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Gainsbourg, sous son soleil exactement

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mayoute
alphie712
Vero
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Vero

Vero
Taulière du Taulier, admin
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Bertrand Dicale
27 février 2006

Disparu le 2 mars 1991, le chanteur, auteur et compositeur reste au premier plan et suscite une nouvelle fois une vague de parutions chez les disquaires et en librairie.



IL Y A cinq ans, tout le monde s'était trouvé surpris. Déjà dix ans, soupirait-on. Cette semaine, cela fera quinze ans que Serge Gainsbourg est mort, mais, cette fois-ci, on n'a pas l'impression que ces célébrations ravivent autant le souvenir qu'en 2001. Il est vrai qu'il n'a guère quitté l'actualité, qu'il n'a guère été absent du regard. Non en lui-même, certes, mais par son héritage, un héritage qui n'est certainement pas du même ordre que celui de ses prédécesseurs au panthéon de la chanson française, Georges Brassens, Jacques Brel ou Léo Ferré, mais qui n'en est pas moins présent, comme si l'actualité de la chanson se déroulait tout entière sous son soleil, exactement.


A la mort de Serge Gainsbourg, le 2 mars 1991, on attend son prochain album, qui devrait être intitulé Moi m'aime bwana ou Christian name Christian et être enregistré à La Nouvelle-Orléans. Divers scandales sont encore frais dans les mémoires : un billet de banque brûlé à la télévision, une chanteuse américaine outragée, une curieuse chanson flirtant avec l'inceste... Mais c'est une star chez les gamins. Les explicit lyrics de Love on The Beat, les concerts de gros funk au Zénith, les provocations qui exaspèrent les bien-pensants, tout cela assure une gloire énorme à Gainsbourg, une gloire qui ne l'a pas quitté depuis l'album Aux armes et caetera, en 1979, et une certaine Marseillaise reggae. Avant, il n'avait eu qu'un seul gros tube dans sa carrière, Je t'aime moi non plus, bel objet de scandale, en 1969. Il faudra le reggae et le funk pour qu'il conquière gloire et ventes, entraînant avec lui l'odieux personnage de Gainsbarre - débit pâteux, barbe de trois jours, manières de goujat.


Les fans, la critique, beaucoup d'artistes de la chanson considèrent déjà que l'insuccès de ses quatre albums des années 70 est immérité. Pourtant, Melody Nelson (1971), Vu de l'extérieur (1973), Rock Around the Bunker (1975) et L'Homme à la tête de chou (1977) ont changé la manière d'écrire et de réaliser des disques. A sa mort, le grand public n'a pas encore totalement basculé dans le respect. A peine La Javanaise est-elle déjà entrée parmi les chansons préférées des Français.


Quinze ans après, une révision est survenue : exit Gainsbarre, ses chemises kaki et ses lunettes noires, ce sont les chansons d'un Gainsbourg classieux qui dominent le paysage, les bijoux enregistrés par un jeune homme aux cheveux de jais, cigarette entre les doigts et costumes de dandy pré-pop.


Disparu le 2 mars 1991, le chanteur, auteur et compositeur reste au premier plan et suscite une nouvelle fois une vague de parutions chez les disquaires et en librairie.




IL Y A cinq ans, tout le monde s'était trouvé surpris. Déjà dix ans, soupirait-on. Cette semaine, cela fera quinze ans que Serge Gainsbourg est mort, mais, cette fois-ci, on n'a pas l'impression que ces célébrations ravivent autant le souvenir qu'en 2001. Il est vrai qu'il n'a guère quitté l'actualité, qu'il n'a guère été absent du regard. Non en lui-même, certes, mais par son héritage, un héritage qui n'est certainement pas du même ordre que celui de ses prédécesseurs au panthéon de la chanson française, Georges Brassens, Jacques Brel ou Léo Ferré, mais qui n'en est pas moins présent, comme si l'actualité de la chanson se déroulait tout entière sous son soleil, exactement.


