dans le premier single de la jeune maman. Baptisé Wind It Up, le titre désarme avec son sample de The Lonely Goatherd extrait de la comédie musicale de 1964 The Sound of Music, mais convainc ensuite par la fougue de son tambour de fanfare. Ou quand la Schlager troque la culotte de peau pour le string à paillettes! Pour la petite histoire, on soulignera que le mix original de Wind It Up est dépourvu du sample et qu'il transpire les Neptunes par tous les pores du beat.
En marge de cela, Pharrell percute sec dans Yummy, retrouve sa verve électro sur Breakin' Up et semble faire de Gwen sa nouvelle Kelis sur U Started It. On retrouve également Akon pour un titre éponyme aux accents très pop, ainsi que Swizz Beatz qui balance un Now That You Got It nerveux avec des basses de sumotori.
Du beau monde
En dépit de sa nouvelle confession insidieusement dictée par son obédience cathodique, la blondinette n'a pas tiré un trait sur ses origines tissées à grand renfort de guitares. On retrouve ainsi Martin Gore sur Wonderful Life pour un résultat qui sonne comme un chaton échappé d'une portée de Depeche Mode, ou encore Tim Rice-Oxley de Keane pour un Early Winter aux influences britonnes. Tandis que Tony Kanal, ex de la belle et lui aussi membre de No Doubt, se fend de trois morceaux dans la lignée du boulot réalisé avec le groupe: 4 In The Morning, Fluorescent (transpercé par le sax d'Angelo Moore de Fishbone) et surtout Don't Get It Twisted , mariage arrangé entre reggaeton et ska pop. Entourée par tout ce beau monde, la fan des Harajuku (surnom donné aux lolitas gothiques nippones qui écument les boutiques de Shibuya) ne rate pas la marche. Ne manque finalement qu'un petit ska rappé!
Gwen Stefani, The Sweet Escape, Interscope (distr. Universal)
POP Confirmant le virage hip-pop amorcé par son premier album Love. Angel. Music. Baby, Gwen Stefani se détourne du ska
sans pour autant renier ses bases rock avec The Sweet Escape.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 04 décembre 2006
A observer attentivement l'égérie de No Doubt, on ne peut s'empêcher d'y voir des faux airs de Marilyn Monroe et de Madonna. Il faut reconnaître qu'à l'instar de la sulfureuse Ciccone, la Californienne se plaît à varier ses effets. Si les initiés l'avaient entraperçue plus tôt, l'auditeur lambda ne découvrit Gwen Stefani qu'en 1995 par le biais du single new wave Just A Girl sur le troisième effort de son groupe. A 37 ans, le tif invariablement platine et les lèvres marquées au fard rouge, elle sort son second album, deux ans après le succès de sa première galette.
Mère depuis six mois d'un petit Kingston James McGregor Rossdale, issu de son union avec le leader du groupe britannique Bush, la chanteuse est désormais prête pour repartir de plus belle à l'abordage des charts.
I love youtze
Encouragée par le carton de son bondissant Hollaback Girl, la voix de No Doubt a confié la majeure partie de la production (sept pistes sur quatorze) à l'omnipotent Pharrell Williams. Désireux d'innover et de moucher les sceptiques, le côté face des Neptunes n'a pas hésité à inclure de la youtze dans le premier single de la jeune maman. Baptisé Wind It Up, le titre désarme avec son sample de The Lonely Goatherd extrait de la comédie musicale de 1964 The Sound of Music, mais convainc ensuite par la fougue de son tambour de fanfare. Ou quand la Schlager troque la culotte de peau pour le string à paillettes! Pour la petite histoire, on soulignera que le mix original de Wind It Up est dépourvu du sample et qu'il transpire les Neptunes par tous les pores du beat.
En marge de cela, Pharrell percute sec dans Yummy, retrouve sa verve électro sur Breakin' Up et semble faire de Gwen sa nouvelle Kelis sur U Started It. On retrouve également Akon pour un titre éponyme aux accents très pop, ainsi que Swizz Beatz qui balance un Now That You Got It nerveux avec des basses de sumotori.
Du beau monde
En dépit de sa nouvelle confession insidieusement dictée par son obédience cathodique, la blondinette n'a pas tiré un trait sur ses origines tissées à grand renfort de guitares. On retrouve ainsi Martin Gore sur Wonderful Life pour un résultat qui sonne comme un chaton échappé d'une portée de Depeche Mode, ou encore Tim Rice-Oxley de Keane pour un Early Winter aux influences britonnes. Tandis que Tony Kanal, ex de la belle et lui aussi membre de No Doubt, se fend de trois morceaux dans la lignée du boulot réalisé avec le groupe: 4 In The Morning, Fluorescent (transpercé par le sax d'Angelo Moore de Fishbone) et surtout Don't Get It Twisted , mariage arrangé entre reggaeton et ska pop. Entourée par tout ce beau monde, la fan des Harajuku (surnom donné aux lolitas gothiques nippones qui écument les boutiques de Shibuya) ne rate pas la marche. Ne manque finalement qu'un petit ska rappé!
Gwen Stefani, The Sweet Escape, Interscope (distr. Universal)
