POP Maqué avec le producteur à succès Timbaland, Justin Timberlake revient en force quatre ans après la réussite de Justified.
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 07 septembre 2006
L'époque des boys band. Un temps que les plus de vingt-cinq ans se refusent à connaître. Ou se forcent à oublier. Nous sommes à la fin des années nonante et la guerre fait rage. Les belligérants sont dix, cinq de chaque côté. A gauche: les Backstreet Boys. A droite: les *NSYNC. Leurs armes favorites, la chanson qui pleure la guimauve et le tube pop facile. Seul véritable survivant de cette ère de papier glacé – à croire que l'eugénisme existe aussi au sein de la pop – Justin Timberlake a vite troqué le look du minet au crin moutonneux pour une apparence plus «bad boy». Photocopie au masculin de son ancienne «cops» Britney Spears, Justin Timberlake a dû – et su – opérer un virage nécessaire. C'est sûr que de faire fantasmer la gamine de douze ans qui punaise votre faciès au mur, y a plus glamour! Nouvelle cible de JT (prononcez Djé Ti), la jeune adulte urbaine terriblement fashion, friande de poils courts et de déhanchements suggestifs. Avec Justified, il va réussir son pari. Une pique à l'égard de son ex (Cry Me A River) , un titre prévu à la base pour Michael Jackson qui lui tombe dans les mains (Rock Your Body), le nouveau slogan pour la plus célèbre chaîne de fast-food au monde (I'm Lovin'It) et le tour est joué.
Des effluves electro
Pour son second disque, le petit ami de Cameron Diaz a décidé de refaire confiance à Timbaland. Après avoir redonné des couleurs à Nelly Furtado, le Virginien a offert toute sa science des arrangements imparables au petit prince de la pop. Premier extrait de cette collaboration, le futuriste Sexyback à la teinte techno et synthétique, avec ses voix altérées volontairement. Habitué des sons syncopés, Timbaland a fait évoluer son style en prenant sous son aile un assistant répondant au doux sobriquet de Danja. Plus electro que le grand copain de Missy Elliott, Danja instille une substance nouvelle aux compositions de Timbaland. Si What Goes Around et My Love ressemblent dans leur construction à Cry Me A River , le petit rire durant le chorus de My Love fait indubitablement partie de ces touches que Timbaland aime inscrire dans certaines de ses productions (barrissement d'éléphant sur le Work It de Missy ou le gazouillis de bébé sur A re You That Somebody d'Aaliyah). Adepte du falsetto émasculé, Justin trouve ainsi un terreau particulièrement propice pour lâcher de l'aigu ( Summer Love, Damn Girl avec Will.i.am ou My Love avec le rappeur T.I.). Reprenant le sceptre d'un Michael Jackson parti s'enterrer au Moyen-Orient, Justin Timberlake poursuit donc son règne sans partage au sommet de la pop masculine.
Justin Timberlake, FutureSex/LoveSounds, Sony (distr. Sony/BMG)
JEAN-FRÉDÉRIC DEBÉTAZ
Publié le 07 septembre 2006
L'époque des boys band. Un temps que les plus de vingt-cinq ans se refusent à connaître. Ou se forcent à oublier. Nous sommes à la fin des années nonante et la guerre fait rage. Les belligérants sont dix, cinq de chaque côté. A gauche: les Backstreet Boys. A droite: les *NSYNC. Leurs armes favorites, la chanson qui pleure la guimauve et le tube pop facile. Seul véritable survivant de cette ère de papier glacé – à croire que l'eugénisme existe aussi au sein de la pop – Justin Timberlake a vite troqué le look du minet au crin moutonneux pour une apparence plus «bad boy». Photocopie au masculin de son ancienne «cops» Britney Spears, Justin Timberlake a dû – et su – opérer un virage nécessaire. C'est sûr que de faire fantasmer la gamine de douze ans qui punaise votre faciès au mur, y a plus glamour! Nouvelle cible de JT (prononcez Djé Ti), la jeune adulte urbaine terriblement fashion, friande de poils courts et de déhanchements suggestifs. Avec Justified, il va réussir son pari. Une pique à l'égard de son ex (Cry Me A River) , un titre prévu à la base pour Michael Jackson qui lui tombe dans les mains (Rock Your Body), le nouveau slogan pour la plus célèbre chaîne de fast-food au monde (I'm Lovin'It) et le tour est joué.
Des effluves electro
Pour son second disque, le petit ami de Cameron Diaz a décidé de refaire confiance à Timbaland. Après avoir redonné des couleurs à Nelly Furtado, le Virginien a offert toute sa science des arrangements imparables au petit prince de la pop. Premier extrait de cette collaboration, le futuriste Sexyback à la teinte techno et synthétique, avec ses voix altérées volontairement. Habitué des sons syncopés, Timbaland a fait évoluer son style en prenant sous son aile un assistant répondant au doux sobriquet de Danja. Plus electro que le grand copain de Missy Elliott, Danja instille une substance nouvelle aux compositions de Timbaland. Si What Goes Around et My Love ressemblent dans leur construction à Cry Me A River , le petit rire durant le chorus de My Love fait indubitablement partie de ces touches que Timbaland aime inscrire dans certaines de ses productions (barrissement d'éléphant sur le Work It de Missy ou le gazouillis de bébé sur A re You That Somebody d'Aaliyah). Adepte du falsetto émasculé, Justin trouve ainsi un terreau particulièrement propice pour lâcher de l'aigu ( Summer Love, Damn Girl avec Will.i.am ou My Love avec le rappeur T.I.). Reprenant le sceptre d'un Michael Jackson parti s'enterrer au Moyen-Orient, Justin Timberlake poursuit donc son règne sans partage au sommet de la pop masculine.
Justin Timberlake, FutureSex/LoveSounds, Sony (distr. Sony/BMG)