A la mort de Serge Gainsbourg, le 2 mars 1991, on attend son prochain album, qui devrait être intitulé Moi m'aime bwana ou Christian name Christian et être enregistré à La Nouvelle-Orléans. Divers scandales sont encore frais dans les mémoires : un billet de banque brûlé à la télévision, une chanteuse américaine outragée, une curieuse chanson flirtant avec l'inceste... Mais c'est une star chez les gamins. Les explicit lyrics de Love on The Beat, les concerts de gros funk au Zénith, les provocations qui exaspèrent les bien-pensants, tout cela assure une gloire énorme à Gainsbourg, une gloire qui ne l'a pas quitté depuis l'album Aux armes et caetera, en 1979, et une certaine Marseillaise reggae. Avant, il n'avait eu qu'un seul gros tube dans sa carrière, Je t'aime moi non plus, bel objet de scandale, en 1969. Il faudra le reggae et le funk pour qu'il conquière gloire et ventes, entraînant avec lui l'odieux personnage de Gainsbarre - débit pâteux, barbe de trois jours, manières de goujat.


Les fans, la critique, beaucoup d'artistes de la chanson considèrent déjà que l'insuccès de ses quatre albums des années 70 est immérité. Pourtant, Melody Nelson (1971), Vu de l'extérieur (1973), Rock Around the Bunker (1975) et L'Homme à la tête de chou (1977) ont changé la manière d'écrire et de réaliser des disques. A sa mort, le grand public n'a pas encore totalement basculé dans le respect. A peine La Javanaise est-elle déjà entrée parmi les chansons préférées des Français.


Quinze ans après, une révision est survenue : exit Gainsbarre, ses chemises kaki et ses lunettes noires, ce sont les chansons d'un Gainsbourg classieux qui dominent le paysage, les bijoux enregistrés par un jeune homme aux cheveux de jais, cigarette entre les doigts et costumes de dandy pré-pop.

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Vero

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Taulière du Taulier, admin
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Gainsbourg par ses interprètes
Sortie du coffret Mister Melody


Paris
28/02/2006 -
En quatre CD et quatre-vingt dix-huit titres, Mister Melody fait connaître l’œuvre de Gainsbourg par ses interprètes, des Frères Jacques à Etienne Daho. L’histoire d’un auteur-compositeur prolifique, généreux et habile.

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Sommet des célébrations discographiques du quinzième anniversaire de la mort de Serge Gainsbourg, le coffret Mister Melody permet une nouvelle traversée de son œuvre, à la fois avec des tubes et des trésors inconnus, des chansons légendaires et des paradoxes curieux. En quatre CD et quatre-vingt-dix-huit titres présentés de manière chronologique, on entend l’auteur-compositeur conciliant avec les canons esthétiques et commerciaux du moment, l’explorateur de formes nouvelles, le Gainsbarre impérial des dernières années.

Le casting des premiers interprètes de Gainsbourg ressemble au carnet d’adresses idéal du jeune auteur de l’époque : on trouve là quelques-uns des plus sûrs découvreurs de talents, des plus gourmands consommateurs de formes et d’écritures nouvelles, comme Michèle Arnaud, protectrice de ses débuts, Pia Colombo ou Catherine Sauvage. Ainsi les Frères Jacques : interprètes de Prévert et Kosma, de chansons d’auteurs prestigieux et sporadiques comme Raymond Queneau ou Henri-Georges Clouzot, de fantaisies absurdes comme La Confiture, de chansons paillardes, ils ne chantent que ce qui peut se mettre en gestes et en mouvements. C’est par eux plus que par son auteur, encore marginal, que le public connaîtra Le Poinçonneur des Lilas, en 1958. Ainsi encore Juliette Gréco : elle chante Sartre, Queneau, Desnos, Mauriac, prend des chansons à des débutants nommés Jacques Brel, Guy Béart ou Serge Gainsbourg. C’est elle qui sera la première à sortir un disque tout entier de ses chansons, le fameux Gréco chante Gainsbourg, en octobre 1958, avec Il était une oie, Les Amours perdues, L’Amour à la papa et La Jambe de bois (Friedland), presque tout entier censuré par le Comité d’écoute de la radiodiffusion française. Suivront pour elle Accordéon en 1962 et La Javanaise en 1963 – deux des futurs plus grands classiques de Gainsbourg.


Ces premières années, les chansons de Gainsbourg se fondent volontiers dans le paysage du moment. Il faut entendre Mes petites odalisques en 1959 par un Hugues Aufray qui n’est pas encore complètement folk, dans une ambiance très jazz avec vibraphone et section de cuivres, ou Jean-Claude Pascal qui chante Les Oubliettes un peu comme Yves Montand interprète Les Feuilles mortes en 1961, ou Vilaine fille, mauvais garçon en country-variétés par Petula Clark en 1962…

Les premières années 60 le voient approcher de plus près les sommets du succès, notamment avec France Gall (Laisse tomber les filles, Poupée de cire, poupée de son, Attends ou va-t-en, Baby Bop, Teenie Weenie Boppie) et Brigitte Bardot (Je me donne à qui me plaît, La Belle et le Blues, L’Appareil à sous, Harley Davidson, Contact et ses duos avec Gainsbourg). Mais il conserve la même morgue misogyne que dans ses premiers disques, que ce soit avec la muflerie étudiée de Quand tu t’y mets par les Mercenaires (“C’que tu peux être belle quand tu t’y mets/Tu t’y mets pas souvent pourtant quand tu t’y mets/Tu peux pas savoir”), les sommets de cynisme des Petits boudins par Dominique Walter (“C’est bon pour c’que j’ai, ça m’fait du bien/Les petits boudins/C’est facile et ça n’engage à rien/Les petits boudins”) ou l’agressivité de l’inattendu funk Hip hip hip hurrah par Claude François (“Je pratique la politique de la femme brûlée”).


Cette compilation, qui s’achève par Comme un boomerang, dans sa création posthume par Etienne Daho et Dani, est intéressante notamment parce qu’elle replace Jane Birkin dans un continuum d’interprètes, sans méconnaître son rôle pour l’œuvre de Gainsbourg (neuf chansons, de Jane B à Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve). Mais on regrettera de n’entendre ici qu’une seule chanson écrite pour Jacques Dutronc (le très méconnu et pourtant délectable Bras mécanique) et rien des collaborations avec Alain Chamfort, probablement en raison de difficultés liées à la construction d’un coffret transcendant les frontières de labels discographiques.

Çà et là sont dispersés des joyaux incroyables, comme trois chansons interprétées par Jean-Claude Brialy et une par Eddy Mitchell pour la comédie musicale Anna, l’enregistrement de la chanson du film Strip-tease par Nico (peut-être très chic mais vocalement désastreux), la version anglaise de Comic Strip avec Gainsbourg et Bardot, des chansons par Mireille Darc ou quelques instrumentaux comme un extrait de la bande originale du film Les Volets verts qui annonce la mélodie de Je t’aime moi non plus… Le complément naturel de l’intégrale de Serge Gainsbourg, que tout honnête homme (ou femme) possède dans sa discothèque.

Serge Gainsbourg Mister Melody (Mercury/Universal) 2006


Bertrand Dicale

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Taulière du Taulier, admin
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Une nuit Gainsbourg à l’antenne
France Bleu | 01/03/06 | LE FIL RADIO | William Moray | 217 mots |
France Bleu réalise une nuit Gainsbourg à l’occasion des 15 ans de la disparition du chanteur. Le réseau des radios locales s’efforcera de dresser un portrait le plus complet de l’artiste, à la faveur d’archives récemment mises à jour.

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Vero

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Taulière du Taulier, admin
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Que reste-t-il de Gainsbourg ?
L'héritage musical du chanteur français


Paris
28/02/2006 -
Quinze ans après la disparition de Serge Gainsbourg, l'œuvre du chanteur français a plus que jamais l'apparence d'un territoire que les musiciens d’aujourd’hui et de demain n’ont pas fini de défricher.

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Que faire des chanteurs morts ? En cas d’audience assurée à la télévision, on organise des émissions spéciales (Jo Dassin, Claude François, Daniel Balavoine…) et on entretient la mémoire en bousillant les hits à travers les relectures scolaires des star-académiciens de tout acabit. En cas d’audimat aléatoire, on baptise des ronds-points et des médiathèques de leurs patronymes (Brassens, Ferré, Brel…). Gainsbourg, dans tout ça ? Ailleurs, comme d’habitude ! Dans l’exploitation continuelle et récurrente du catalogue – bientôt, comme Jimi Hendrix, l’une de ses rares idoles avérées, il aura sorti plus d’albums mort que vivant – mais surtout, vivace et pertinent, dans la musique d’aujourd’hui. Ici et là, partout, et même où on ne l’attend pas. Et si la période commémorative de sa disparition permet, outre les classiques rééditions (le Live au Palace 1979, pur reggae roots), l’éclosion de produits de saison comme cet album de reprises hommage des vedettes pop rock du moment (Franz Ferdinand, Placebo, Michael Stipe, The Kills et consorts sur Monsieur Gainsbourg Revisited), qu’on ne s’y méprenne pas : le culte ne s’est jamais démenti, tout au long de cette décennie et demie sans lui.

Une référence, tous genres musicaux confondus



Quelques souvenirs ? MC Solaar empruntant Bonnie & Clyde pour son Nouveau Western. Air s’agenouillant devant l’influence déterminante de Gainsbourg pour élaborer sa musique aérienne à vocation planétaire. Benjamin Biolay, Chet, et tant d’autres élégants chanteurs à mèche essayant de faire oublier leur complexe d’Œdipe flagrant. De La Soul samplant à plusieurs reprises le maître sur leur deuxième album à succès. Beck, thuriféraire déclaré, parodiant Melody Nelson sur son Paper Tiger.

Mick Harvey, musicien de Nick Cave, qui commit deux parfaits albums de reprises-adaptations de Gainsbourg en 1995 et 1997 et oeuvra pour sa réputation dans les milieux anglophiles. Et puis Texas, Massive Attack sur le remix légendaire de Karmacoma par Portishead (autres adorateurs déclarés), ou encore une tripotée d’artisans électro : UFO, Renegade Soundwave, Mirwais… Gainsbourg, durant toutes ces années 90 qu’il n’aura pas connues, a été l’un des compositeurs les plus samplés, l’un des inspirateurs les plus cités, par les pratiquants de genres aussi imperméables, a priori, que le rock, la pop, l’électro, le rap, la house... Les DJ du monde libre, spécialistes de la quête du Graal vinylique, se délectant pour leur part de pistes rares dénichées dans les nombreuses musiques de film composées par Gainsbourg dans les années 70.

Quant aux années 2000, elles suivent le même chemin. Le talent de mélodiste inné, le flair pour choisir les arrangeurs partenaires (Goraguer, Colombier, Vannier), l’intuition des styles qui vont faire florès (jazz, afro-cubain, british rock, reggae, punk, r&b…), le savoir-faire pour marier tous ces éléments, c’est ce qui fascine toute une jeune génération d’artistes rock en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ces temps-ci. Un phénomène qu’aucun autre chanteur français n’a jamais pu expérimenter, et c’est d’autant plus sidérant qu’ici, on loue certes le talent de compositeur de Gainsbourg, mais c’est surtout son génie d’auteur qui est célébré. Or cette dimension essentielle, impossible à adapter en anglais, par définition, ne semble pas poser de souci à tous ces artistes qui ne parlent pas français, et donc perdent une partie vitale de la quintessence “gainsbourienne”. Ce paradoxe aurait plu à celui qui le cultivait avec tant de grâce.

Gainsbarre s'efface au profit de l'artiste créateur




Il est d’ailleurs rassurant qu’avec le temps s’efface l’ombre parfois gênante de Gainsbarre, le personnage médiatique superfétatoire des dernières années. Les teenagers qui découvrent aujourd’hui Gainsbourg ont certes quelques repères en tête : les sempiternelles séquences ressassées par les émissions en tranches. Mais combien ça fait en euros, un billet de 500 balles au bout d’un zippo ? Et Whitney Houston en mijaurée, n’est-ce pas de l’archéologie, aujourd’hui qu’elle est plus présente dans les pages faits-divers pour abus de drogue et de bastons domestique que dans les charts ? Tous ceux qui n’ont pas vécu ces multiples dérapages en direct ont bien imprimé la dimension mythique du personnage, mais ils se concentrent sur l’essentiel, ce que Gainsbourg créait, plutôt que ce qu’il était.


Ce qu’il a créé en une poignée de décennies persiste à ne pas vieillir. On s’en rend compte à chaque coffret, chaque compilation thématique, chaque réédition raisonnée. Ces jours-ci, le coffret Mister Melody (4 CD, longtemps attendu par les fans), vient réunir bon nombre des pépites qu’il enfanta pour des interprètes variés, à prédominance féminine (et sexy). Car outre ses chefs-d’œuvre personnels, il en livra un tombereau pour d’autres voix que la sienne, phagocytant à chaque fois la personnalité de ceux et surtout celles qui le chantèrent.

À coup sûr, cette possibilité de relecture d’incunables rares va hypnotiser les créateurs d’aujourd’hui, qui persisteront à se réfugier sous l’ombre tutélaire de celui qui trinque, au bar, avec la postérité.
Monsieur Gainsbourg Revisited (Mercury/Universal) 2006
Mister Melody (Mercury/Universal) 2006


Jean-Eric Perrin

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Vero

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Taulière du Taulier, admin
Taulière du Taulier, admin

Gainsbourg : aux âmes, etc.
Quinze ans après ses premiers adieux, monsieur Gainsbourg souffle à nouveau ses volutes. Ou comment l’homme à tête de chou, à force de textes énormes et de musiques en avance sur leur temps, est parvenu à (con)vaincre la mort.


Pour évoquer l’anniversaire de la disparition du poète chanteur homme de show, Serge Gainsbourg, certaines télévisions ont cru bon de nous ressortir les bons vieux chromos «eighties» du billet de banque brûlé chez Anne Sinclair (qui se souvient encore de 7/7?), de la proposition de demande en foutage de Whitney Houston (qui se souvient encore de Whitney Houston?) ou de La Marseillaise reggae huée par des légionnaires (qui se souvient encore de la Légion?), enfin tout le barnum provocateur et caricatural censé, selon certains journaleux, situer «l’homme derrière l’artiste», ou le contraire.
Le Gainsbarre derrière le Gainsbourg. Tout cela n’est pas faux, et l’homme était poète aussi bien qu’ivrogne, scandaleusement scandaleux aussi bien que génialement génial. Ceci est vrai, avéré, mais on s’en fout. On s’en fout parce qu’alors comme maintenant, maintenant comme alors, ne comptent que les chansons, les paroles, les musiques de ce très doué personnage. Etait-ce un génie? Je ne sais pas, et là non plus n’est pas la question. Serge Gainsbourg, de source sûre, était un poète, un enivrant joueur de mots, comme d’autres de pipeau, un acrobate du verbe comme on en a connu peu dans notre chanson, dans notre pays. Serge Gainsbourg était un arrangeur hors pair, un musicien très talentueux, très malin, en un mot un artiste inspiré. Ce n’est pas rien.

C’est même à peu près tout. Tout ce qu’il faut être pour un artiste. Inspiré. Là où les meilleurs des autres sont, au mieux, laborieux, Gainsbourg avait l’énorme capacité de ne pas montrer sa sueur, de ne jamais donner l’impression qu’il forçait son talent, qu’il faisait autre chose que ce qu’il savait faire, c’est-à-dire de l’exceptionnel, de l’unique, du rare et du nouveau. Rien que ça. Qu’il se frotte au jazz, au reggae, voire au «rap» où à ce qu’il en était à la fin des années 1980, l’homme avait la gigantesque insolence de ne jamais rater sa cible, de ne jamais manquer ses coups. Il ne tirait pas à blanc, et il tapait dans le mille, à chaque fois. Pour lui, comme pour les autres. Ce qu’il touchait se transformait en or, ou pas loin. En disque d’or, ou presque. Et certains de ses albums aujourd’hui demeurent des classiques. Sans «Melody Nelson», Portishead n’aurait peut-être jamais existé.

Portishead, vous savez, ce groupe de Bristol auteur de deux disques hautement indispensables, du même métal, de la même neige carbonique de l’extincteur d’incendie sous laquelle Marilou s’endort... Aujourd’hui, donc, en attendant la remise en bière de Drucker et autres croques-morts professionnels, Gainsbourg est salué dans un album gourmand par quelques-uns des meilleurs jeunes du moment, ou des anciens meilleurs jeunes, du Tricky par là, du Jarvis Cocker de Pulp par ici, du Michael Stipe de REM ailleurs, mais aussi The Rakes, aussi Placebo, et bien d’autres, tous en vogue aujourd’hui, anglophones et muets d’admiration devant le beau Serge, dont les grandes oreilles doivent siffler d’être si bien tirées, en toute irrévérence, en toute ironie parfois, en total respect en tout cas, un hommage, un tombeau spectaculaire et très «pop rock», comme on dit aujourd’hui, qui situe bien l’importance du bonhomme. L’ancien poinçonneur, plus du tout «celui qu’on croise et qu’on ne regarde pas», toujours «moitié légume, moitié mec» pour les beaux yeux de toutes les «Marilou» du monde, est aujourd’hui une des plus grandes influences de la musique qui compte, qui fait danser ou qui emballe. Gainsbourg, en un mot, est à la mode. Encore. Lui qui l’a souvent anticipée. Gainsbourg est à la mode, est tendance, est class. Il est «ce qui se fait de mieux», il est une «référence». Et pas pour de mauvaises raisons, pas pour des questions d’irrévérence ou d’un quelconque côté «hors norme», voire «punk», qui serait calamiteux. Non, aujourd’hui, quinze ans après sa dernière taffe (quoique, Dieu n’est-il pas un fumeur..?), Gainsbourg est aimé pour de bonnes raisons.

Ce qui est rare, concernant les disparus, qu’on récupère souvent pour de mauvais recyclages. Monsieur Gainsbourg aura même eu cette classe-là, ne pas être mal récupéré, ne pas être mal réchauffé, mal décongelé, ne pas être resservi tiède, indigeste. Il est là, de nouveau, bien droit, toujours bandant, toujours dans l’époque. Les multiples rééditions, avec un travail de qualité sur le son dans la plupart des albums, permettent il est vrai de profiter de façon optimale de ses chefs d’œuvre. Melody Nelson, L’homme à Tête de chou, n’ont pas pris une ride. Mieux encore: ils pourraient sortir aujourd’hui que dans bien des hebdo. de musique branchés, ils finiraient en tête du classement des «albums de l’année.» Pourquoi ça? Parce qu’ on n’a jamais mieux chanté le français que lui, depuis. Parce que Biolay n’aurait jamais fait un disque sans Gainsbourg. Et Biolay, c’est pas rien, aujourd’hui. Mais produire des grands disques ne suffit pas pour survivre, pour survivre à sa vie, même, encore faut-il qu’ils ne prennent pas la poussière, qu’ils ne deviennent pas de ces reliques que, à moins de faire preuve d’une extrême mauvaise foi, on n’ose exhumer sans une gêne certaine.

Non, les disques de Gainsbourg, s’ils puent encore la clope, le tabac, c’est vrai, un peu froid maintenant, n’ont pas pris un millimètre de poussière, un gramme de graisse du temps, pas le moindre coup de vieux sur aucun des refrains de ce faux clochard, authentique céleste bonhomme. Même «l’ami cahouette» ne prend pas la tête...

Alors, oui, bien de son époque sur la fin, Gainsbourg, c’était aussi les médias et comment en jouer, comment y apparaître, c’était l’alcool et ses degrés, c’était un certain sens de la mise en abîme, c’était un bredouillage aujourd’hui houellebecquien qui sentait le zinc, oui, c’est vrai, mais peu importe. Rien de tout cela n’est resté, sauf dans les archives de l’INA. Rien de tout cela, donc, ne compte. Seuls restent les mots, ce verbe du commencement, de la fin, donc, aussi. Seule demeure l’âme de celui qui les a écrits, tellement prolixe qu’il semblait, souvent, en posséder plusieurs.

Lilian Massoulier

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Vero

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Taulière du Taulier, admin
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L'héritage Gainsbourg
Une œuvre qui fait référence


28/02/2006 -
Serge Gainsbourg disparaissait le 2 mars 1991. Quinze ans plus tard, le répertoire de cet artiste touche-à-tout se conjugue toujours au présent. Si l'empreinte de ce monument de la chanson française reste à ce point indélébile, c'est d'abord parce que ses mélodies ont ce pouvoir de transcender toutes les frontières.


Quinze années après la disparition de Serge Gainsbourg, RFI Musique revient sur la carrière de cet artiste majeur d'un art qu' il considérait pourtant comme “mineur”, celui de la chanson. Ce qu'il a écrit et composé en un peu plus de trois décennies, du Poinçonneur des Lilas à Joe le taxi, n'a rien d'un ensemble monolithique. Tout comme sa personnalité. Il n'a pas hésité à passer sans transition d'un genre musical à un autre, partant du jazz et de la chanson française de facture classique pour arriver au funk new yorkais de Love On The Beat.

Cette diversité se retrouve pleinement dans les sorties discographiques accompagnant le quinzième anniversaire de sa disparition. La réédition de l'album Live au Palace 1979, dans sa version originale, illustre la flexibilité de ses mots, capables de s'adapter à tous les supports, y compris au reggae authentiquement jamaïcain. Provoquant souvent autant de rejet que d'enthousiasme auprès du public français, les chansons de Gainsbourg ont eu un incontestable rayonnement international. C'est cette dimension que met en lumière le projet Monsieur Gainsbourg Revisited, composé de reprises enregistrées par des stars anglo-saxonnes telles que Placebo, Portishead ou Franz Ferdinand. Ce sont d'ailleurs souvent d'autres voix que la sienne qui ont interprétées les textes de Gainsbourg, comme le rappellent les 98 titres aujourd'hui réunis sur le coffret Mister Melody, hommage en creux à celui qui reste aussi “L'homme à tête de choux”.

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Vero

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Taulière du Taulier, admin
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Gainsbourg en concert, couleur reggae
Réédition de l'album Live au Palace 1979


Paris
28/02/2006 -
Premier album en public de Gainsbourg, période reggae jamaïcain, Live au Palace 1979 est une borne incontournable dans la carrière de cet artiste français. Quinze ans après la disparition du chanteur, l'enregistrement de ce concert est réédité dans son intégralité avec quelques inédits.







De la fameuse tournée qui suivit la publication de l’album Aux Armes etc, l’histoire a surtout retenu l’affaire de Strasbourg, quand une bande de parachutistes vindicatifs prétendirent empêcher Gainsbourg d’interpréter en public sa version enfumée et littéralement révolutionnaire de La Marseillaise. La ressortie opportune, en ces temps commémoratifs du quinzième anniversaire de la mort du génie de la rue de Verneuil, de l’album Live au Palace, permet de vérifier la haute teneur en puissance du répertoire alors pratiqué par Gainsbourg et son équipe de rastas débonnaires. Robbie Shakespeare, Sly Dunbar et tous ceux qui avaient participé à Aux Armes etc étaient en effet du voyage. Gainsbourg avait abandonné la scène en 1965, lors d’une tournée où il assurait la première partie de Barbara. Il en avait refait, de façon fugace, aux côtés de Bijou à Mogador, le temps d’apprivoiser sa cote de popularité ascensionnelle auprès de la jeune génération. Avec le viatique de cet album jamaïcain, il lui fallait investir un lieu propice : Le Palace, alors en pleine gloire, était l’idéal écrin où, du 22 au 31 décembre 1979, il allait poser la première pierre de sa nouvelle légende d’artiste de scène des années 80.

Les chansons qu’il y partage avec un public adolescent sont pour la plupart issues de l’album tout frais, avec ses hymnes reggae, mais il a aussi emprunté quelques gemmes à son fabuleux catalogue, pour leur offrir un lifting à la ganja, comme Dr Jekyl et Mr Hyde, ou les mythiques Bonnie & Clyde et Harley Davidson qu’il offrit dans les années 60 à Brigitte Bardot. En passant de un à deux CD, cette réédition permet de découvrir enfin l’intégrale du show donné alors. Une tranche d’histoire.

Serge Gainsbourg Gainsbourg ... et caetera (Mercury/Universal) 2006

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alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

S'il y a des inédits de son Live au Palace , je suis preneur !

Outre le personnage médiatisé de Gainsbarre , le public français retient surtout ses talents de parolier...
Mais Serge était aussi un musicien de génie et c'est pour ça qu'il est devenu culte auprès de beaucoup de chanteurs anglophones (qui , pour la plupart , ne parlent pas français ! )...

Pour moi ( mais j'aime presque tout de son répertoire...) , ses plus grands chefs d'oeuvre sont Histoire de Melody Nelson et L'Homme à la tête de chou , pourtant des échecs commerciaux à leur sortie...


Gainsbourg, sous son soleil exactement B000051YEG.08.LZZZZZZZ


Gainsbourg, sous son soleil exactement B000051YEJ.08.LZZZZZZZ

Vero

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Taulière du Taulier, admin
Taulière du Taulier, admin

Pour info, Mélody Nelson fait partie des 101 albums qui ont changé le monde selon Philippe Manoeuvre ...

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alphie712

alphie712
Black Sabbath Talent Aiguille

Les pistes du tribute Monsieur Gainsbourg revisited :

* 1. A song for Sorry Angel (Franz ferdinand & Jane Birkin)
* 2. I love you (me either) (Cat Power & Karen Elson)
* 3. I just came to tell you that i'm going (Jarvis Cocker & Kid Loco)
* 4. Requiem for Anna (Portishead)
* 5. Requiem for a jerk (Faultine, Brian Molko & françoise Hardy)
* 6. L'Hôtel (Michael Stipe)
* 7. Au revoir Emmanuelle (Tricky)



* 8. Lola R. for ever (Marianne Faithfull & Sly and obbie)
* 9. Boomerang 2005 (Gonzales, feist & Dani)
* 10. Boy toy (Marc Almond & Trash Palace)
* 11. The ballad of Melody Nelson (Placebo)
* 12. Just a man with a job (The Rakes)
* 13. I call it art (The Kills)
* 14. Those little things (Carla Bruni)



Gainsbourg, sous son soleil exactement 0602498371091

mayoute

mayoute
Princess Guimauve

C'est marrant mais je me rends compte que je connais plein de chanson de Gainsbourg mais comme ca sans en connaitre forcement le titre.

Comme quoi il fait partie de ma culture musicale alors que je pensais pas Wink

berny

berny
Taulier de la Taulière, admin
Taulier de la Taulière, admin

Il vous fait penser à personne Gainsbourg sur la photo juste avant ce post ? Ca fera plaisir à celui auquel je pense mais je vous laisse répondre pour voir si c'est moi qui délire ou alors ...

mayoute

mayoute
Princess Guimauve

Pilou!!!!

julien

julien
juju d'carotte

quand olivia ruiz s'approprie "requiem pour un con" (europe 1 le 24 février) le lien amène vers une page internet ) partir de laquelle télécharger...

http://rapidshare.de/files/14172765/G_n_rations_Europe1_24_f_vrier_2006.wma.html

http://lalbum.over-blog.com

pilou

pilou
jamais content

Jongleur de mots, de rimes, de styles musicaux.... il a tout mélangé.... provoc et poésie, paroles chantées, paroles parlées, classique, pop, reggae, funk...

Artiste maudit de son vivant, référence statufiée après sa mort....
Le sort de beaucoup de vrais artistes..... de Rimbaud à Audiard....

Chapeau bas Serge....

Putain 15 ans.... ce que le temps file....

ligne57

ligne57
Sex cymbale

marrant, enfin, façon de parler.... je suis en train d'ecouter Serge en parcourant le forum, et je tombe sur ce topic....
celles que je prefere pour leur atmoshere musicale si particuliere, c'est Melody Nelson, L'homme à tête de choux, Requiem pour un con, Sorry Angel...

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